Les partis membres du Rhdp ont été appelés à se déterminer clairement sur la mise en place du parti unifié. Au cours de leurs congrès respectifs, le Rdr et l’Udpci ont marqué leur accord pour la mise en place du parti unifié. L’Upci, lui, a clairement dit non au parti unifié.
Au cours d’une réunion de son bureau politique le 17 juin, le Pdci-Rda a, dans une sacrée formule politicienne, dit ni oui ni non au parti unifié. Le Pdci a choisi d’avoir un pied dans le parti unifié et l’autre pied hors de ce grand regroupement des enfants de Houphouët-Boigny. Or, comme nous l’enseignait le docteur Balla Keita, un pied dedans, un pied dehors, c’est dehors.
« Le bureau politique du Pdci affirme son soutien au Président du Parti et endosse la signature de l’Accord Politique du RHDP relatif à la création d’un Parti Unifié ». Mais, c’est au cours du prochain congrès ordinaire programmé après les élections de 2020 que seront examinés les documents relatifs au parti unifié. Cette phraséologie signifie simplement : pas de parti unifié avant les élections de 2020 mais aussi et surtout, le Pdci est déterminé « à reconquérir le pouvoir en 2020 » avec ou sans le Rdr. C’est si gros que même à l’extérieur du pays, les gens perçoivent clairement le jeu malicieux du Pdci qui veut continuer d’endormir son allié principal, bénéficier des privilèges du pouvoir jusqu’au dernier jour du mandat en cours et « frapper » le Rdr au bon moment. Dans son éditorial, de ce jour paru dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, le journaliste doyen Bechir Ben Yamed met à nu la supercherie du Pdci.
Il ne faut pas avoir peur des mots. La crise entre le Rdr et le Pdci est là. Elle est ouverte. Il ne sert plus à rien de faire comme si on était encore dans le meilleur des mondes. Au-delà du communiqué du Bureau politique et du jeu de cache-cache, tout le monde sait ce qui s’est passé à la maison du Pdci au cours de cette réunion. Tous les hauts cadres du parti qui ont manifesté quelque intérêt pour le parti unifié ont été proprement hués dans la salle. Et ce, en présence d’Henri Konan Bédié. Aujourd’hui, le président Ouattara est presqu’obligé de redistribuer les cartes. Il lui reste encore deux ans pour éloigner de lui tous les profiteurs et ces gens qui ne jouent pas franc-jeu et qui veulent utiliser les moyens qu’il met à leur disposition pour le combattre. Dès le remaniement qui est annoncé, il y a lieu de faire appel à des gens qui regardent dans la même direction que lui. Exit tous ceux qui revendiquent les victoires du gouvernement et rejettent ses échecs. Il y a lieu d’accentuer le recrutement de nouveaux cadres et de pêcher des militants partout où c’est possible. Etant au pouvoir, c’est à eux d’impulser le mouvement. Les Républicains doivent lire et relire le communiqué du Bureau politique du Pdci pour comprendre que plus rien ne peut être comme avant. Comme quoi, pour se marier, il faut être deux. Camara Kandia et ses militants doivent compter sur eux-mêmes s’ils veulent exister en 2020. Il faut arrêter de donner le sentiment que c’est le Rdr qui a besoin du Pdci. Non, c’est le mouvement inverse qui est logique étant entendu que le bâton de commandement se trouve à la Rue Lepic.
MT