L’année scolaire 2024-2025 sera déterminante dans le secteur de l’éducation et de la formation.
En effet, l’Union Démocratique des Enseignants du Second Degré de Côte d’Ivoire (UDENSCI) ne compte pas rester silencieuse face à l’injustice sociale que subissent les enseignants.
Elle prévoit se mettre en accord avec la centrale syndicale, plateforme nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire, la faîtière plateforme secteur éducation-formation, « pour l’instauration de la prime trimestrielle des enseignants », a fait savoir Bogué Dadié Nicodème, secrétaire général national, dans un entretien accordé à l’Infoexpress.
« Ce combat, nous allons le mener avec force et détermination. Ce n’est pas normal que des ingénieurs de l’esprit puissent rester démunis dans leurs conditions sociales. Nous n’accepterons plus cela », a-t-il prévenu.
« Nous demandons à l’État de faire cet effort. Certes, le chef de l’État a déjà fait un effort, mais nous lui demandons d’en faire un peu plus. Nous interpellons le gouvernement, nous interpellons madame le ministre Mariatou Koné ainsi que le ministère de la Fonction publique et celui de l’Économie et des Finances pour trouver un consensus, avec à sa tête le Premier ministre Beugré Mambé, afin que nous puissions enfin obtenir nos primes et avoir une année scolaire apaisée. Nous sommes prêts à toute négociation pourvu que les choses avancent. C’est notre pays, on tient compte des réalités, mais il ne faut pas profiter de cette trêve. La trêve ne veut pas dire la fin des négociations. Au contraire, la trêve doit nous permettre de négocier dans la tranquillité pour obtenir des acquis dans la paix pour le gouvernement et des acquis pour les fonctionnaires que nous sommes. Mais si on veut se cacher derrière la trêve, nous disons non. Et nous allons hausser le ton pour dire non, trop c’est trop ! Ça ressemble à du mépris, et nous n’accepterons plus d’être méprisés », a-t-il insisté.
Concernant le bilan des activités menées par son syndicat, Bogué Dadié Nicodème a souligné que depuis son accession à la tête de l’UDENSCI, le nombre de sections a considérablement augmenté, passant d’une quarantaine à 103 sections au niveau national.
Au cours de l’année scolaire écoulée, l’Udensci a, selon lui, participé aux assemblées générales et aux réunions de la faîtière de la plateforme Secteur éducation, ainsi qu’aux rencontres avec la ministre de l’Éducation nationale, Mme Mariatou Koné, en octobre 2023 et mai 2024.
Ces réunions ont permis d’exprimer le mécontentement de l’organisation face aux négociations qui, selon lui, « piétinent et traînent », et de rappeler au gouvernement que les revendications des enseignants ne doivent pas être négligées.
En ce qui concerne les perspectives, le secrétaire général a annoncé une série de missions d’installation de nouvelles sections à Abidjan et à l’intérieur du pays dès octobre 2024, visant à renforcer la présence de l’UDENSCI dans plusieurs DRENA.
« À partir de la mi-octobre 2024, nous serons à Cocody, notamment au Lycée classique, au Lycée Sainte-Marie, au lycée moderne d’Angré, au lycée moderne de Cocody, et au collège moderne des Cités des arts, ainsi qu’au collège moderne Djorobité. En novembre, nous allons sillonner la plupart de nos zones. Nous allons accentuer notre présence dans la DRENA de Bondoukou, dans la DRENA de Daloa, notamment nous allons faire un tour à Vavoua, dans la DRENA de Bouaflé. Nous irons notamment à Zénoula et à Gohitafla. En janvier, nous ferons le tour dans la DRENA de Guiglo, Duékoué, Man, Danané. Et à partir de la mi-février, nous organiserons une assemblée générale de mobilisation. Nous allons également axer nos perspectives sur la cotisation syndicale, qui est aujourd’hui la plaie », a-t-il indiqué.
Toutefois, Bogué Dadié Nicodème remercie les syndiqués qui ont fait l’effort de cotiser cette année.
En effet, selon lui, sur les 2800 syndiqués, au moins 2000 se sont acquittés de leur cotisation.
« Nous attendons encore les 800 autres qui feront certainement l’effort de cotiser. Dans cette mobilisation, nous comptons dans notre plan d’action atteindre 5600 enseignants du secondaire au titre de l’année 2024-2025. Nous organiserons des points de presse pour être visibles », a-t-il souligné.
Aux syndiqués et aux enseignants, Bogué demande de faire un effort pour participer aux cotisations syndicales et au combat. « Parce que le combat n’est pas seulement pour leur leader, qui souvent, au détriment de leur famille et de leur portefeuille, se sacrifie pour eux. »
« Il ne faut pas tenir compte des ragots pour jeter à la vindicte populaire vos leaders. Vous devez les respecter », a-t-il conclu.
Fulbert Yao