Le compte à rebours pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 est lancé. Comme à chaque grand rendez-vous électoral, les ambitions fusent. Pourtant, le plus difficile ne sera peut-être pas de convaincre les électeurs… mais d’arriver à figurer sur la ligne de départ, en franchissant un obstacle de taille : le parrainage citoyen.
Introduit dans le Code électoral ivoirien pour garantir une certaine légitimité aux prétendants à la magistrature suprême, le parrainage citoyen s’est imposé comme un véritable filtre démocratique. Contrairement au parrainage par les élus, pratiqué dans d’autres pays, la Côte d’Ivoire a opté pour une approche plus populaire : le soutien direct des électeurs.
Pour être éligible, tout candidat doit recueillir les signatures d’au moins 1 % de l’électorat dans au moins 17 régions ou districts autonomes, sur les 31 régions et 2 districts autonomes que compte le pays.
Cette exigence, inscrite dans les articles 25, 51, 53, 54 et 56 du Code électoral, vise à écarter les candidatures fantaisistes.
Le processus de parrainage est encadré par un décret précisant les modalités de collecte des signatures.
Chaque candidat doit constituer un dossier comportant 13 pièces obligatoires, parmi lesquelles :
Une déclaration personnelle de candidature, signée et légalisée, accompagnée d’un tableau des parrainages obtenus par région ou district ;
Un extrait d’acte de naissance, un certificat de nationalité, un casier judiciaire vierge, et une attestation de régularité fiscale ;
Un reçu de cautionnement d’un montant de 50 millions de francs CFA ;
Une éventuelle lettre d’investiture d’un parti ou groupement politique ;
Les fiches de parrainage signées, accompagnées de la liste des électeurs parrains au format numérique, mentionnant leurs informations personnelles et identifiants électoraux ;
Des photographies officielles, ainsi qu’un spécimen du symbole, du sigle et de la couleur choisis pour le bulletin unique.
Loin d’être une simple formalité, le parrainage citoyen s’impose ainsi comme un véritable test de terrain, dans un contexte où la Côte d’Ivoire cherche à renforcer sa démocratie représentative.
Fulbert Yao