La Chine est en train de gagner la bataille contre le Coronavirus dont le l’épicentre se trouve dans la ville de Wuhan, la capitale du Hubei.
Par rapport à la mi-février, lorsque les nouvelles contaminations se comptaient chaque jour par milliers, la contagion a été pratiquement stoppée dans le pays où elle avait commencé.
Aucun nouveau cas de contamination au coronavirus n’a été recensé à Wuhan, où l’épidémie est apparue en décembre.
La Chine n’a rapporté ce jeudi 19 mars 2020 aucune nouvelle contamination d’origine locale au coronavirus, une première depuis le début de l’épidémie, mais les autorités sanitaires ont fait état de 34 cas importés supplémentaires. Tous sont des personnes arrivées de l’étranger.
Ce nombre de nouvelles personnes contaminées venant de l’étranger est même un record journalier, a indiqué le ministère de la Santé.
Il s’agit le plus souvent de Chinois rentrant de pays particulièrement touchés par le Covid-19. Les nouveaux cas importés ont été recensés à Pékin (21), dans la province méridionale du Guangdong (9), à Shanghai (2) et dans les provinces du Heilongjiang (1 cas) et du Zhejiang (1 cas).
Au total, leur nombre s’élève désormais à 189 dans le pays le plus touché du monde par le coronavirus. Ces derniers jours, la Chine a centré ses mesures de lutte contre l’épidémie sur le contrôle des voyageurs arrivant de l’étranger. « Une seule étincelle peut provoquer un feu de prairie », a écrit le journal officiel Chine Daily dans un éditorial publié jeudi.
Pour éviter que ces personnes ne se retrouvent dans la nature et ne relancent une épidémie largement endiguée en Chine, les autorités imposent désormais la mise en quarantaine de toute personne arrivant sur le sol chinois.
Une zone spécialement dédiée aux vols internationaux a été mise en place la semaine dernière à l’aéroport international de Pékin afin que tous les nouveaux arrivants passent des contrôles sanitaires.
Les personnes n’effectuant pas de correspondance sont alors orientées vers des lieux précis où elles sont placées en isolement pendant 14 jours. Il n’est désormais plus permis aux passagers arrivant à Pékin en provenance de l’étranger de se placer eux-mêmes en confinement. Wuhan se trouve en confinement depuis le 23 janvier, dans le cadre de mesures drastiques destinées à endiguer la propagation de l’épidémie.
Selon le dernier bilan communiqué jeudi par les autorités sanitaires, 80. 928 cas confirmés de contamination et 3 245 décès ont été recensés depuis le début de l’épidémie.
Ce succès est dû à des mesures très fortes adoptées par les autorités chinoises qui ont été suivies à la terre par des populations très disciplinées. Devant le taux de létalité qui était de 4,6 % à Wuhan, contre 0,89 % pour le reste de la Chine, les autorités décident de durcir encore les conditions de la quarantaine dans le Hubei, à partir du 9 février.
Les habitants de la province n’ont le droit de quitter leur domicile qu’une fois tous les quelques jours, puis plus du tout. Les comités de résidents organisent des distributions de vivres.
Parallèlement, la ville de Wuhan transforme stades, écoles et centres de congrès en une quinzaine de lieux d’isolement pour les malades présentant des symptômes bénins. Des hôtels sont aussi réquisitionnés. Plus question de rester chez soi et de contaminer ses proches.
Les comités de résidents qui veillent au grain, rendent visite à tous les habitants pour prendre leur température. Parfois, des habitants sont emmenés de force en isolement.
Mais les résultats sont là : à partir de mi-février, on passe de plus de 2 000 infections par jour à quelques centaines, puis quelques dizaines début mars. Tous les pays touchés par cette maladie devraient appliquer la méthode chinoise au risque de voir leur population décimée par le Covid-19.
Nomel Essis