Fatou Bensouda, Procureure générale de la Cour pénale internationale (Cpi) s’est enfin prononcée sur le verdict du procès Gbagbo et Blé Goudé. Au micro de la consoeur Hélène Renaux de la chaîne française TV5 Afrique, le dimanche 23 mai dernier, la juriste gambienne a fait un bilan de son mandat.
Pour la toute première fois, concernant l’affaire opposant l’accusation qu’elle représentait et l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, tout comme toutes les critiques faites à la cour par les Africains, Fatou Bensouda a livré son point de vue sans faux-fuyant. Revenant sur l’acquittement de Gbagbo et Blé Goudé, elle a répondu aux critiques sur la faiblesse des dossiers d’accusation de la Cpi : «Aujourd’hui, je peux affirmer avec une conscience tout à fait tranquille que j’ai fait tout ce que je pouvais en tant que procureure dans ce dossier et dans tous les autres dossiers. Donc pour moi ce n’est pas une question de défaite ou de victoire», a soutenu la procureure Bensouda.
Avant de dégager les priorités actuelles qui intéressent au mieux la Cpi : «Ce sur quoi il faut se concentrer, c’est que plus de 3000 Ivoiriens sont morts. Souvenons-nous des victimes de ces crimes. Ce n’est pas une question de gouvernance ou de pouvoir mais de victimes qui sont mortes ou qui souffrent encore aujourd’hui de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et ils méritent la justice», a-t-il situé.
Précisant par la suite de ceux qui l’accusent de servir une justice des vainqueurs dans la crise que le pays a connue, elle a indiqué avoir sévi dans les deux camps : «je saisis l’opportunité pour ajouter que mon bureau à la cour pénale internationale n’a pas enquêté seulement d’un côté. Nous sommes aussi en train d’enquêter sur l’autre camp», a-t-elle révélé.
Fatou Bensouda, après neuf ans passés à la tête de cette juridiction internationale, va passer le flambeau au nouveau procureur danois, Karim Khan.
Sam Wakouboué