Le délégation régionale de la Chambre nationale d’agriculture du Bafing a tenu le samedi 17 Août 2024 à son siège de Touba, une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE).
L’objectif de cette rencontre qui a mobilisé les acteurs du monde agricole et de l’élevage était d’apporter des solutions idoines aux récurrents problèmes qui surgissent dans la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs dans le Bafing. À l’occasion, Karim Djikrou Bamba, président régional de la chambre nationale d’agriculture, a souligné la nécessité pour les éleveurs et les agriculteurs de vivre en harmonie. Il a invité les acteurs à s’accepter mutuellement.
« Il faut que les populations du Bafing acceptent l’élevage qui est une filière dans laquelle l’État investit beaucoup. L’élevage et l’agriculture peuvent se pratiquer sans que l’un ne derange l’autre », a estimé Karim Bamba. Pour lui, la véritable source des conflits est la concentration des troupeaux dans une même zone. « Il faut qu’on accepte de donner des espaces aux éleveurs à travers toute la région pour éviter la concentration des bêtes dans une même zone, ce qui entraîne parfois des débordements. Si la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs réussit dans d’autres régions du pays pourquoi pas au Bafing. Il faut qu’on s’accepte », a-t-il souhaité.
Souanga N’Dri Bernard Jean-Luc, directeur régional des ressources animales et halieutiques du Bafing a pour sa part, appelé au respect de bonne pratique de l’élevage. Pour lui en effet, c’est le comportement de certains éleveurs ou bouviers qui rend leur installation difficile. « Le succès de l’économie ivoirienne repose sur l’agriculture. Et l’élevage est un secteur très important pour l’État. On ne peut pas léser un secteur au profit de l’autre. C’est pourquoi des mecanismes sont mis en place pour la bonne pratique de chaque activité», a dit Souanga Jean-Luc. Qui a recommandé aux éleveurs de respecter la procédure normale de demande terre pour s’installer en s’adressant à la chefferie des villages et non à des individus qui n’ont aucune légitimité. Par ailleurs, il a préconisé le respect par les bouviers des couloirs de transhumance, leur recensement, la réparation des dommages causés par les bétails et la construction des parcs de nuit. Ce qui permettra d’une part de situer les responsabilités en cas de dégâts et évitera d’autre part les dégâts de culture la nuit. Kpi Martin, procureur de la République près la section de tribunal de Touba a quant à lui rappelé les sanctions auxquelles s’exposent ceux qui enfreignent aux textes. « Les bouviers ne doivent pas être des enfants de moins de 16 ans. La loi sur l’article 492 puni d’un emprisonnement de 3 mois à un an et d’une amende de 50000 à 500000 francs quiconque laisse passer des bestiaux sur le terrain d’autrui portant des cultures(…)». Aux agriculteurs, il leur demandé de ne pas se rendre justice en abattant les animaux d’autrui. Ce qui est puni également par la loi. Très édifiés après les différentes interventions, les participants composés d’éleveurs et d’agriculteurs ont salué la tenue de cette assemblée générale extraordinaire et sont retournés très satisfaits.