Le samedi 26 octobre 2024, auront lieu des élections au Bureau du Conseil de l’Ordre national des Infirmiers et Infirmières de Côte d’Ivoire. Boko Kouao, Inspecteur de soins, candidat et tête de liste Maturité-Espérance et Rigueur (MER), dévoile ses projets pour la profession et presente les axes de sa gouvernance.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Je suis Boko Kouao, Inspecteur de soins infirmiers en service à la Direction de la Médecine hospitalière et de proximité (DMHP).
Infirmier diplômé d’État de la promotion 86/89, infirmier spécialiste de la promotion 94/96, je suis spécialisé en tant que Surveillant d’unités de soins. J’ai exercé au CHU de Yopougon, notamment au service de néphrologie et aux urgences, puis j’ai été Surveillant chef chargé des stages de 1997 jusqu’à la fermeture du CHU en 2019.
Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à ces élections ?
Je suis candidat de la Liste MER pour accompagner les premiers pas de l’Institution ordinale que l’État de Côte d’Ivoire a mise à disposition de la profession infirmière par la loi n°2022-794 du 13 octobre 2022. Nous sommes motivés par l’importance de cette institution qui organise et régule la profession. L’infirmier est souvent exposé à des pratiques illégales, et nous devons changer cela. De plus, l’image sociale de notre profession est ternie par certains comportements. Notre mission sera donc de redorer cette image et de relever les défis en matière de réglementation.
Nous apportons notre expérience, notre dévouement et notre amour pour une profession à laquelle nous avons consacré plus de 30 ans de notre vie.
La Liste MER est un consensus de six organisations infirmières, réunissant syndicats et associations, dans le but de promouvoir l’unité et l’avenir de la profession.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre liste ?
La Liste MER est composée de leaders syndicaux et associatifs, tous engagés pour la défense de la profession infirmière. À mes côtés, se trouvent des personnalités comme Kpan Mouty, Secrétaire général du Synadsio, ou encore Diallo Hilaire, Inspecteur de soins et président de la Société scientifique des anesthésistes réanimateurs de Côte d’Ivoire. Nous avons veillé à respecter les dispositions légales, notamment l’équilibre entre le secteur public et privé, ainsi que la parité hommes-femmes. Nous avons également pris en compte toutes les catégories professionnelles, de l’infirmier diplômé d’État à l’infirmier spécialiste, afin de représenter toute la diversité de notre profession.
Aucune autre liste ne respecte autant les exigences de la loi, c’est pourquoi notre liste porte le nom « Rigueur ».
Dites-nous, un peu plus sur cet ordre.
L’Ordre national des Infirmiers et Infirmières de Côte d’Ivoire est le 5e ordre dans le secteur de la santé, après ceux des pharmaciens, des médecins, des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes. Créé en 2022 par la loi, il a pour mission de structurer la profession, de réguler l’accès à la profession et de veiller à son exercice dans le respect des normes déontologiques. Désormais, l’inscription à l’Ordre sera une condition obligatoire pour exercer, que ce soit dans le secteur public ou privé.
L’Ordre permettra également de redéfinir le rôle de l’infirmier dans le système de santé national et de s’assurer que seuls les professionnels qualifiés portent ce titre. Nous sommes prêts à relever ce défi, conscients que cela implique des efforts importants pour organiser et gérer cette nouvelle structure.
Quelles actions concrètes comptez-vous mener une fois élu ?
Notre projet de gouvernance repose sur quatre axes principaux : l’organisation de l’Institution ordinale, la profession elle-même, le patient et les professionnels. Nous commencerons par installer rapidement les Conseils régionaux et départementaux dès la première année. Une fois cette structure en place, nous veillerons à inscrire tous les infirmiers et infirmières au tableau de l’Ordre, afin que nul ne puisse exercer sans cette inscription. Nous mettrons également en place des formations sur l’éthique et le respect du secret professionnel pour améliorer l’image sociale et professionnelle de la profession. Enfin, nous veillerons à la qualité des soins, notamment en humanisant davantage les pratiques.
Un appel à lancer à vos pairs ?
L’infirmier ne doit plus être perçu comme un subordonné dans le système de santé. La loi de l’Ordre nous permet de valoriser notre profession et de prendre notre indépendance vis-à-vis des autres corps de métier. Chers collègues, le choix des leaders qui dirigeront cet Ordre est crucial. Il ne s’agit pas simplement de choisir des techniciens, mais des leaders qui ont une parfaite connaissance du système de santé, qui peuvent coordonner les activités de toute une équipe et mener notre profession vers de nouveaux horizons. Nous avons déjà prouvé notre capacité de leadership, et nous sommes prêts à mettre cette expérience au service de la profession infirmière.
Fulbert Yao avec Dircom