Ces derniers temps, il est récurrent que des directeurs de publication ainsi que des journalistes auteurs de certains articles se retrouvent devant les services du Procureur de la République.
Invités à répondre sur leurs écrits, ces journalistes sont souvent condamnés à payer de lourdes peines pécuniaires, soit 5 millions de FCfa par personne et par entreprise de presse.
Dans une lettre syndicale de l’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire (Ismci), les syndicats de la presse ivoirienne appellent le procureur de la République à reconsidérer ses interpellations des hommes des médias en ces temps de crise à coronavirus et surtout au regard de leur importance pour la sensibilisation des populations
« L’accès à l’Information pour la sensibilisation des populations reste le seul moyen le plus sûr pour lutter efficacement contre les pandémies qui sévissent dans le monde, à l’image de la pandémie à coronavirus qui sévit actuellement sur la planète terre. Les Journalistes ivoiriens de toutes lignes éditoriales confondues, que ce soit ceux du secteur public comme ceux du privé, jouent assez bien leur part dans la sensibilisation et l’information des populations face à la pandémie à coronavirus, sans aucun appui financier additionnel de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Tous les organes de presse en Côte d’Ivoire ayant librement choisi de mettre en veilleuse toute actualité pour consacrer la majorité de leurs UNES à la sensibilisation sur le coronavirus. Aussi prennent-ils, chaque jour que Dieu fait, d’énormes risques avérés sans grand moyens de protection contre le Covid-19, pour couvrir les évènements des ministères en charge de la lutte contre la pandémie et aller au contact des populations pour un meilleur relai des mesures prises par le gouvernement dont le Procureur de la République représente en principe les intérêts », a expliqué la lettre syndicale.
Avant que la faitière des syndicats du secteur de la presse ivoirienne ne donne sa position face à cette autre interpellation des journalistes.
« Nous demandons la pure liberté de nos camarades convoqués ce mardi 31 mars 2020 devant la brigade de recherches sur instruction une fois de plus du Procureur de la République. Et que cessent les lourdes amendes infligées aux entreprises de presse ivoiriennes, ployant déjà sous le poids des charges insupportables. Car si cette pratique ne cesse, elle nous conduira résolument vers la fermeture de nombreuses entreprises de presse. Si ce n’est l’objectif recherché par le Procureur de la République », a recommandé l’intersyndicale du secteur des médias.
SW