Un fait totalement inhabituel s’est passé le jeudi 22 décembre dernier, lors du huitième jour du procès des présumés auteurs de l’attentat de Grand Bassam.
En effet, à l’entame de l’audience, alors qu’il venait de prendre place, le juge Bini fait remarquer qu’il y avait plus de caméras qu’à l’accoutumée dans la salle.
Il s’interrogeait alors de savoir « de quoi s’agit-il ? »
Pour mettre l’assistance au même niveau d’information, il rappella qu’hormis la dérogation faite à certains organes de filmer au profit des familles des victimes françaises qui suivent le procès depuis la France, aucune forme de retransmission n’est permise.
Retournant la question au procureur Adou Richard. Le procureur s’étonna à son tour, du nombre de caméras dans la salle d’audience, alors que depuis le début du procès, il n y avait que ceux qui ont la dérogation. Pour se dédouaner Adou Richard précisait par ailleurs que la loi ne permet pas de transmettre en direct ou même en différé.
Ayant repris la parole, le juge constate qu’au moment qu’il parlait , certains cameramen continuaient de filmer. De même que un photojournaliste d’un organe étranger, qui continuait ses prises de vue.
C’est alors que le juge invite ce dernier cité à la barre, pour savoir à quelle fin, il faisait des photos.
« Venez voir. Je vous vois faire des photos. C’est à quelle fin..qui êtes vous ?. Est ce que je prêchais dans le désert ? N’avez vous pas eu l’impression qu’on s’adressait à vous ? Vous faites les photos pour qui ? « , Interrogeait le juge pendant 2 min.
Puis, après l’avoir écouté. Le juge Bini le priait d’arrêter ses prises de vue à l’entame des débats. Une demande reçu cinq sur cinq par le concerné qui est aussitôt sorti de la salle.
Ayant vu la scène, les autres caméramans présents ont immédiatement rangé leurs appareils.
Contacté à la fin du procès, le photojournaliste, a expliqué à L’infoexpress qu’il était tellement focalisé sur ses prises de vue, qu’il ne prêtait pas attention aux propos du juge.
« Je ne savais même qu’il parlait de moi. Mon idée était tellement ailleurs. Je cherchais les images. donc, je ne prêtais pas attention à ce qu’il disait », a t il confié.
Notons que depuis l’entame du procès, au moins trois téléphones portables ont été confisqués, après plusieurs crépitements dans la salle.
Fulbert Yao