La filière ananas dont la production a connu une baisse dans le Sud-Comoé, avec l’avènement de produits de rentes, va bientôt relever la tête. En effet l’Etat de Côte d’Ivoire a récemment importé des boutures des Etats-Unis pour redynamiser cette économie.
Cette information a été annoncée ce dimanche par le ministre de l’agriculture Kobenan Kouassi Adjoumani, lors de la visite de travail du Premier ministre à Bonoua.
Selon le ministre, cette nouvelle variété d’ananas se distingue par son goût exceptionnel. « Vous n’avez plus besoin de vos dents pour marcher parce que ça fond directement dans la bouche », a-t-il indiqué aux populations. Il a également assuré que le ministère, en collaboration avec le FIRCA (Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles), accompagne les producteurs dans ce projet ambitieux.
Le ministre a également souligné les nombreuses réalisations du ministère de l’Agriculture dans la région du Sud-Comoé, région qu’il qualifie de « particulière » en raison du dynamisme de ses travailleurs. « Si aujourd’hui la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, je puis vous assurer que le Sud-Comoé joue un rôle significatif dans ce succès », a-t-il ajouté.
Dans le cadre du projet de développement des chaînes de valeur du vivrier, le ministre a rappelé la remise de chèques à Grand-Bassam pour les deux premières phases du projet. La région du Sud-Comoé a ainsi bénéficié d’un montant de 763 047 485 FCFA. Par ailleurs, un centre de développement du vivrier sera bientôt construit à Bafia, Aboisso, afin de faciliter l’approvisionnement des marchés locaux, et même celui d’Abidjan.
En matière de foncier, l’Agence foncière rurale (Afor) a déjà délivré 3 503 certificats fonciers durant la phase pilote, et prévoit d’en délivrer plus de 12 711 lors de la phase d’extension, dont 15 % destinés aux femmes.
Adjoumani a également rappelé l’importance du projet alimentaire d’urgence, d’un coût total de 170 milliards FCFA. Grâce à ce projet, 2 926 producteurs ont été installés dans la zone d’Aboisso, couvrant une superficie de 1 968 hectares.
Par ailleurs, un recensement des agriculteurs a été initié dans la région, avec pour résultat 2 274 parcelles géolocalisées sur une superficie totale de 4 944 hectares, et l’enregistrement de 2 720 producteurs dans la base de données pour la traçabilité de la fève de cacao. Ce système de traçabilité garantit que le cacao produit dans le Sud-Comoé est acheté et exporté dans les pays de l’Union européenne et ailleurs en Côte d’Ivoire.
Le ministre a également évoqué la professionnalisation des coopératives, dont certaines ont évolué au rang de start-up. Environ 600 producteurs ont été formés à l’entrepreneuriat agricole, et des pépiniéristes ont été mis à contribution pour produire 3 384 476 plants de 27 espèces, destinés aux planteurs dans le cadre du programme « cacao ami de la forêt », en partenariat avec le ministère des Eaux et Forêts.
Concernant les cultures vivrières, 12 569 400 boutures de manioc ont été distribuées cette année pour emblaver 1 256 hectares, au bénéfice de 302 producteurs. De plus, 13 tonnes de maïs ont été fournies pour cultiver une superficie de 650 hectares, avec la participation de 900 producteurs. En appui à ces initiatives, 918 tonnes d’engrais NPK ont également été distribuées.
Fulbert Yao