Les ennuis judiciaires de Laurent Gbagbo ne s’arrêteront de si tôt
A peine la nouvelle procédure en appel émis par la procureure Fatou Bensouda contre son acquittement le 15 janvier 2019, ouverte à la Cour Pénale Internationale (CPI), que les parents des sept femmes tuées le 03 mars 2011 à Abobo-Banco (au nord d’Abidjan), en pleine crise postélectorale, ont ouvert un autre front.
Au cours d’une conférence de presse Hier, ils ont annoncé avoir décidé de porter une nouvelle « plainte devant les tribunaux ivoiriens contre Laurent Gbagbo et X pour assassinat et complicité d’assassinat» dans les prochains jours.
Me Alain Bokola, qui co-animait cette rencontre, a expliqué que les éléments nouveaux qui amènent à saisir les juridictions nationales sont les pistes des conducteurs d’engins, qui ne faisaient pas partis du bloc des faits transmis à la CPI.
A l’en croire, les parents victimes eux-mêmes, qui n’ont pas renoncé à leurs actions, ont fait des investigations et ont identifié les conducteurs d’engins qui ont ouvert le feu sur les sept femmes. d’où cette nouvelle procédure.
Il a assuré qu’avec les preuves en leur possession, il est incertain de perdre ce nouveau procès.
A la question de savoir si les faits déjà jugés par la CPI, pouvaient l’être encore l’avocat a répondu par l’affirmatif: «Les faits ont été mis en facteur et à la diligente de la CPI, il y a eu un procès, mais ça n’empêche pas que les victimes elles mêmes, leurs ayants droits, puissent initier des procédures de droits communs d’homicide volontaire de meurtre».
Mamadou Bamba, président de l’Association des parents des femmes martyres d’Abobo (APAFEMA) a expliqué pour sa part, que la plainte trouve également son sens, parce que les parents des victimes ont « reçu la décision d’acquittement comme un coup de poignard dans le dos, d’autant plus qu’une certaine opinion continue de croire que la mort de leurs « enfants est un complot de Bissap » et de mensonge.
Avec les nouvelles preuves en leur possession, Mamadou Bamba croit que leur « action est le début d’un processus » et promet que les parents se « battrons jusqu’au bout pour que justice soit rendue».
« Nous porterons plainte à Bruxelles dont la justice à une compétence universelle pour connaitre l’assassin de nos filles », a-t-il conclu.
Pour rappel, l’événement d’Abobo est l’un des quatre incriminés dans le procès de la CPI contre l’ancien chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo.
Fulbert Yao