Le 22 septembre 2025, l’ancien préfet reconverti en prophète de mauvais augure s’est cru investi de la mission de réveiller les consciences.
Résultat : un texte gonflé d’indignation floue, où l’émotion tente de masquer l’absence de faits.
La mémoire sélective comme refuge
Il répète, à s’en essouffler, qu’il ne parle pas « d’élections » ni de « victoire ».
Mais de quoi parle-t-il alors ?
De soupirs, de murmures, de craquèlements imaginaires ?
Son discours ressemble à un brouillard de lamentations sans faits, sans chiffres, sans réalité. La Côte d’Ivoire n’est pas un poème : elle est un pays qui se gouverne.
Les omissions coupables
Il cite 1995, 2000 et 2010, mais efface soigneusement 2020. Une omission qui ne peut être innocente. Cette année-là résonne avec fracas :
les « hommes en rouge » avaient tranché, et lui, Vincent Toh Bi, ne condamna jamais les discours hostiles contre le troisième ni le quatrième mandat.
Elle fut aussi celle du boycott actif, prélude au CNT, sujet sur lequel son silence reste assourdissant. Enfin, ce fut l’année de sa démission spectaculaire de préfet, geste plus bruyant qu’utile, davantage tourné vers la posture que vers le sens du devoir.
Passer 2020 sous silence, c’est se faire illusionniste. C’est tenter d’effacer l’évidence pour échapper au jugement.
Mais l’Histoire n’est pas un spectacle de prestidigitation.
Rayer 2020, c’est fuir la réalité. C’est esquiver la responsabilité. C’est finir par se renier soi-même.
Les cicatrices de la Nation ne se maquillent pas au gré des convenances. Elles s’imposent, implacables, comme rappel de vérité.
Un sermon de larmes déguisé en vision politique
Vincent Toh Bi s’indigne du « cycle maléfique » mais n’avance aucun exemple concret. Où sont ces injustices qu’il brandit comme des épouvantails ?
Qui en serait la victime, à quelle date, et par quel miracle se seraient-elles produites ?
L’indignation sans preuves n’est qu’un vacarme creux. Un esprit responsable détaille et propose. Invoquer l’injustice sans donner ni noms, ni faits, ni dates, c’est brandir un fantôme. Cela effraie les crédules, mais ne convainc personne.
Une Côte d’Ivoire qui se porte mieux
Contrairement à ses images d’effroi, la Côte d’Ivoire n’a jamais affiché d’aussi bons indicateurs qu’aujourd’hui : croissance solide, infrastructures modernisées, école et santé renforcées, sécurité améliorée.
Certes, tout n’est pas parfait, mais réduire quinze années de progrès à des lamentations est plus que malhonnête : c’est une insulte au réel.
L’inversion des rôles
Accuser le RHDP d’user de la férule revient à oublier que 1995, 2000 et 2010 furent les véritables abîmes de notre histoire.
Ces années, symbolisées par les « robes rouges » dressées contre un homme, rappellent surtout comment ses proches d’aujourd’hui semaient alors violences et larmes, imposant l’injustice à celui que Dieu avait destiné à relever la Nation.
La vraie leçon
Un discours responsable n’est pas un concours d’images irréelles.
La qualité exige des faits, des preuves, des solutions.
Au lieu de crier au prophète malheureux, il ferait mieux d’apprendre à construire, pas à prophétiser l’abîme. Car nous, ivoiriens , nous restons le rempart contre ces oiseaux de mauvais augure.
La Nation se construit avec des actes, pas des larmes
Cette publication de Vincent Toh Bi est moins un appel qu’un aveu. Aveu d’impuissance, aveu d’amertume, aveu d’une mémoire sélective qui préfère gommer 2020.
Pendant que d’aucuns cultivent l’art du pathos, la Côte d’Ivoire avance. L’histoire jugera, mais elle retiendra surtout que l’avenir appartient à ceux qui bâtissent, non à ceux qui gémissent.
Kalilou Coulibaly, Doctorant EDBA, Ingénieur