La recherche du point névralgique du Rhdp oppose à l’opposition politique ivoirienne des efforts titanesques. Le point névralgique de l’adversaire au cours d’une guerre, est le point le plus sensible et le plus stratégiquement important, et donc le plus défendu.
En 2010, le conflit armé en Côte d’Ivoire a révélé que le point sensible du camp Gbagbo était le bunker dans lequel il s’était engouffré, et dont la reconnaissance et la conquête étaient synonymes de capitulation.
Dans le domaine politique, la définition exacte du point névralgique de l’adversaire politique concourt à déterminer l’ensemble des activités opérationnelles et tactiques et à les orienter dans cette direction afin de fragiliser au maximum l’adversaire ou le concurrent politique et accroître ainsi ses chances de victoire.
C’est dans cette perspective que le Pdci et l’opposition en général se débattent pour détecter le point sensible du parti au pouvoir, le Rhdp.
Des tests d’essai sont organisés à travers divers canaux de communication pour se rassurer de l’exactitude du point névralgique défini. Ces essais ont largement montré leurs limites et leurs insuffisances éprouvés par des débats contradictoires et manifestés par un manque d’arguments objectifs. Quels sont ces hypothèses d’essai ?
1. La question du bilan du parti au pouvoir
L’opposition estime que les infrastructures routières, hospitalières, éducatives et sanitaires réalisées au cours de ces dernières années n’ont pas réellement impacté positivement le vécu et le quotidien des ivoiriens. En tentant de faire triompher cette posture, les tenants s’y perdent en conjecture et sont rapidement rattrapés par la fulgurante vérité. Au cours d’un débat télévisé sur la RTI, le représentant jeune du Pdci semblait ne plus reconnaître la Côte d’Ivoire et a tenté avec beaucoup de difficulté, à afficher un tableau peu reluisant de l’état des infrastructures dans sa région. Et, pourtant la réalité claire et tangible qui ne saurait échapper à tout observateur a bien été présentée par son codébatteur Rhdp. L’allégorie des prisonniers de la caverne décrite par Platon ressemble fort étrangement à ces nouveaux négateurs qui longtemps restés dans l’obscurité de la caverne, refusent la réalité de la lumière une fois dehors. Ils sont loin des réalités des populations et de l’état d’avancement du pays. Face à une situation qui ne prospère pas, une autre option est envisagée.
2. La question de la dette publique
Encore à ce niveau, le temps de gestation a été très courte avec des effets improductifs. Les experts économiques de l’opposition ne sont pas parvenus à convaincre les ivoiriens que la dette contractée a servi à autre chose qu’au développement de la Côte d’Ivoire. Pour se donner bonne presse et avoir de la contenance auprès de leurs militants, ils s’accrochent encore à cette ironique boutade lancée sans aucune conviction par le Président Gbagbo « Digba dette » ! Là encore échec et mat.
3. Le quatrième mandat
A ce niveau, il s’agit d’une conformité à la légalité constitutionnelle. Ce deuxième mandat de la 3ième République violerait-il la constitution ? La réponse est toute nette Non ! Pour la suite, c’est le peuple qui décidera et le peuple n’est pas dupe. Avec un tel bilan élogieux, c’est sûr que le Président Ado part favori. Les infrastructures, les prouesses économiques, le niveau de vie des ivoiriens, la diplomatie et la sécurité, la parfaite organisation de la Can etc. Le bilan Ado est réellement une véritable arme et un argument politique de taille pour convaincre les électeurs ivoiriens à lui accorder un mandat supplémentaire.
En définitif, l’opposition se trouve à la croisée des chemins, désespérée et résignée. Elle tergiverse entre plusieurs stratégies et pourtant improductives tant le rhdp ne lui laisse pas de marge de progression pour la prochaine élection présidentielle. Face à une telle incompétence et manque total d’objectivité, l’opposition pourrait être tentée de s’accrocher à la contestation des résultats des verdicts des urnes comme seule option stratégique. La question se trouve maintenant dans la dimension opérationnelle et tactique car les ivoiriens dans leurs diversités politiques aspirent à la paix et à la tranquillité.
ADAMA WAGUÉ
SÉCURITÉ INTERNATIONALE ET STRATÉGIE