Akossi Bendjo a été révoqué en Conseil des ministres. L’annonce a été faite, hier au Palais Présidentiel, par le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, lors de la conférence de presse d’après-conseil des ministres.
L’information est tombée, hier : Akossi Bendjo n’est plus le maire du Plateau. Il est révoqué. C’est la conséquence d’un décret portant révocation du maire pris en Conseil des ministres au Palais présidentiel au Plateau. Il lui est reproché d’avoir commis de « graves déviations dans sa gestion ». Des graves déviations qui relèvent du maniement des fonds communaux, du faux en écriture publique et du détournement de fonds portant sur plusieurs milliards de FCFA. «Du 20 au 27 juillet 2018, une série de missions de vérification et de contrôle diligentées par les services compétents du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité ont été effectuées dans les communes du District autonome d’Abidjan.
Au cours de ces investigations, il a été constaté au niveau de la mairie du Plateau de graves déviations dans la gestion du maire relevant du maniement des fonds communaux, du faux en écriture publique et du détournement de fonds portant sur plusieurs milliards de FCFA», a expliqué le Porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, lors de la conférence de presse. Au regard de la gravité de ces faits et conformément aux dispositions légales en vigueur, a fait savoir Sidi Touré, le Conseil des ministres a adopté un décret portant révocation du maire de la commune du Plateau. À la question de savoir quel est le montant exact détourné par le maire du Plateau, le porte-parole du gouvernement s’est abstenu d’avancer des chiffres. « Sur cet aspect, les enquêtes sont en train d’être menées pour consolider les chiffres exacts. À la suite de cela, nous pourrons communiquer des chiffres exacts sur ce dossier », s’est-il contenté de dire, rejetant par la même occasion toute idée d’une révocation ciblée en ce qui concerne Akossi Bendjo dans la perspective des prochaines élections municipales.
« En la matière, il y a une loi qui régit ce fonctionnement. C’est donc en vertu des dispositions de l’article 77 de la loi N°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales que cette décision a été prise. Nous parlons ici de faits délictueux graves. À cet effet, nous ne sommes que conformes à la réglementation en vigueur. Et, ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a pas de révocation ciblée, » s’est justifié le porte-parole du gouvernement. Et d’ajouter : «D’autres élus pris sur ces différentes contradictions dans leur gestion, seront sur le coup de la loi. Il n’y a pas de discrimination en la matière». Cette révocation intervient au moment où le concerné est hors de la Côte d’Ivoire. À cet effet, à la question de savoir si un mandat d’arrêt international pourrait être émis contre Akossi Bendjo, le ministre Sidi Touré s’en est remis aux autorités judiciaires. «Le Conseil des ministres a donné une autorisation pour la signature portant révocation. Toute la suite de la procédure judiciaire pourra se mettre en place si le besoin est. Mais il reviendra aux autorités judiciaires de nous le dire», a-t-il fait savoir.
Opération conjointe ivoiro-américaine de sécurité maritime du 20 au 31 août
Outre cette révocation, le ministre de la Communication et des Médias, Sidi Touré, a fait cas de l’adoption d’une communication à l’organisation de l’opération conjointe ivoiro-américaine de sécurité maritime. Dénommée «Junction Rain », elle aura lieu du lundi 20 au vendredi 31 août 2018 en Côte d’Ivoire, conformément à l’accord de mise en œuvre donné par le gouvernement. « L’opération «Junction Rain» relève du Partenariat pour l’application de la loi maritime en Afrique (AMLEP), signé entre les pays du Golfe de Guinée et les Etats-Unis d’Amérique en vue d’amplifier la sécurisation des domaines maritimes nationaux des pays du golfe de Guinée à travers des opérations militaires conjointes annuelles », a déclaré le porte-parole du gouvernement. Pour qui, à l’instar des autre pays du Golfe de Guinée, l’opération «Junction Rain» en Côte d’Ivoire sera une opération réelle et non un simple exercice. « Elle aura pour mission de prévenir et réprimer les actes de criminalité maritimes dans nos eaux et de mettre en œuvre pour la première fois toute la chaine nationale de lutte contre la criminalité maritime », a-t-il conclu.
Philippe Nado