Une vidéo en provenance du Nigeria a enflammé la toile et provoqué des dégâts le 19 mai, dans plusieurs quartiers d’Abidjan. Comme une traînée de poudre, la rumeur des prétendues exactions sur des Ivoiriens vivant au Niger a fait le tour du pays en moins d’une heure. Seulement, il s’est trouvé que ce sont des cyberactivistes qui ont amplifié la mauvaise information orientée contre les Nigériens alors qu’il s’agissait d’une vidéo attribuée à des soldats nigérians contre des éléments de Boko Haram. Ces ennemis de la cohésion, sociale ont ouvertement appelé à la haine contre les Haoussa en tenant des discours extrêmement xénophobes qui ont eu des effets immédiats. La communauté indexée a été l’objet de représailles et d’abus inacceptables. Une personne aurait perdu la vie, une quarantaine de blessés, 290 autres Nigériens
ont trouvé refuge auprès des forces de l’ordre pour avoir le salut.
Naturellement, quand on crache en l’air, il faut s’attendre à recevoir du crachat en plein visage. Les fins limiers de la police scientifique ivoirienne ont remonté la filière et ont mis le grappin sur tous ceux qui ont contribué à propager la haine contre la communauté nigérienne. 24 personnes ont été interpellées. La cyberactiviste connue sur la Toile sous le sobriquet de ‘’Succès’’, auteure de la publication haineuse, a suscité 14 000 réactions xénophobes, son post a été partagé par 8 000 personnes. C’est largement suffisant pour mettre le feu aux
poudres. Selon la police scientifique, «elle reconnaît être l’auteure de la fameuse vidéo virale qui a tout déclenché à Abidjan mais, affirme ne pas être responsable des troubles car elle a juste relayé ce qu’elle avait entendu». C’est
tout de même léger comme ligne de défense quand on connaît aujourd’hui, la puissance des réseaux sociaux et leur capacité de nuisance. Elle a été jugée selon la procédure du flagrant délit en écopant d’une condamnation à cinq ans de prison ferme et à deux millions de FCFA d’amende. Mieux, le chef de l’Etat, de retour de France, a condamné les appels au meurtre et réclamé de la fermeté contre tous ceux qui ont envenimé la situation. Manque de pots pour les opposants ivoiriens ! L’occasion était trop belle pour les pourfendeurs du
régime qui croyaient avoir obtenu là, une belle revanche sur le Président Ouattara qui s’est toujours battu contre la haine de l’homme pour l’homme et contre la xénophobie. La cyberactiviste mise aux arrêts et condamnée est jugée proche du Rhdp mais cela n’a pas empêché le régime ivoirien de sévir. Cela démontre le sérieux avec lequel le pays est gouverné. Notre pays a connu des cas de chasse aux étrangers. Mais, c’est la première fois qu’avec célérité, les auteurs de la barbarie sont mis aux arrêts, immédiatement jugés et condamnés sans aucune complaisance. C’est le lieu de rappeler que lors de la célébration de la «Nuit du destin», des imams de Côte d’Ivoire, comme par anticipation, avaient demandé à la population de faire très attention à la gestion des rumeurs. Ils appelaient les Ivoiriens à être prudents et à éviter de relayer, sans aucune vérification préalable, toutes les informations ramassées sur la Toile. La condamnation des auteurs du fake news qui a failli embraser le pays doit interpeller chaque citoyen sur la nécessité de faire très attention aux rumeurs car elles peuvent tuer. Plus jamais d’incitation à la haine, à la xénophobie dans ce pays ! La condamnation de Fofana Nawa alias ‘‘Succès’’ doit servir d’exemple. A bon entendeur…