Ce mercredi 21 décembre 2022, c’était le septième jour d’audience du procès de l’attentat de Grand-Bassam. 19 civils et 3 militaires sont morts le 13 mars 2016 lors d’une attaque revendiquée par Aqmi sur la cité balnéaire ivoirienne.L’audience a été consacrée au témoignage du dernier témoin sur la liste, le Général de gendarmerie Bassanté Badara Aly, 48 ans (Colonel de Gendarmerie au moment des faits, le 13 mars 2016), aujourd’hui commandant des unités spécialisées de la gendarmerie. Puis aux réquisitions du Procureur de la République et les plaidoiries des avocats de la Défense et ceux des parties civiles.
Pendant près d’une heure à la barre, le Général de gendarmerie Bassanté Badara Aly, a ressassé les détails sur sa présence à Grand Bassam et l’intervention de l’unité de gendarmerie sur le théâtre des opérations le 13 mars 2022
«Lors du déclenchement des évènements, j’étais à Abidjan. Les premières informations que nous avons eues nous laissaient penser à une activité criminelle classique. Lorsque je me suis rendu compte, que les évènements prenaient une tournure hors-norme, j’ai rallié rapidement Bassam. Arrivé sur les lieux à 14h, j’ai eu des appels du Commandant supérieur de la gendarmerie qui a demandé de déclencher le processus interne à l’UIGN. J’ai trouvé sur place le patron de la police et Shérif Ousmane et nous avons mis en place un PC-Crise, à l’hôtel de France », s’est il souvenu.
« Nous avons décidé avec un groupe de monter sur un hôtel pour avoir une vue sur le théâtre. Le terroriste a ouvert le feu sur nous. Il a été neutralisé. Le dernier élément que nous avons neutralisé, c’était à l’espace attenant à l’hôtel La Paillote. Au total Trois terroristes ont été neutralisés. Après avoir neutralisé le dernier terroriste, nous avons organisé ce que nous appelons une fouille précautionneuse. Bien plus tard, nous avons dénombré 19 victimes dont trois éléments des forces spéciales », a til précisé
Le général n’a pas été en mesure d’identifier les personnes suspectes parmi les quatre accusés présents, présentées comme ayant contribué à la logistique de cet attentat revendiqué par Aqmi.
Avant les réquisitions et plaidoiries, plusieurs autres témoins se sont portées parties civiles. Chacun a déposé un mémoire avec prétentions financières.
Les avocats de la défense ont exigé que leur soit communiqué les différents procès verbaux des personnes entendues au Mali. Mais aussi les rapports de la Dst, brigade de recherches.
« ce dossier a un enjeu capital. C’est le premier procès qui concerne les attentats terroristes. En plus, le monde entier nous regarde. Vous pouvez demandé à la Dst de produire les PV des différentes auditions. Que le tribunal fasse injonction au directeur de la Dst de bien vouloir transmettre les PV»
Le Procureur de la République a répliqué en indiquant que le rapport fourni au dossier résulte justement des PV en question et qu’il n’y a pas d’autres documents à donner.
La Défense a proposé un report de l’audience, le temps que l’accusation fournisse les documents.
La partie civile a estimé que les éléments soient fournis à la Défense, afin qu’elle ait des éléments pour sa défense.
Le juge a tranché, en demandant la poursuite du procès. Estimant qu’il n’y a pas d’autre PV en dehors de celui qui est au dossier.
Fulbert Yao