48 heures après l’atelier de Grand-Bassam, qui a permis d’une part de valider le bilan de la trêve sociale 2017-2022 par les Centrales syndicales et le gouvernement ivoirien et d’autre part d’adopter les projets de matrice des revendications et le chronogramme des discussions pour la nouvelle trêve sociale, le Président de la plateforme nationale a rencontré vendredi à Cocody (nord d’Abidjan) les syndicats de base.
En marge de cette rencontre, Zadi Gnagna revient dans cette interview, sur les points importants de l’atelier de Grand Bassam, les perspectives et la nouvelle trêve sociale.
L’INFO-EXPRESS: Bonjour Président. Quelle est l’essence de la rencontre de ce jour ?
ZADI GNAGNA :La plateforme nationale est une organisation structurée. Nous étions à Grand Bassam, les 20, 21 et 22 juin 2022, pour faire le bilan de la trêve sociale ; adopter un chronogramme de travail et re-parcourir la matrice générale des revendications.
Au sortir de cet important atelier, notre devoir nous recommande de rencontrer les syndicats de base de notre centrale, pour que, nous soyons au même niveau d’informations. Parce que le processus qui est engagé est sérieux et mérite que les leaders que nous sommes, soyons soutenus par nos camarades. La première étape de cette action, c’est de rencontrer tous les syndicats de base. Un peu plus de 40 syndicats ont répondu à l’appel. Ils sont venus des six familles d’emploi de la fonction publique.
L’INFO-EXPRESS: Quelles sont les informations que vous leur avez données ?
ZADI GNAGNA :A Grand Bassam, nous étions au cœur des discussions qui vont s’ouvrir. L’atelier de Bassam a tracé les sillons. Nous avons adopté le bilan des cinq ans d’execution des accords de 2017. Globalement, ces accords sont satisfaisants pour les parties. L’Etat a dégagé 300 milliards FCFA pour faire la reforme de la retraite, recruter les journaliers, faire la bonification de 150 points, faire payer les arriérés et permettre aux syndicats d’avoir leur cotisation à la solde. Au plan financier, l’Etat de Côte d’Ivoire a respecté sa parole. Je voudrais dire merci au Président de la République, au Premier ministre, et à l’ensemble du gouvernement pour avoir tenu parole. De l’autre côté, nous avons respecté notre part de parole. Parce que les syndicats n’ont pas déposé de préavis de grève.
L’INFO-EXPRESS: Quelles sont vos perspectives ?
ZADI GNAGNA: Nous avons adopté le chronogramme des discussions. Ce document va être transmis au Premier ministre qui pourra l’entériner. Ce qu’il faut retenir c’est que le mois de juillet, va être le mois des discussions. L’objectif est que nous puissions arriver à un accord à la fin du mois de juillet et au mois d’août, nous allions à un nouvel accord en deux documents. 1- sur nos revendications satisfaites et 2- sur la revendication du gouvernement qui est la trêve sociale.
L’INFO-EXPRESS: Comment vos camarades apprécient ils cette démarche ?
ZADI GNAGNA: Ils nous ont félicités pour la démarche. Nous sommes la seule organisation à le faire déjà, à être en contact permanent avec nos bases. L’autre étape, c’est d’aller à une assemblée générale bientôt pour élargir la base de l’information. Ils nous encouragent à continuer, mais à être vigilant dans la poursuite de ces négociations et à veiller aux intérêts des fonctionnaires dans ces discussions.
L’INFO-EXPRESS: Pourquoi souhaitent ils la vigilance ?
ZADI GNAGNA: Vigilance parce que nous sommes conscients qu’une négociation peut dériver par moment. Et des choses inattendues peuvent advenir. Le rôle que nous avons, c’est de replonger de temps à temps dans la base, pour qu’elle nous remonte , pour qu’elle nous appuie. La vigilance c’est de regarder de près , tout ce qui nous est proposé , de peur qu’il y ait des malentendus, qui pourraient être fâcheux demain. Seul l’intérêt des fonctionnaires doit nous guider.
L’INFO-EXPRESS: pouvez vous nous Rappeler les points adoptés dans la matrice ?
ZADI GNAGNA :En termes de revendications, au niveau transversal, il y a en 19. Le premier point, c’est la revalorisation de l’indice de base qui est 233,45 FCFA depuis 1960. Nous demandons qu’il soit revalorisé à 500FCFA. L’octroi d’un 13e mois de salaire aux fonctionnaires. La revalorisation des pensions de retraites tous les deux ans. Nous demandons la revalorisation des accessoires de salaire…. Il y a également des revendications sectorielles . Et Le chronogramme des discussions prévoit qu’après les discussions avec les huit organisations qui ont signé hier, le gouvernement va également rencontrer les secteurs d’activité. Par ministère, un comité interministériel a été mis en place, qui va rencontrer chaque secteur pour que des points soient actés, pour que l’accord soit global. Qu’il soit une sorte de pyramide qui au sommet se trouvent les revendications transversales et à la base les revendications sectorielles. Donc un encrage dans les secteurs pour que tout le monde se sente concerné.
Fulbert Yao