Le Parti communiste chinois (PCC) a soufflé les 100 bougies de son existence le 30 juin 2021 sous un air de fierté pour les progrès réalisés par le pays sous la conduite de cette formation arrivée au pouvoir en 1949.
Fondé par une poignée de militants en juillet 1921 à Shanghai, encore divisée en concessions étrangères, le PCC dirige sans partage la deuxième puissance mondiale et entend bien continuer à s’imposer sur la scène internationale, comme l’a fait savoir le président Xi Jinping dans son discours prononcé à la place Tiananmen. Il a mis en exergue le rôle joué par le PCC dans le « Grand bond » réalisé par son pays depuis la révolution conduite par Mao Tse Toung. « Le temps où le peuple chinois pouvait être foulé aux pieds, où il souffrait et était opprimé est à jamais révolu », a-t-il lancé depuis la porte Tiananmen à Pékin, d’où son lointain prédécesseur Mao Tsé-toung proclama la République populaire en 1949. Fort d’une croissance phénoménale durant les 40 dernières années, le PCC peut s’enorgueillir d’avoir tiré le pays du sous-développement. «Le PCC et le peuple chinois déclarent solennellement au monde ceci: le peuple chinois s’est levé», a-t-il lancé, vantant la sortie de centaines de millions de Chinois de l’extrême pauvreté en l’espace de quelques décennies. «La grande renaissance de la nation chinoise est entrée dans un processus historique irréversible», s’est-il félicité, adressant ainsi un signal fort, aux occidentaux en général, en particulier aux USA qui décrivent régulièrement Pékin comme un rival politique et économique. Le secrétaire général du PCC, Xi Jinping, a saisi la perche pour mettre en garde tous les pays qui oseraient s’attaquer à la Chine. « Le temps où les Chinois « pouvaient être foulés aux pieds, où ils souffraient et étaient opprimés est à jamais révolu. Le peuple chinois ne permettra jamais à des forces étrangères de l’intimider, de l’opprimer ou de l’asservir. Quiconque s’y risquerait sera anéanti devant une Grande muraille d’acier édifiée par 1,4 milliard de Chinois », a-t-il mis en garde en faisant allusion aux guerres de l’Opium, au colonialisme occidental et à l’invasion japonaise (1931-1945). De nombreux chinois restent convaincus que les progrès extraordinaires réalisés par leur pays en si peu de temps sont à mettre au compte du PCC qui a su résister au temps malgré l’éclatement du bloc communiste. « C’est grâce au Parti qu’on a une telle société et que (le pays) a pu se développer rapidement. On doit le remercier », a affirmé un étudiant de 19 ans, Li Luhao, présent sur la place Tiananmen. « Quand j’étais petit, il y avait des coupures de courant chaque nuit », a déclaré M. Wang, un Pékinois. « Nourriture, vêtements, éducation, transports… Tout est mieux aujourd’hui », détaille-t-il, mettant cela au crédit du PCC. Des analystes font remarquer que le PCC a su résister et est resté en vie depuis la fin du monde communiste en 1991. « L’anniversaire est une façon de célébrer le fait que la Chine a échappé au sort des partis communistes d’Europe de l’Est et d’Union soviétique, qui se sont effondrés après la Guerre froide », observe Wu Qiang, ex-professeur de science politique à la prestigieuse Université Tsinghua de Pékin. Le PCC « cherche à lier sa survie à celle de la Chine et du peuple chinois, afin d’établir sa légitimité historique au profit des futurs dirigeants » du pays, estime-t-il.
Nomel Essis