Vingt étudiants béninois sont arrivés en d’Israël dans le cadre du programme de coopération Agrostudies en coordination avec Mashav, l’Agence de coopération israélienne au développement international du Ministère des Affaires étrangères,
Ces 20 jeunes sont étudiants dans différentes écoles d’agriculture du pays représentées par le Lycée agricole Mèdji de Sékou (LAMS), un établissement public créé dès 1970 ce qui en fait le plus ancien du pays. Les écoles, collèges et les centrées techniques agricoles impliqués dans ce programme de formation agricole sont les établissements suivants : LTA-INA, Djougou, Natitingou, LAMS, Banikoara, Kika, Adja-Ouère, Adjahonmé, Akodeha, Kpataba-Savalou.
La durée de leur stage en Israël est d’environ 11 mois et une semaine. Il s’agit du troisième voyage de formation organisé depuis 2018 au Bénin par la coopération israélienne.
Agrostudies a été créé par la coopération israélienne il y a 17 ans. Il repose sur le concept général du Mashav selon lequel les connaissances israéliennes doivent être partagées avec d’autres pays. Ainsi, des étudiants d’écoles d’agriculture partenaires en Afrique (Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo, au Ghana, au Libéria), mais aussi en Asie et en Amérique latine, sont sélectionnés pour effectuer un long séjour en Israël où ils voient, sur le terrain, comment mettre en pratique ce qu’ils ont appris et enrichir leurs connaissances des techniques et savoir-faire agricoles israéliens. « AgroStudiesfait partie d’un concept général selon lequel les connaissances israéliennes devraient être partagées avec d’autres pays. Comme vous le savez, Israël est un tout petit pays avec presque pas de terre, pas d’eau, un climat très chaud. Nous avons donc dû nous améliorer pour ne pas mourir de faim et développer une agriculture performante et avancée », fait savoir YaronTamir qui dirige AgroStudies depuis 2005. Selon lui, le choix des participants au programme est l’affaire du ministère des Affaires étrangères. « Le ministère israélien des Affaires étrangères décide quels pays font partie de ce programme et du quota attribué à chaque pays. Lorsque nous sélectionnons des universités pour rejoindre le programme AgroStudies, nous envoyons d’abord une mission d’enquête. Ensuite, ce sont les universités des différents pays qui sélectionnent les étudiants censés venir en Israël. Notre concept est que les étudiants doivent venir d’une université de régions retirées, car nous visons à ce qu’une fois le programme terminé, ils retournent dans leur village et créent leur propre ferme », a-t-il expliqué. Puis d’ajouter : « En Israël, nous l’aidons à explorer et à développer son côté entrepreneurial et son caractère. Ainsi, l’une des choses les plus importantes que nous examinons dans notre sélection d’étudiants est leur côté entrepreneurial et leur niveau d’attente, ceux qui ont le désir de faire les choses, d’améliorer les choses. Notre objectif est qu’une fois de retour dans son village, il créé sa ferme, il utilise ce qu’il a appris en Israël et le partage avec les autres agriculteurs du village. Et nous avons des milliers de cas qui montrent que cela se produit ».L’étudiantqui arrive en Israël reçoit un ordinateur portable qu’il le garde car lorsqu’il rentrera dans son pays.Sur le terrain il pourra se connecter au système d’AgroStudies pour trouver la réponse à un insecte qu’il ne connaît pas ou à un problème. Il pourra contacter son conférencier en Israël.
Cinq jours par semaine, l’étudiant est sur le terrain avec un fermier israélien parce que le fermier est très axé sur le travail concret. « L’agriculteur souhaite gagner de l’argent et il lui apprendra à devenir un professionnel de l’agriculture moderne. Par exemple, nous avions beaucoup de manguiers en Israël, mais ce n’était pas rentable, alors nous les avons coupés pour planter d’autres choses comme des avocats. Il est donc important que les élèves comprennent qu’un agriculteur est un homme d’affaires. Vous devez gagner de l’argent », détaille YaronTamir.Il souhaite que les étudiants formés en Israël soient de véritables businessmen et non des fonctionnaires ou des salariés. « Nous encourageons les universités agricoles en Afrique à créer un pôle agricole et à louer les terres à nos diplômés qui reviennent d’Israël. Et s’ils fondent ensemble une coopérative et que l’université leur loue le terrain, ils peuvent enseigner à ceux qui n’ont pas eu la possibilité d’aller en Israël. Encore une fois, c’est du gagnant-gagnant pour la communauté », plaide-t-il.
Nomel Essis avec COMOD AFRICA