Dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 avril 2022, les populations d’Aboisso a frôlé le pire.
Aux environs de 20 heures, au carrefour des feux tricolores, dans la nuit du 15 au 16 avril, la ville d’Aboisso a enregistré un affrontement entre des éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) et une frange de la population, occasionnant plusieurs blessés évacués au Centre hospitalier régional (CHR). L’apatam de la police situé au carrefour a été saccagé. Fort heureusement, l’évènement malheureux a été très vite maitrisé et le calme est vite revenu un peu avant 23 heures. Que s’est-il réellement passé pour que l’on en arrive à cette situation ? Selon des sources sécuritaires, tout est parti d’une agression de deux éléments du GMI au marché d’Aboisso, par des jeunes. Il y a que l’unité d’intervention vient de recevoir depuis fin mars, un renfort d’une trentaine d’éléments fraichement sortis de l’école de police. N’ayant pas encore trouvé de logements, ils logent tous, pour le moment, dans la maison des retraités jouxtant les bureaux de la préfecture de police d’Aboisso où loge la section GMI du sud-Comoé. L’un d’entre eux, peut-être plus chanceux ayant trouvé une maison, a reçu un dépôt financier de ses parents pour la caution et l’aménagement de la maison. Ce dernier se fait donc accompagner par l’un de ses amis et collègues pour des achats au marché de la ville en vue du déménagement. En pleine marchandage, les jeunes policiers ont cru bon de décliner leur identité. Ils étaient loin de s’imaginer jusqu’où cela allait les entrainer. Deux jeunes qui passaient par là et qui ont suivi cette épisode se sont tout de suite invités dans le débat. «Ah, c’est vous les nouveaux GMI là, on va vous montrer ce que c’est qu’Aboisso. Après c’est pour venir chercher nos copines ici», aurait lancé l’un des jeunes à l’endroit des policiers. S’en est suivie une altercation, qui va tourner à la bagarre. Les jeunes civils ayant fait appel à leurs camarades, les deux policiers ont été tabassés, le téléphone et la somme de cent soixante-dix-sept mille francs de l’un d’entre eux emportés. Retournés à leur base, ils appellent du renfort. Les deux jeunes s’étant dirigés vers le rond-point, le groupe de policiers en renfort arrivés à cet endroit n’a ménagé personne. «Ils ont mélangé tout le monde», raconte un témoin. Ce qui a provoqué une réaction spontanée de la population, surtout des jeunes sortis nombreux. La police a dû user des moyens conventionnels et des muscles, et avec l’aide du président de la jeunesse communale pour maîtriser une foule qui, ne comprenant rien à cette bagarre, voulait en découdre avec ceux qui sont censés les protéger. Les affrontements ont occasionné au total douze blessés légers, dont deux femmes, tous évacués au Chr de la ville et libérés la même nuit. Seulement trois blessés ont passé la nuit à l’hôpital. Le député Cissé Aboubakari a visité et apporté son soutien en assistant les blessés évacués à l’hôpital. A ce jour, après que les autorités militaires ont présenté les excuses aux populations, toutes les autorités administratives et coutumières, avec à leur tête le président du conseil régional, Aka Aouélé et le préfet de Région, sont à pieds d’œuvre pour un retour définitif au calme.
Ahoussi Delmas, Correspondant régional.