Les chefs de police et de sécurité des Etats membres de la CEDEAO et de la Mauritanie sont réunis depuis lundi, en Côte d’Ivoire. Ils recherchent les solutions pour la lutte contre la criminalité et le terrorisme.
Numériser les données de police en support papier, centraliser et faciliter leur gestion. C’est l’objectif du Système d’information de la police ouest-africaine (Siapo) ou (Wapis en anglais) qui permettra à la police régionale de mieux relever les défis de la criminalité. Lancée, hier, à l’hôtel Novotel au Plateau, par le vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, la phase III du Wapis a été financée par l’Union européenne (Ue). L’ambassadeur de l’institution européenne a donné les enjeux de cette mobilisation financière.
« Nous sommes à la phase la plus ambitieuse et la plus déterminante du programme Wapis financé à hauteur de 28 millions d’euros par l’Ue et soutenue par la Cedeao. Cette initiative répond à la volonté conjointe de l’Ue et de la Cedeao de lutter efficacement contre la criminalité transnationale qui sévit dans la région », s’est exprimé Jean François Valette. Qui a espéré qu’en outre, ce programme permettra dans les prochains mois de faciliter les échanges entre les pays de la région, afin de lutter contre tous les réseaux de criminalité, de passeurs et de trafiquants qui profitent des frontières physiques et institutionnelles pour prospérer et échapper aux lois. Le représentant du président de la République de la Côte d’Ivoire a salué toutes les institutions impliquées dans la mise en œuvre du Wapis, avant de souligner l’importance du programme. « Le Wapis se présente comme un moyen efficace pour renforcer la sécurité dans notre zone en accroissant les capacités d’intervention des services de sécurité, à travers le renseignement et le partage d’informations. Cet instrument devra favoriser l’harmonisation des mesures relatives à la création d’une zone de libre circulation et accélérer l’intégration en matière sécuritaire », a expliqué Daniel Kablan Duncan. Le Vice-président ivoirien souhaite, par ailleurs, une coopération plus renforcée dans la lutte contre la criminalité transfrontalière et contre le terrorisme, car, pour lui, les Etats ont une communauté de destin.
Ce qui touche l’un, touche également l’autre. Le représentant du président de la Commission de la Cedeao, Jean Claude Brou, a expliqué dans les détails le programme. « Le Wapis est un programme de la Cedeao financé par l’Union européenne dans le cadre du programme indicatif régional et exécuté par Interpol. Son objectif général est d’accroître la capacité des services chargés de l’application de la loi, à combattre la criminalité organisée et le terrorisme grâce au partage de l’information fiable et en temps réel. Il est le plus important programme dans notre région en termes de financement », a dit Francis Béhanzin. Il a profité pour remercier l’Union européenne pour sa foi au projet, son appui financier, technique et politique à l’effort régional qu’elle apporte à la lutte contre le crime organisé. Le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock a déclaré que le programme Wapis permettra de relier les agents de première ligne à un plus vaste réseau mondial de coopération policière internationale. Les deux premières phases ont respectivement engagé quatre (4) pays et huit (8) pays de la Cedeao. La troisième comprend 16 pays, dont 15 de la Cedeao et la Mauritanie.
La veille, lundi, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité, avait ouvert les travaux de réflexion des chefs de police et de sécurité des Etats membres de la Cedeao et de la Mauritanie.
M.A.