Les résultats de l’étude sur le modèle économique et la professionnalisation de la presse en Côte d’Ivoire ont été restitués le lundi 19 février 2024, à l’hôtel Pullman, au Plateau, en présence de plusieurs personnalités dont le ministre Amadou Coulibaly, ministre de tutelle, porte-parole du Gouvernement. Se félicitant de cette initiative, il a émis le vœu que les recommandations de l’étude sur le modèle économique et la professionnalisation de la presse en Côte d’Ivoire servent de boussole à la presse.
« (…) Je suis heureux que nous soyons tous ici : éditeurs, imprimeurs, distributeur, régulateur, organisations professionnelles des Médias, ensemble pour prendre connaissance des recommandations et propositions des experts commis à la tâche », s’est félicité Monsieur le ministre, tout en informant son auditoire que l’état jouera sa part pour accompagner les acteurs de la presse, sans oublier de les enjoindre de jouer leur partition.
« Les recommandations de cette étude vont nous servir de boussole (…) le gouvernement fera sa part, mais il vous appartient journalistes, distributeurs, éditeurs, imprimeurs, de jouer votre rôle », tout en rassurant que malgré les mutations numériques, la presse a un bel avenir devant elle.
Faisant l’historique de cette étude, Monsieur le ministre a indiqué qu’il « est apparu évident que les problèmes de la presse ne pouvaient être abordés, ni résolus de manière parcellaire. Il nous fallait donc une analyse approfondie qui poserait un vrai diagnostic sur toute la chaine des métiers et ferait des propositions et recommandations pertinentes. » Il fallait donc, a-t-il souligné, de faire une étude globale du secteur dont les conclusions serviraient à une transformation nécessaire pour un dynamisme à court terme.
Après avoir déploré une presse qui manque « d’attaquants » relativement à son management approximatif, au marché publicitaire encore insuffisamment mature, des défis qu’il faut relever, vingt recommandations ont été préconisées par l’étude. Il s’agit, entre autres, le renouvellement éditorial qui apparaît comme un élément indispensable, avec la création de contenus plus créatifs d’information, notamment par le traitement diversifié des principaux genres journalistiques ; la formation des acteurs de la presse ; l’amélioration des synergies avec la mise en place d’un processus permanent de concertation entre les parties prenantes ; l’interaction avec le public en instaurant une pratique régulière de sondage et d’évaluation quantitative sur les usages des médias par le public ; une réforme approfondie de la société Edipresse ; l’instauration d’un régulateur de l’activité de distribution de la presse et de l’imprimerie; la digitalisation de la presse avec une présence accrue des éditeurs de presse sur le Net ; une régulation économique afin de promouvoir des entreprises mieux organisées, plus rentables ; l’allocation d’une aide à la presse sur la base d’une certification rigoureuse des entreprises de presse, avec une solution pérenne aux problèmes de distribution et d’impression assurant leurs tâches et obligations managériales.
« Toutes ces recommandations seront mises en œuvre pour le bonheur de la presse », a rassuré monsieur le ministre.
Au regard du cadre juridique et réglementaire, l’étude a noté que la Côte d’Ivoire est à jour. Cependant, il a rappelé qu’il faut un dispositif de veille juridique pour anticiper sur les évolutions en cours.
Le ministre a salué l’Union européenne (Ue). « L’Union européenne a accepté de nous accompagner dans cette recherche de solutions, en termes de financement et de choix des experts », s’est-il félicité, tout en rassurant l’Ue représentée à cette cérémonie par Madame l’Ambassadeur de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire que « chaque euro investi sera rentabilisé. »
Pour information, cette étude a été conduite en partenariat avec le Cabinet international IBF Consulting et l’Union Européenne ; les éditeurs, les imprimeurs, les distributeurs, les journalistes, les consommateurs aussi.
Fulbert Yao avec Sercom