C’est un véritable cri de cœur de Chérif Hamed Haïdara. Le président du Rassemblement Démocratique Ivoirien (RDI) souhaite voir la grève de 72 heures des agents des mairies, conseils régionaux et districts, entamée le 29 janvier 2025, aboutir à une issue favorable.
Il l’a exprimé face à la presse, le jeudi 30 janvier 2025, au siège de son parti.
Dans son allocution, le leader politique a toutefois déploré le non-respect du service minimum dans certaines localités, une situation qui porte un préjudice énorme aux citoyens dépendant de ces services.
« Plusieurs personnes ayant besoin de faire des déclarations, de légaliser des documents, d’obtenir des copies d’actes ou d’acheter des timbres, etc., n’ont pu y parvenir en raison de cette grève », a-t-il regretté.
Selon lui, la poursuite du mouvement le 31 janvier « entraînera inévitablement des conséquences incalculables pour les populations, ce qui devrait interpeller les parties contractantes ».
Aussi, son parti, le Rassemblement Démocratique Ivoirien, appelle-t-il les parties prenantes à engager un dialogue urgent afin de résoudre rapidement ce contentieux.
Chérif Hamed Haïdara pointe du doigt le non-respect des engagements pris par les autorités lors des négociations avec les syndicats, notamment :le paiement des primes de transport revalorisées, conformément à l’arrêté 2020-12/MEPS/CAB du 30 janvier 2020;le versement des primes de logement ;le règlement des arriérés de salaire pour les agents des ex-zones CNO ;le paiement des indemnités de départ à la retraite »
« Sommes-nous face à un blocage interminable ? Nul ne le sait. Mais si cette situation perdure, à qui profitera-t-elle ? Au RDI, nous pensons que dans ce type de conflit, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Ce sont l’État de Côte d’Ivoire et les citoyens qui en pâtissent. »
Pour ce faire, le leader politique exhorte les autorités à ne pas ignorer la souffrance des fonctionnaires municipaux, tout en appelant ces derniers à privilégier « un dialogue sincère et responsable pour mettre un terme à ce bras de fer de trop ». Une situation qu’il qualifie de difficile.
Reconnaissant les contraintes budgétaires de l’État, Chérif Hamed Haïdara préconise une approche graduelle pour répondre aux revendications des grévistes.
« Le gouvernement ne peut pas tout régler en même temps, mais il peut agir progressivement. Nous encourageons donc les autorités à dialoguer avec les syndicats pour trouver un accord structuré en trois étapes : des solutions immédiates, des mesures à moyen terme et des réformes à long terme », a-t-il conseillé.
Revenant sur la particularité de cette année 2025, le président du RDI a, une fois de plus, invité les gouvernants et le peuple à privilégier un dialogue responsable pour la résolution de tous les problèmes.
Selon lui, la situation sociopolitique délicate exige que les Ivoiriens consentent à des sacrifices. « Nous sommes à la croisée des chemins, car nous sommes dans une année électorale, même si nous estimons au RDI qu’il faudrait reporter ces élections. Chacun doit donc faire des concessions pour que le navire ivoirien reste à flot », a-t-il conclu.
Fulbert Yao