« J’avais consulté mes statistiques en Indices de Développement Humain (IDH), la Côte d’Ivoire notre pays était 166e et ça déclenché un « tolé »(…)en 1999 avec le PDCI au pouvoir, notre pays était 129e (…)Vous pouvez même visiter le programme de société de DIOMAYE Faye et SONKO Ousmane, ils ont parlé de ramener l’IDH du Sénégal à un certain niveau mais chez nous en Côte d’Ivoire, il y’a des Ministres même qui disent qu’ils s’en foutent de l’IDH ». Dixit le Président du PDCI-RDA, Tidjane THIAM, ce lundi 25 novembre 2024 à Paris.
Antérieurement perçu comme une force de proposition majeure sur la scène politique africaine, le PDCI-RDA semble avoir perdu de sa superbe. Jadis admiré pour la richesse argumentative de ses pères fondateurs, figures emblématiques des indépendances en Afrique noire, le vieux parti peine aujourd’hui à assumer cet héritage honorable qui semble bien loin derrière les jeunes tenants du vieux parti. Cette érosion intellectuelle, devenue manifeste, reflète un glissement inquiétant vers des discours plus distrayants que constructifs. Le leader du PDCI-RDA, Tidjane Thiam a, une énième fois illustré tristement cette nouvelle posture incommode à l’histoire de ce parti autrefois de référence.
Lors d’une récente intervention devant la diaspora ivoirienne, le lundi 25 novembre 2024, l’ancien dirigeant du Crédit Suisse a une fois de plus brandi son joker, à savoir « l’Indice de Développement Humain (IDH) » comme cheval de bataille. Or, cette argumentation, maintes fois battue en brèche par certains cadors du RHDP, semble aujourd’hui vidée de toute substance. Loin de saisir les subtilités de la politique ivoirienne, Thiam s’abrite derrière cet indicateur international pour masquer une certaine inadéquation avec les réalités du terrain. Pire encore, dans une tentative maladroite d’attaquer le RHDP, Tidjane Thiam s’est récemment aventuré à déformer les propos du Ministre Amédé KOUAKOU, une figure centrale du parti au pouvoir et fidèle lieutenant du Président Alassane Ouattara.
Ce ciblage obsessionnel trahit une stratégie défensive plus qu’un véritable plan d’action politique. Le PDCI-RDA, à court d’idées nouvelles, verse désormais dans la calomnie. Alors que le Ministre Amédé Kouakou, exprimait son agacement face au refrain IDH souventes fois ressassé par Tidjane Thiam « …laissez moi parler il a dit que sur 193 pays dans le Monde la Côte d’Ivoire est 160e dans l’indice de développement humain (IDH), 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐨𝐧 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐫𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐯𝐞𝐜 ça, car les ivoiriens ici présents se sentent bien chez eux »(propos du Ministre Amédé Kouakou au stade de Divo le 29 juin 2024), l’ancien responsable du crédit suisse s’accroche au travestissement de propos pour discréditer celui qui représente en réalité son talon d’Achille dans le Grand Centre. Avec cet extrait du discours du Ministre Amédé Kouakou mentionné en amont, l’on se questionne sur l’origine des mots à lui prêtés par le nouveau Président du PDCI-RDA ?
Pour rappel, le Ministre Amédé Kouakou qui préside l’Association des Cadres du Centre pour le Développement (ACCD-RHDP) est un ouvrier acharné à la tâche pour l’expansion du RHDP dans le Grand Centre, considéré à tord par la nouvelle équipe du PDCI-RDA comme un bastion tacitement acquis à la cause du vieux parti. L’on peut ainsi aisément comprendre la fixation particulière que lui font les cadres du vieux parti. Attendu pourtant sur des offres politiques, le programme de l’ex responsable du crédit suisse ne se résume qu’à l’argument IDH. Nonobstant l’usage hyperbolique de l’argument IDH, un regard rétrospectif du quinquennat 1994-1999, nous place met en face d’une époque où avec environ 16 millions d’Habitants, la Côte d’Ivoire n’a pu se doter d’un seul Centre Hospitalier Universitaire après l’ère Félix Houphouët Boigny. De cette même époque, il ressort un taux d’électrification de 33% contre 88% en 2023. De ce quinquennat, aucune Université Publiques n’a pu voir le jour, contre plus de 3 nouvelles Universités construites entre 2011 et 2024 (Man, Bondoukou, San-Pedro…); quand on sait que l’Indice de Développement Humain (IDH) intègre le triptyque PIB/Habitant, Esperance de Vie et Niveau d’Éducation, la mandature 1994-1999 du PDCI-RDA, n’est pas un tremplin de développement, du fait d’une délégation des systèmes éducatifs et de santé à des rangs moindres.
Tandis que le Président Alassane Ouattara et son gouvernement poursuivent des projets ambitieux pour implémenter le concept « d’ivoirien nouveau », le PDCI-RDA semble incapable de rafraîchir son offre politique aux ivoiriens. Le « mercato » annoncé en grande pompe n’a manifestement pas su apporter des talents capables de redonner un souffle nouveau au vieux parti. À l’heure où les enjeux nationaux exigent des idées audacieuses et des projets visionnaires, le PDCI-RDA devra impérativement se réinventer pour espérer retrouver sa place au cœur de la sphère politique ivoirienne.
La répétition d’arguments éculés et la personnalisation des rivalités ne sauraient constituer une stratégie gagnante face à un RHDP solidement implanté et étrangement discret dernièrement. Le PDCI-RDA est à la croisée des chemins : maintenir le cap d’une rhétorique dépassée ou opérer un sursaut salvateur pour redevenir cette force politique qui a marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire. Pour l’heure, le moins qu’on puisse dire, c’est que le RHDP du Président Alassane OUATTARA, semble être le seul parti capable de conduire les destinées Ivoiriennes vers des lendemains meilleurs.
𝐃𝐫 𝐒𝐚𝐥𝐨𝐦𝐨𝐧 𝐆𝐍𝐀𝐎𝐔, 𝐔𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