Le président du FPI, profitant d’une conférence de presse de lancement du prochain congrès ordinaire, n’a pas porté de gants pour assommer les frondeurs de son parti.
Les frondeurs du FPI dirigés par Abou Drahamane Sangaré en ont eu pour leur compte lors de la conférence de presse animée, hier, par le président du parti. Qui a annoncé le prochain congrès ordinaire du FPI, le 4e du genre, pour les 27 et 28 juillet prochains à Treichville, à Abidjan. Alors que les frondeurs en annoncent le leur pour le 4 août prochain. A cette occasion, Pascal Affi N’Guessan a asséné ses vérités à l’ancien ministre du FPI, Dano Djedjé, un des leaders de la fronde qui divise ce parti. Lui qui a récemment révélé, dans la presse, détenir des messages confidentiels de Laurent Gbagbo adressés à Affi N’Guessan et dans lesquels le détenu de la CPI demanderait à Affi de laisser la tête du parti à Sangaré, le chef de file de la fronde. « Les frondeurs sont des gros menteurs qui se cachent derrière des soi-disant propos de Gbagbo pour vivre. Ce n’est pas de Dano Djedjé que l’on doit chercher à entendre un son crédible », a-t-il répondu au cadre de la fronde, revenu récemment de la CPI. Car, pour Affi N’Guessan, « les frondeurs tiennent encore leur existence sur l’échiquier politique grâce à la crise au sein du parti ». Révélant que ces derniers « mangent dans la fronde, et ont donc tout intérêt que cette fronde au sein du FPI ne finisse pas », a martelé Affi à l’endroit de ses amis d’hier. Avant de les qualifier « d’association d’adversaires politiques qui n’ont aucun avenir politique objectif ».
C’est un Affi N’Guessan véritablement agacé par la fronde qui divise son parti, qui a lancé d’un ton sec à la presse « qu’il n’y a pas deux FPI en Côte d’Ivoire ». Car selon ses dires, « un parti politique est une organisation juridiquement légale ». Toute chose qui, selon lui, n’est pas le cas de la fronde. Révélant par la suite détenir des preuves que la fronde entretient un deal secret avec le pouvoir d’Etat. « J’ai la preuve que ces personnes là vivent de la fronde. En septembre 2011, au vu et au su de tout le monde, alors que j’étais encore en prison, on les a vus tous souriants lors d’une audience avec le président Ouattara. En octobre de la même année, ils ont reçu de lui 125 millions de francs CFA pour dit-on, le fonctionnement du parti. En 2013, ils étaient tous présents aux dialogues de la réconciliation avec à la clé des fiches de présence bien payées. Mieux, on les a récemment vus aller accueillir des envoyés du président Ouattara à Gagnoa. C’est pourquoi, je suis amusé que de telles personnes m’accusent aujourd’hui de traitrise parce que je veux participer au jeu politique », s’est insurgé Affi.
Qui a par la suite révélé avoir enregistré l’adhésion de plusieurs frondeurs de Yopougon venus rejoindre sa cause. S’exprimant sur une éventuelle alliance entre le FPI et le PDCI, il a soutenu que les deux partis sont pour l’heure dans la phase d’une disposition manifestée de part et d’autre pour une alliance entre eux. « Nous gérons la contingence de l’alliance du PDCI avec le RDR, avant d’aviser. Nous attendons qu’ils en arrivent à la rupture totale et à ce moment, nous aviserons de l’intérêt d’une alliance entre le FPI et le PDCI », a révélé Affi N’Guessan.
Sam-Wakouboué