Compte toute attente, alors qu’elles attendent la certification de l’élection du 2 aout 2025, c’est plutôt, une convocation à la police qu’elles ont reçue. Une situation pour le moins habituelle qui suscite la colère dans la corporation.
En effet, ce lundi 29 décembre 2025 matin, Kouadio Komé Géronima épouse Tiémélé et neuf femmes de sa liste, élues à la tête de l’Ordre des sages-femmes et maïeuticiens de Côte d’Ivoire, étaient en audition au commissariat du 16e arrondissement de Yopougon.
Interrogées sur les raisons de cette convocation, une source syndicale, a confié à l’infoexpress que les services de police, lui ont expliqué que les dix sages-femmes ont été convoquées pour une enquête de moralité. Et cette enquête a été demandée à la police, par le procureur de la République.
Toujours selon nos sources, les services de police ont expliqué qu’il y a eu une élection de renouvellement des instances de l’Ordre des sages-femmes et maïeuticiens, et qu’ils ont été saisies par le cabinet du ministère de la santé pour une enquête de moralité pour les 10 sages-femmes de la liste.

Présent sur les lieux, pour comprendre et défendre les intérêts de ses syndiqués Kpan Mouty vice-président de la plateforme nationale, ailleurs Président de la faitière plateforme santé, s’est confié à l’infoexpress.
il juge inconcevable que ni les médecins, pharmaciens tout comme celles des chirurgiens-dentistes et des infirmiers n’ont pas eu d’enquête de moralité. Et que ce soit soudainement, aux sages-femmes et maïeuticiens, on en exige une.
Pour le responsable syndical, ni les textes régissant l’Ordre, ni les lois électorales ne fondent une enquête de moralité après une élection. « Que ce soit la loi portant création de l’Ordre des infirmiers et des sages-femmes, le Code électoral ou le Code de déontologie, il n’est écrit nulle part que les dirigeants élus doivent être soumis à une enquête de moralité », a-t-il martelé.
Kpan Mouty, a rappelé par ailleurs que « toutes les candidates ont fourni des casiers judiciaires et rempli l’ensemble des conditions requises pour être candidates ». de ce fait, le véritable problème réside ailleurs : l’absence persistante de proclamation des résultats.
« Le comité d’organisation, dirigé par la directrice de la DAJC (Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux) , devait simplement donner les résultats provisoires. Mais jusqu’à présent, rien. La situation stagne et il n’y a pas de vérité dedans », a-t-il dénoncé.
« Quand on organise une élection, dès qu’elle est terminée, on proclame les résultats. S’il y a des plaintes, on vide le contentieux dans un délai raisonnable, pas cinq mois après ».
Kpan Mouty fustige ce qu’il considère comme un double discours de l’administration : « « On demande aux personnels de santé de respecter les normes, de sensibiliser les populations, et dans le même temps, ceux qui sont censés conseiller l’État contournent ou flouent les lois. C’est incompréhensible ».
Face à cette situation, le syndicaliste interpelle directement le ministre de la Santé Pierre Dimba.
« Nous souhaitons que le ministre se prononce clairement.».
Kpan Mouty exige dans les brefs delais la proclamation des élections tenues
« Ce que nous demandons est simple : quand on organise une élection, on publie les résultats. Quels sont les résultats de l’élection du 2 août 2025 ? Pourquoi ceux qui ont organisé cette élection refusent-ils de les rendre publics ? les petites choses peuvent avoir des effets énormes, produire des effets très grands. Nous avons été très patients. Mais il ne faudrait pas que dans notre patience, qu’on nous piétine, qu’on bafoue notre identité. On ne va jamais l’accepter. Je ne suis pas allé là-bas en tant que… Je suis allé défendre un syndicalisme, une Sage-femme. Elle ne doit pas perdre sa dignité. J’interpelle le cabinet. Je veux que la vérité soit dite. Pour respecter l’image de la Sage-femme. A défaut, ils seront comptables de ce qu’ils auront sémé », a-t-il prévenu.
A noter que l’article 9 de la loi instituant l’Ordre national des sages-femmes et maïeuticiens, précise que l’élection des membres du Conseil national est organisée par les soins du ministre chargé de la Santé, ce qui confère aux résultats issus des urnes une pleine valeur légale.
Or, en dépit de la tenue régulière des élections et de l’existence de procès-verbaux conformes, plus de six (06) mois après le scrutin, le bureau élu par l’Assemblée générale n’a toujours pas été certifié ni publié par l’autorité de tutelle, créant une situation de blocage institutionnel contraire à l’économie générale de la loi et aux exigences de sécurité juridique.
Fulbert Yao







































































