La Galerie Cécile Fakhoury, sise à Abidjan-Cocody, aux couleurs de l’exposition baptisée «Silentium» du plasticien-sculpteur togolais Sadikou Oukpedjo. Du 9 février au 11 mai, l’artiste présente trois (3) séries d’œuvres de «Silentium» que sont «Mutation», «Mythologie nouvelle» et «Ilem-thologie». Ces œuvres, a dévoilé la patronne de la galerie Cécile Fakhoury, font partie des 15 que sa maison présente à Abidjan et à Dakar.
En prélude à cette exposition Cécile Fakhoury, et son invité, Sadikou Oukpedjo, ont Co-animé une conférence de presse, mercredi, pour expliquer l’essence de cette rencontre de peinture. A en croire le plasticien, son travail est parti d’un questionnement sur l’existence actuelle de l’humanité pour composer les œuvres de cette exposition qui est le prolongement d’«Anima», son exposition de 2016. Se référant à sa propre expérience- qui date de son enfance de communication- avec les animaux, «des êtres pleins d’amour, de vie et d’espérance», il retient :
«Nous sommes censés être l’animal le plus intelligent, le plus doué de cette terre. Les animaux communiquent comme nous. Il existe une injustice de la part de l’humain de considérer que l’animal n’est pas humain. C’est pourquoi je recherche le sens de l’origine des animaux, convaincu que je suis, que l’animal a pendant longtemps régné sur cette terre et que l’homme a compris qu’il est prisonnier dans le corps de l’animal, cherchant à s’affranchir de cet emprisonnement.
L’homme s’est affranchi de l’animal en apprenant à parler, à s’asseoir, à marcher. Aujourd’hui, comme pour se venger, il humilie l’animal. Pour rétablir les choses, je crée un univers qui part de la mutation à la mythologie de l’histoire (Ilem-théologie, comme je l’appelle) en passant par la mythologie nouvelle. D’où les 3 séries de mon exposition», a-t-il expliqué. Et de dire :
«On débouche sur l’animalisation de l’homme en y faisant un esclave. L’humain cherche à se convaincre qu’il est supérieur aux autres êtres sur terre. C’est ce qui crée des conflits. Je condamne les compétitions et les examens à l’école, car ça déshumanise l’humanité. La mythologie a échoué, a abouti à la divinité». Pour lui, Dieu a été pris en otage par le capitalisme. «Zeus a été pris en otage par la colonisation.
L’église, les religions, les lieux de culte sont devenus comme des marchés. Dieu ou Zeus a échoué. Il faut aujourd’hui que nous créions une nouvelle mythologie. Nous sommes arrivés à la fin de la croyance. Il faut la croyance. Il y a des gens qui ont besoin de la croyance pour vivre. Pour sauver l’humanité, nous avons besoin d’une nouvelle mythologie. Nous sommes devenus prisonniers de nos propres intérêts», a-t-il révélé. Le vernissage de l’exposition est prévu pour ce samedi.
F. Ali