La libération de la traversée d’Adjamé village pour permettre la réalisation des travaux du 4e pont d’Abidjan a occasionné dimanche et jeudi des affrontements entre riverains et agents du district autonome d’Abidjan.
Comme motif de leur résistance, les populations dudit village font croire à une expropriation. Ce que dément le gouvernement.
Faisant le point sur toutes les démarches et protocoles d’accord signés entre le ministère de l’Équipement et de l’Entretien routier, le gouvernement considère ces manifestations comme une manipulation orchestrée par la nouvelle chefferie. Selon une note officielle, cette manipulation viserait à mobiliser la jeunesse villageoise dans le but d’obtenir des avantages non justifiés.
« Dans le cadre de son ambitieux programme de développement des infrastructures routières, l’État de Côte d’Ivoire, sous la houlette du Président Alassane Ouattara, a entrepris la construction du 4ᵉ pont d’Abidjan dans l’optique de relier plus aisément les communes de Yopougon, Attécoubé, Adjamé et Plateau. Ce projet stratégique, cofinancé par l’État de Côte d’Ivoire et la Banque Africaine de Développement (BAD), vise à améliorer la fluidité du trafic et les conditions de vie des populations. Cependant, la réalisation de ce projet est entravée par des revendications controversées et des manipulations orchestrées par la nouvelle chefferie d’Adjamé Village en contradiction avec l’article 4.6 du protocole signé par l’ancien chef du village qui stipule que « les engagements et obligations de la chefferie d’Abidjan Adjamé Village sont transmis d’office de génération en génération en cas de changement de chefferie jusqu’à la réalisation totale de chacune des dispositions par leurs soins. ».
Chronologie des faits
Depuis 2016, le gouvernement a multiplié les concertations et études préparatoires avec les populations et la chefferie d’Adjamé Village. Ces démarches incluent des réunions d’information, des consultations publiques et la réalisation d’études d’impact environnemental et social (EIES) ainsi que des plans d’action et de réinstallation (PAR). En 2020, un protocole d’accord a été signé entre l’AGEROUTE et la chefferie, stipulant la compensation des personnes impactées et la réalisation de travaux de voirie en contrepartie de la construction du pont.
Malgré ces efforts de transparence et de collaboration, le projet se retrouve au cœur d’un tumulte orchestré par une résistance accrue à partir de janvier 2022 avec l’arrivée d’un nouveau chef de village. Ce dernier a contre toute attente, renié totalement le protocole signé par son prédécesseur et formulé des revendications extravagantes. Parmi ces demandes, on note une compensation financière liée au péage du pont et une rente viagère, ainsi qu’un quota d’entrée annuelle des jeunes à la gendarmerie, aux eaux et forêts, à la police et dans l’armée. Ces demandes n’ayant aucun lien direct avec les impacts du projet de construction et sont perçues comme une tentative de manipulation pour obtenir des avantages injustifiés.
Efforts du gouvernement pour faciliter la situation
Dès le début du projet, le gouvernement ivoirien a manifesté sa bonne volonté de travailler en étroite collaboration avec la communauté d’Adjamé Village. En effet, l’État a respecté toutes les procédures légales et les engagements pris dans le protocole d’accord. En dépit des obstacles rencontrés, le gouvernement a démontré une volonté constante de résoudre le conflit de manière équitable et transparente. Les efforts déployés montrent une détermination à respecter les droits des populations tout en poursuivant un projet crucial pour le développement de la région. C’est donc à juste titre que les procédures suivantes ont été menées :
1. Consultations et Sensibilisation : Avant le démarrage des travaux, des rencontres restreintes avec les autorités locales, des entretiens individuels et collectifs, et des réunions d’information ont été organisées pour sensibiliser les populations et les impliquer davantage dans le projet.
2. Compensation et Réinstallation : Le gouvernement a entrepris des études détaillées pour identifier les personnes affectées par le projet (PAP) et déterminer les compensations adéquates. Des sites de réinstallation ont été proposés à Songon et à Ebimpé, et des fonds d’indemnisation ont été mis en place.
3. Travaux de Voirie : Conformément au protocole d’accord de 2020, l’État a réalisé l’aménagement des voiries des deux plateaux (ex-quartier Colombie) pour un montant de 5 milliards de FCFA.
4. Dialogue et Négociations : Le gouvernement a constamment privilégié le dialogue en organisant plusieurs rencontres avec la chefferie et d’autres parties prenantes. Même après l’arrivée du nouveau chef, des efforts ont été faits pour maintenir les négociations et trouver des solutions amiables.
5. Intervention Judiciaire : Face au blocage persistant, l’AGEROUTE a engagé une procédure judiciaire. Une décision de justice en février 2024 a fixé les indemnités d’expropriation et ordonné la libération des emprises nécessaires. Malgré cette décision, le gouvernement a continué d’appeler à une résolution amiable en invitant les PAP’s à signer les certificats de compensation.
6. Médiation du Premier Ministre : Pour débloquer la situation, le Premier Ministre SEM Beugré Mambé a pris en main le dossier, organisant des rencontres avec les représentants des parties prenantes pour passer en revue les points de blocage et tenter de trouver une issue favorable.
En conclusion, la note précise que l’affaire « Adjamé Village » illustre une manipulation orchestrée par la nouvelle chefferie en mettant en avant la jeunesse villageoise afin d’obtenir des avantages non justifiés. Les revendications farfelues ne visent qu’à détourner l’attention des véritables enjeux du projet et à prolonger indûment les négociations.
Les agissements de la chefferie d’Adjamé village a causé des dommages financiers importants à l’Etat de Côte d’Ivoire estimé à plus 36 milliards de FCFA qui se delince comme suit :
Reprise des études du projet du 4è pont pour tenir compte des exigences de la chefferie par rapport à la limite des emprises : 655 000 000 FCFA
Démolition des panneaux de signalisation : 200 000 FCFA
Modification du projet, mobilisation plus longue de l’entreprise et de son matériel pour un coût d’immobilisation (2018 à ce jour) estimé à : 30 000 000 000 FCFA.
Construction de la rampe de descente provisoire en raison de la modification du projet et les sur Adjamé : 5 000 000 000 FCFA
Les autorités appellent à la raison et au sens de responsabilité de la chefferie pour permettre la réalisation de ce projet crucial pour le développement de la région et le bien-être des populations. Le gouvernement réitère son engagement à mener ce projet à bien, en veillant à l’intérêt général et à la justice pour toutes les parties prenantes.
Fulbert Yao