Le Qatar, placé sous le feu des critiques au sujet des conditions des 2 millions de travailleurs migrants employés sur les chantiers de la Coupe du monde de football 2022, a décidé de corriger le tir.
L’émirat a entrepris une audacieuse reforme du système de travail de première classe destiné à assurer des revenus élevés aux employés. Dans cette veine, le gouvernement qatari a fixé à 1000 riyals qatari (152 900 CFA) par mois comme salaire minimum de base pour tous les travailleurs du secteur privé y compris les travailleurs domestique, apprend-on dans un document de l’ambassade de ce pays dont l’Expression a reçu copie.
Il faut ajouter à cela 500 riyals qataris par mois que l’employeur alloue pour les frais de logement et 200 riyals par mois pour la nourriture. Ces avantages sont seulement accordés à moins que l’employeur ne fournisse réellement une nourriture ou un logement adéquat à l’employé ou au travailleur domestique, précise le document.
L’autre reforme majeure reste l’annulation de certificat de non-objection (NOC) qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Doha a modifié les dispositions de la loi sur le travail relatif au transfert de travailleurs. Les dispositions modifiées permettent aux employés au Qatar de changer d’emploi après un court préavis, ce qui conduit à la suppression de l’exigence du « certificat de non-objection » pour tous les travailleurs du secteur privé.
Cette modification favorisera la concurrence sur le marché du travail et inciter les employeurs à respecter et préserver les droits de leur main-d’œuvre, espère-t-on du côté des autorités qataries. Pour les travailleurs, cela conduira également à rompre les restrictions des relations contractuelles à long terme avec les employeurs, à corriger les déséquilibres de pouvoir et à accroître la satisfaction au travail.
L’ensemble de ces reformes constitue une étape très importante de la matérialisation de la « Vision nationale du Qatar 2030 », et avec cette coupe du monde qui vise à instaurer un héritage positif et durable en soutenant l’état du Qatar à transformer l’économie, à accélérer les réformes et à stimuler l’inspiration pour des millions de personnes.
Ces reformes entreprises depuis 2017, ont valu au Qatar d’être récompensé par l’Organisation internationale du travail (OIT) qui a jugé le 8 novembre que le Qatar ne violait pas les droits des travailleurs et a décidé de clore la plainte qui visait l’émirat.
A deux ans de la Coupe du monde, le gouvernement du Qatar a promis de travailler en symbiose et pendant de nombreuses années avec des partenaires internationaux, tels que l’OIT pour apporter de nouvelles améliorations et garantir les droits et le bien-être de tous les travailleurs dans l’émirat.
Nomel Essis