Dans cet entretien accordé à l’Infoexpress à l’occasion de la fête d’indépendance , Karba Pascal Koné Sous-préfet d’Arikokaha revient sur les efforts entrepris pour lutter contre les fléaux tels que la consommation de drogue et les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Quels sentiments vous animent devant une telle mobilisation des populations de votre circonscription à l’occasion de cette fête d’indépendance ?
C’est un sentiment de joie et de fierté puisque les populations ont répondu à notre appel et ont pris conscience de ce qu’on appelle. Comme le président de la République le dit, il nous faut la paix et la cohésion grâce auxquelles nous pouvons parvenir à un développement certain. Je suis fier de mes populations et je suis sûr qu’avec l’aide des autorités gouvernementales et des cadres de la sous-préfecture, nous allons y arriver.
Pensez-vous que les populations ont adhéré à votre politique ?
Cela fait sept mois que je suis là, et j’ai remarqué qu’il n’y a pas de cohésion. Dans la circonscription, il y a beaucoup de cadres mais les villages ne se développent pas assez. Il nous faut donc la cohésion, la paix et la réconciliation surtout dans la circonscription.
Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées depuis votre arrivée ?
Je n’ai pas eu vraiment de difficulté. Nous avons été formés pour gérer ce genre de difficulté. Certes on ne peut pas les régler immédiatement, mais ce ne sont pas en soi des difficultés pour nous.
Vous êtes dans une circonscription en proie à plusieurs fléaux, entre autres, les conflits agriculteurs-éleveurs. Quelle stratégie avez-vous menée pour y faire face ?
Nous avons mis en place un comité de gestion des plaintes de dégâts de cultures, avec les éleveurs et les agriculteurs. Et chaque fois que nous pouvons, une fois par mois, avec leurs responsables, nous leur parlons et faisons le point. C’est tout ceux-là qui mènent la sensibilisation sur le terrain, et quand il faut frapper, j’applique la loi.
Au niveau du secondaire, votre sous-préfecture est classée dernière à l’issue des examens précédents. Comment comptez-vous rattraper ce gap ?
J’ai une rencontre avant la rentrée avec les membres du corps enseignant ainsi que les mutuelles de développement pour essayer de trouver des solutions ensemble. J’ai des idées, mais je préfère leur soumettre d’abord, et nous allons en discuter, parce qu’ils sont dans le milieu, et ils savent mieux ce dont on a besoin. Mais déjà, il y a un facteur qui me fatigue, c’est que les parents ont démissionné. A cet effet, j’ai un travail en cours avec les parents pour essayer de suivre près leurs enfants. C’est déjà une première étape. Et pendant ces vacances où les mutuelles avec les associations de jeunes sont en pleine activité, je pourrai facilement leur parler et les sensibiliser, parler aux aînés et dans toute la chaîne de sensibilisation.
Vous avez initié un tournoi de football dénommé le tournoi de l’indépendance, ne craignez-vous de réveiller les vieux démons ?
Cette compétition, plusieurs personnes m’avaient déconseillé de la faire, mais j’ai tenu parce que j’ai confiance en nos jeunes. Et je n’ai pas eu tort, les jeunes ont respecté leurs engagements, il n’y a pas eu d’histoires. Bien au contraire, cela a renforcé une certaine cohésion entre les villages qui ne s’entendaient pas vraiment. On sent qu’un travail est en train de se faire en ce moment. Je souhaite une belle victoire au gagnant.
Vous avez insisté sur la consommation de la drogue, un fléau qui prend de l’ampleur dans les villages de la sous-préfecture. A quoi doit-on d’attendre ?
Je préfère me taire sur le sujet en ce moment. La drogue est un phénomène grave et si on n’y prend garde, notre jeunesse ira à la trame. Les forces de l’ordre ont leurs méthodes d’action que je suis en train d’étudier. Parce qu’il ne faut pas aussi oublier que nous sommes dans une circonscription avec des villages. Et dans les villages, l’approche est différente de celle de la ville. J’ai une réunion avec eux le vendredi (9 août 2024, Ndlr) pour étudier la meilleure formule. Mais déjà, il y a un soupçon de quelque chose. Il y a eu des enquêtes et des personnes ont été déjà identifiées.
Votre mot de fin ?
Je souhaite la paix, la cohésion et l’amour du prochain. C’est à ce prix que nous allons développer la circonscription.
A.O