La classe politique ivoirienne a émis ses premières réactions suite à l’engagement pris ce jeudi à Yamoussoukro (centre) par le président Alassane Ouattara de ne être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Du coté du pouvoir, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, le parti présidentiel) estime qu’«aujourd’hui, jeudi 5 mars 2020, le Président de la République, S.E.M Alassane Ouattara, a marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire de la plus belle des manières ». Il dit être «fier et honoré d’être l’un de ses disciples!»
Avec le même élan, le ministre de la défense Hamed Bakayoko, dit également être «fier de ce grand homme et heureux de le côtoyer ». Il considère que le président Alassane Ouattara est «un grand africain qui donne d’espérer en notre continent !»
« C’est l’expression d’un grand homme, un homme d’honneur. Alors qu’il a tout pour rester au pouvoir, il s’en va. C’est une leçon pour tous les présidents africains et les anciens présidents », a aussi réagi Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP, sur sa page.
Au Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, Pascal Affi Nguessan l’actuel président du parti, salue cette décision «comme un acte fort, comme une position historique. A un moment et dans un contexte ou on voit des chefs d’Etat qui s’accrochent, qui tentent parfois même à un âge avancé d’être candidat»
Jean Bonin Kouadio, un cadre du FPI, estime que M. Ouattara a gagné son respect ce jour… « Il y a 2 ans, il avait annoncé son intention de passer le pouvoir à une nouvelle génération (…) La parole de Ouattara n’a pas fléchie. Cela mérite tout mon respect car un homme n’est digne de respect que lorsqu’il respecte lui-même sa propre parole », a-t-il souligné
Il se pose cependant la question de savoir si avec ce retrait de Ouattara (77 ans), « verrons-nous encore d’autres septuagénaires et octogénaires [en reférence à Henri Konan Bedié, président du PDCI] briguer la présidentielle de 2020 alors que dans leurs propres camps une nouvelle génération, moins confligène, compétente et plus au fait des nouveaux enjeux socio-économiques qui gouvernent le monde actuel manifestent le désir de prendre les choses en main ? »
Toujours du coté de l’opposition, Eric Kahé, Président AIRD (Alliance Ivoirienne pour la République et Démocratie, parti proche de l’ex-président Laurent Gbagbo) soutient que c’est une « Sage décision de l’actuel chef de l’Etat ivoirien – de ne pas se représenter – certes, mais simple respect de la Constitution !».
Outre la classe politique, des diplomates accrédités en Côte d’Ivoire ont salué cette décision.
Avec ce retrait du chef de l’Etat à la course à la présidentielle du 31 octobre, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly est pressenti candidat du RHDP.