Un ouf de soulagement pour le président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (Cvci), Issiaka Diaby, par ailleurs gérant de société.
La plainte déposée contre lui et Koné Kanvolo, par un opérateur économique du nom de Chaabi Wassim, ex-gérants de la société Africa Steel devant les juridictions pour escroquerie, vol de divers biens, de faux commis dans les documents administratifs, etc… n’aura plus de suite.
Après deux ans d’enquête, Kouamé Guy Patrick, le juge d’instruction, en charge du deuxième cabinet au tribunal de première instance de Yopougon a tranché le 14 décembre 2021. Un non-lieu a été prononcé et l’affaire définitivement close. Dans son ordonnance de non-lieu, le juge d’instruction a blanchi l’accusé.
Il indique qu’il ne résulte pas de « charges suffisantes » contre les accusés. Sur les faits d’escroquerie et d’extorsion de fonds, Kouamé Guy souligne qu’ « il n’y a eu usage, ni de force, ni d’une quelconque manœuvre frauduleuse ou fausse qualité ou faux nom pour se faire remettre lesdites sommes». Dans ce dossier fumeux dont des médias se sont fait l’écho de l’arrestation d’Issiaka Diaby, l’on disait entre autres qu’il aurait fait main basse sur l’entreprise des Chaabi en se prévalant de ses relations avec le ministre Hamed Bakayoko. Des accusations que Diaby n’a pas digérées.
A son tour, le mis en cause qui tient publiquement à faire éclater sa part de vérité a porté plainte contre ses accusateurs. Après investigations, un jugement a été ordonné. Dans ce cadre, Isisaka Diaby a comparu vendredi au Tribunal de Yopougon. Constitué partie civile avec les travailleurs de cette société, il poursuit devant la justice Chaab Iwaabi, Chaabi Kalil, Raja Chandra Seikara, Cissé Amadou pour des voies de fait et violences.
L’audience a été renvoyée au 02 février 2022, pour jumelage entre ce dossier et une ancienne procédure enclenchée par le président du Cvci portant sur la cession de l’entreprise d’Africa Steel. Au cours de l’audience, la proposition des avocats, Me Binta Bakayoko et Me Yeboua de jumeler les deux affaires a été accepté par le juge.
Pour comprendre l’histoire, il faut remonter à 2019. Le nommé Chaabi Hussein Kalil, co-gérant de la société Africa Steel, chargé de trouver un repreneur à même de prendre en charge la dette colossale de cette société qui était menacée de liquidation de ses biens suivant décision du 9 mai 2019 du tribunal de commerce d’Abidjan, a signé un protocole d’accord avec la société Siextac qui a pour gérant Issiaka Diaby qui s’est engagé à apurer cette dette et à maintenir les emplois contre un prix de cession d’un franc symbolique.
Dans le cadre de ces arrangements, Issiaka Diaby a été ensuite présenté au personnel comme le nouveau responsable de la société Africa Steel par Chaabi Hussein lors d’une passation de charges qui a comporté un état des lieux formalisé par un commissaire de justice. C’est ainsi que Diaby a pris ensuite possession des locaux du groupe Africa Steel. Chaabi Wassim et Hussein qui n’avaient honoré aucun des engagements pris, se sont fait fort de le déloger par la force en faisant intervenir un détachement militaire au siège du groupe où opérait désormais Issiaka Diaby. Ce dernier a été appréhendé sans ménagement, rudoyé et molesté avant d’être jeté dans un véhicule par des hommes en armes. Si Chaabi Hussein avait déposé par la suite, une plainte contre Diaby pour escroquerie, le président des victimes avait à son tour, porté plainte contre ses agresseurs.
Fulbert Yao