Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu, jeudi, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), à l’issue d’un vote organisé, lors des Assemblées annuelles de l’institution, tenues à Abidjan.
Candidat de la Mauritanie, Ould Tah a obtenu 76,18 % des voix, devançant largement le Zambien Samuel Munzele Maimbo (20,26 %) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55 %), selon les résultats officiels communiqués par le Comité des gouverneurs. Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, en poste depuis 2015.
Économiste de formation, technocrate discret et pragmatique, Sidi Ould Tah dirigeait depuis 2015 la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), basée à Khartoum, qu’il a profondément transformée. Sous sa présidence, les engagements annuels de la BADEA sont passés de 200 millions à 2,2 milliards de dollars en 2023. En 2024, il a conduit l’institution à émettre son premier eurobond, d’un montant de 500 millions d’euros.
Né à Mederdra, en Mauritanie, le nouveau président de la BAD est titulaire d’un doctorat en sciences économiques de l’Université de Nice Sophia Antipolis et d’un DEA de l’Université Paris VII. Il a occupé divers postes dans le secteur bancaire et public, en Mauritanie et à l’international, notamment à la Banque islamique de développement en Arabie saoudite.
Ancien ministre des Affaires économiques et du Développement de Mauritanie (2008-2015), il a axé sa campagne pour la présidence de la BAD sur quatre priorités : la résilience climatique, la diversification économique, l’inclusion des jeunes et des femmes, et la mobilisation de financements innovants. Il plaide également pour une réforme en profondeur de l’architecture financière africaine et une meilleure intégration du secteur informel, notamment via la fintech et la blockchain.
Fulbert Yao