C’est un secteur métamorphosé sous le président Alassane Ouattara. Depuis 2011, l’enseignement supérieur et la recherche se redore, grâce à plusieurs réformes, qui ont redonné le goût des études aux étudiants et le plaisir d’enseigner aux enseignants-chercheurs
La première réforme a été la réhabilitation et la modernisation des universités. En effet, au sortir de la crise postélectorale en avril 2011, les universités, publiques comme privées, pouvaient à peine recevoir les 250 000 étudiants que comptait alors l’enseignement supérieur. Dès l’année universitaire 2012, le gouvernement a entrepris une rénovation complète des universités publiques (Félix Houphouët-Boigny, Nangui Abrogoua, Alassane Ouattara, etc.). Ces travaux ont permis d’améliorer les infrastructures, d’équiper les amphithéâtres et de créer des bibliothèques modernes, favorisant ainsi de meilleures conditions d’apprentissage. Dans le même élan, pour désengorger les établissements existants, le gouvernement a transformé les unités régionales de l’enseignement supérieur (Ures) de Daloa (Centre-Ouest) et de Korhogo (Nord) en structures autonomes, augmentant aussi leur capacité d’accueil. De même, de 2015 à 2023, ce sont quatre nouvelles universités qui ont été ouvertes. Il s’agit de l’université virtuelle créée le 9 décembre 2015, de l’université de Man ouverte en février 2016, de l’Université de San Pedro dont les activités ont démarré en octobre 2021 et la dernière-née celle de Bondoukou ouvert en octobre 2023, avec des conditions plus adaptées.
La seconde reforme, fît par le gouvernement, a été d’augmenter le nombre de bourses attribuées. Ainsi, l’enveloppe budgétaire allouée aux bourses en 2015, qui était de 7,45 milliards F CFA est passée à hausse. Depuis 2018, elle est de plus 16,4 milliards F CFA, soit une augmentation de 119,81%. Le nombre de bénéficiaires de bourses a alors augmenté de 44,72%. Les différents taux pratiqués sont en Licence1 et Licence 2 de 240 000 F CFA, soit 20 000 F CFA par mois. En Licence 3 et Master 1, les taux sont de 480 000 F CFA, soit 40.000 F CFA par mois. Et en Master 2 et Doctorat de 600.000 F CFA, à raison de 50 000 F CFA par mois. Pour les bourses hors Côte d’Ivoire, le budget qui était de 3,7 milliards en 2016, est passé depuis lors à près de 5 milliards F CFA, portant le nombre de bénéficiaires de 500 à 800 étudiants.
Une autre réforme engagée fut la Réforme du système LMD (Licence-Master-Doctora). Cette réforme a permis de répondre aux besoins de qualification et de professionnalisation des formations, faire de l’insertion professionnelle des apprenants une composante essentielle de l’offre de formation, favoriser la mobilité des apprenants, rendre les programmes plus flexibles et créer les conditions de reconnaissance des compétences préalablement acquises, faire de l’enseignement supérieur un outil performant de formation tout au long de la vie.
A cela, afin de rendre les diplômes plus adaptés aux besoins du marché du travail, de nouvelles filières ont été ouvertes dans les universités et grandes écoles. Leurs filières de formation sont en adéquation avec les potentialités économiques et sociales de leurs régions d’implantation. Ainsi, l’université de San Pedro qui a ouvert ses portes en 2021 est un pôle universitaire thématique avec des formations innovantes proposées par quatre Unités de Formation et de Recherche (UFR). L’UFR Agriculture, Ressources halieutiques et Agro-industrie, l’UFR Sciences de la mer, l’UFR Logistique, Tourisme, Hôtellerie-Restauration et l’UFR Sciences de la santé. En plus de ses cinq Unités de formation et de recherches, l’université de Bondoukou comprend une Ecole nationale supérieure d’architecture et d’urbanisme. A l’université polytechnique de Man, Avec quatre grandes écoles et ses UFR, elle est orientée sur les sciences géologiques (ingénieurs miniers, master en exploitation de matières minières et minéralières et en géologie). Des filières porteuses qui s’alignent sur les perspectives de développement de la région qui dispose de nombreuses potentialités.
