Les autorités chinoises n’ont pas fait dans la dentelle pour freiner la propagation du COVID-19 dont l’épicentre se trouve à Wuhan, capitale tentaculaire de la province du Hubei, au centre du pays. Les mesures de confinement strict mises en place à Wuhan et dans d’autres parties de la Chine ont atteint leurs objectifs, et ont aidé les autres pays à contrôler et à prévenir efficacement l’épidémie de maladie à coronavirus (COVID-19), a déclaré un expert de renommée mondiale.
« J’ai précédemment décrit ces programmes de confinement comme la plus grande expérience de santé publique de l’histoire de l’humanité. Et je pense que cette expérience a été un succès, car maintenant que nous avons des preuves, il est clair qu’elle a considérablement réduit la propagation de ce virus hautement contagieux », a soutenu dans une récente interview accordée à Xinhua William Schaffner, professeur de médecine préventive au département des Politiques de santé et professeur de médecine dans la division des maladies infectieuses de l’École de médecine de l’université Vanderbilt à Nashville, dans l’État américain du Tennessee.
« Nous essayons donc de calquer ce que nous faisons sur ce qui a été mis en place en Chine. Nous ne sommes pas aussi sévères, mais les principes sont les mêmes, et à l’avenir, d’autres pays s’inspireront également de cet aspect de l’expérience acquise par la Chine », a ajouté M. Schaffner, se référant aux mesures de confinement et de distanciation sociale prises par les États américains en vue de freiner la propagation du COVID-19.
L’expert en santé publique a appelé les Américains à pratiquer une distanciation sociale rigoureuse, alors même qu’un certain nombre d’États ont commencé à rouvrir leur économie, et que d’autres envisagent de lever les restrictions au cours de la semaine à venir. Il a mis en garde contre la fin prématurée du confinent qui parait à ses yeux, la solution idoine pour freiner la maladie.
« Cela va être très délicat. Si nous rouvrons l’économie, il faudra maintenir une distance sociale. En utilisant des masques, par exemple, ou encore avec une distance de deux mètres (entre les personnes), une bonne hygiène des mains, en prenant la température de ceux qui entrent dans un magasin… Toutes ces choses seront très importantes – de même que, bien sûr, rester à la maison et ne pas trop sortir », a-t-il affirmé.
« Je pense que nous devons continuer à obéir aux règles et aux recommandations, et être très prudents, ne pas être trop impatients de sortir, parce que nous ne voulons pas d’une nouvelle flambée de coronavirus et d’une deuxième vague, n’est-ce pas ? », a-t-il ajouté.
Le 8 avril, la Chine a levé les restrictions qui pesaient sur les voyages au départ de Wuhan, la ville la plus durement touchée par l’épidémie de coronavirus, mettant ainsi fin à un verrouillage qui a isolé quelque 10 millions de personnes du reste du monde pendant 76 jours.
On estime que plus de 1,4 million d’infections et 56.000 décès ont pu être évités grâce aux mesures de santé publique nationales et provinciales imposées fin janvier en Chine, selon une nouvelle étude dirigée par Xi Chen, professeur à l’École de la Santé publique de Yale, et publiée le 9 avril dans le Journal of Population Economics.
« Face à un virus auparavant inconnu, la Chine a déployé ce qui a sans doute été l’effort d’endiguement d’une épidémie le plus ambitieux, le plus adroit et le plus agressif de l’histoire », a indiqué fin février un rapport de la mission conjointe OMS-Chine sur le COVID-19.
Nomel Essis