Des Ong, ont au cours d’un panel organisé le 27 mai 2020 au siège de la Cereao aux II-Aghien, dit craindre la résurgence des violences à la présidentielle d’octobre comme ce fut le cas en 2010.
Selon ces organisations, l’on pourrait assister à un remake d’une crise postélectorale par le fait que la Commission, dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) mise en place en 2011, « a échoué à réconcilier les ivoiriens ».
Le débat animé par le Centre International pour la justice transitionnelle (ICTJ), l’Observatoire ivoirien pour les droits de l’homme (OIDH), le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), s’est livré un diagnostic sévère de la Commission dirigée par l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny.
Il y a eu un mauvais casting pour le président de la CDVR qui a été directeur de campagne du RHDP en 2010, a fait savoir Bamba Brahima, chargé de programme à ICTJ. « Si la CDVR avait un travail efficace, on aurait pu éviter la répétition des crimes », a-t-il diagnostiqué.
Faut d’un mandat clair défini à l’avance, la Commission Banny a du faire des consultations post-création pour se dessiner une feuille de route, a fait remarquer Bamba Brahima. Même son de cloche chez les autres panélistes qui ont véritablement « fusillé » Banny et ses commissaires.
« La CDVR a souffert d’un manque de crédibilité. La sélection de ses membres n’a pas été rigoureuse et elle n’était pas indépendante. La société civile était marginalisée par cette commission », a dénoncé Christiano Aké Mel , chargé de projets de l’OIDH, estimant que la CDVR « a échoué à réconcilier les ivoiriens ».
Puis d’ajouter : « Le mandat de la CDVR était imparfait. Il n’était pas clair sur la place des victimes». Amon Dongo du MIDH a, quant lui, estimé que la CDVR « n’a pas réussi sa mission de recherche de la vérité» tant sa métrologie était « floue ». Selon lui, cette institution a fait un « travail qui est déconnecté des réalités sociales ».
Ce panel avait pour thème : «Comment l’échec d’un processus de recherche de vérité peut fragiliser la réconciliation et la cohésion sociale : le cas de la CDVR ».
Nomel Essis