Concernant les enseignants-chercheurs, l’État a consenti d’énormes efforts pour leur donner le goût d’enseigner. Cela à travers, la revalorisation et le déblocage des salaires ; l’augmentation très importante des primes de recherche passant annuellement de 800 000FCFA à 2 000 000 FCFA pour l’Assistant, de 1 000 000 FCFA à 2 000 000 FCFA pour le Maitre -Assistant, de 1 200 000 FCFA à 2 500 000 FCFA pour le Maitre de Conférences et le Professeur Titulaire.
Le gouvernement a aussi signé des accords avec des universités européennes, américaines et africaines pour favoriser les échanges académiques, la Co diplomation et la participation à des programmes de recherche internationaux. Ces opportunités ont stimulé la motivation des enseignants et étudiants.
Dans la même dynamique, le gouvernement a mis en place le Fonds pour la Science, la Technologie et l’Innovation (FONSTI) doté d’un capital minimum de cinq milliards FCFA. Il a pour objectif entre autres de Financer des programmes nationaux de recherche ainsi que des projets de recherche scientifique et technologique par l’allocation de ressources à des chercheurs ;Contribuer à la valorisation scientifique, économique et sociale des résultats de recherche ; Apporter des appuis aux structures de recherches en matière de réhabilitation des stations et laboratoires, d’acquisition d’équipements de recherche et d’accès à l’information scientifique ;Diffuser l’information scientifique et technologique ; Protéger les acquis de la recherche par la propriété intellectuelle ; Renforcer les capacités des chercheurs.
Les universités ont aussi été encouragées à développer des pôles d’innovation et des incubateurs pour accompagner les étudiants porteurs de projets entrepreneuriaux. Cela a créé un environnement plus dynamique et attractif pour la formation et la recherche.
Perspectives
Au titre des chantiers pour l’année 2025, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, a annoncé, le vendredi 31 janvier 2025 à Yopougon, à Abidjan, le démarrage très bientôt des travaux de réhabilitation de six premières universités publiques : Félix Houphouët-Boigny, Nangui Abrogoua, Alassane Ouattara, Man, Jean Lorougnon Guédé et Péléforo Gon Coulibaly.
Il en sera de même pour l’ENS, l’INP-HB de Yamoussoukro, tous les Centres régionaux des Œuvres universitaires (CROU), à savoir les cités et restaurants universitaires. Toujours concernant les travaux, le ministre a évoqué l’achèvement des nouvelles cités de Korhogo pour 2400 lits et de Daloa pour 1200 lits. En matière de réformes, il a annoncé la création de l’Agence de valorisation des résultats de la recherche, l’achèvement de la réforme du BTS, l’actualisation des décrets datant de 1976-1977 relatifs aux charges dues aux enseignants chercheurs et chercheurs, aux taux horaires des heures complémentaires, la modification des critères d’attribution des bourses d’étude et de secours financiers, l’application des nouveaux critères d’attribution des chambres dans toutes les cités universitaires. Adama Diawara a aussi prévu la prise du décret relatif à l’enseignement supérieur pour les fondateurs de grandes écoles privées, un décret qui verra le jour au plus tard courant deuxième trimestre de l’année et comprendra l’actualisation de toutes les autorisations de création d’ouverture, la création de l’offre de formation et la désignation des diplômes pouvant être délivrés aux apprenants. Il a ajouté l’adoption de la grille d’évaluation des établissements privés suivie d’une évaluation test. Au niveau de la recherche, le démarrage de la mise en œuvre de trois Programmes nationaux de Recherche (PNR) prioritaires, les PNR Agriculture, Climat et Mines et Énergie.
Texte écrit par Fulbert Yao
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