Les Douanes ivoiriennes engagent un virage majeur pour moderniser leur dispositif de sécurisation des recettes. A l’occasion de la 29e édition des Rendez-vous des douanes, le vendredi 28 novembre 2025 à Abidjan-Plateau, le directeur général, Alphonse Da Pierre, a annoncé une revalorisation progressive des garanties financières imposées aux Commissionnaires en douane agréés (Cda). Une mesure présentée comme indispensable pour accompagner l’évolution du volume des recettes et renforcer la fiabilité du système de dédouanement.
Depuis plus de trente ans, les niveaux de garanties étaient restés figés : 30 millions FCFA pour la caution d’agrément et 25 millions FCFA pour la soumission bancaire. Un décalage devenu préoccupant alors que les recettes douanières sont passées de 417 milliards FCFA en 1994 à plus de 3 200 milliards FCFA en 2025. Après consultation avec les organisations syndicales, un calendrier d’ajustement a été établi. Depuis le 1er janvier 2025, le crédit d’enlèvement est fixé à 50 millions FCFA, une mesure ne concernant que 69 Cda sur 272.
A partir de 2026, il sera porté à 100 millions FCFA et touchera 75 commissionnaires, soit 26,13 % des opérateurs. La caution d’agrément connaîtra également une hausse pour atteindre un minimum de 50 millions FCFA. Pour Alphonse Da Pierre, ce réajustement répond aux standards régionaux et s’inscrit dans une dynamique de modernisation : bâtir une administration douanière plus performante, soutenant la compétitivité économique nationale. Concernant les délais de reversement, une mesure exceptionnelle demeure en vigueur.
« Les CDA disposent de 10 jours après l’enlèvement pour régler les droits et taxes », a-t-il averti. Passé ce délai, la garantie pourra être actionnée. Le directeur général a assuré que les Douanes veilleront à éviter toute surenchère afin d’épargner le coût de la vie et maintenir un dialogue permanent avec les acteurs pour faciliter l’adoption des nouvelles dispositions.
Joël Soro







































































