L’opération de révision de la liste électorale continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Me N’dri Claver était, hier, face à la presse pour se prononcer sur la question.
Il était devenu célèbre pour sa volonté de sortir d’affaire l’ex-leader de la Galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, jugé à La Haye pour son rôle présumé dans les violences qui ont émaillé la période postélectorale en 2011 en Côte d’Ivoire. Mais, depuis hier, l’on l’a découvert dans un autre rôle. Me N’Dry Claver, car c’est de lui qu’il s’agit, a décidé de dénoncer un certain nombre d’irrégularités qui auraient été observées lors de l’opération de la révision de la liste électorale qui s’est déroulée du 18 juin au 24 juin. «Nous ne pouvons pas nous taire sur des faits qui peuvent nous emporter », a justifié Me N’Dry Claver, vendredi à Cocody, lors d’une conférence de presse. Selon lui, les faits tels que constatés « sont assez graves pour ne pas être mentionnés ». Se prononçant sur ces irrégularités, il a laissé entendre que des éléments de preuve en sa possession font état d’inscription de façon « irrégulière » entre autres dans les centres de recensement de Treichville et d’Abobo-Akéikoi.
« Comment pouvons-nous expliquer que des personnes se soient fait recenser dans la commune de Treichville ou à Abobo-Akéihikoi en vue d’une inscription sur la liste électorale du Plateau ? », s’est-il interrogé. Et d’ajouter : « Les constats faits par des huissiers nous donnent froid dans le dos pour une institution censée organiser des scrutins crédibles ».
Cette situation qui a poussé l’avocat à se demander si la procédure telle que constatée est une procédure prévue au sein de la CEI ou est-ce le résultat d’une fraude ou d’une tentative de fraude d’inscrire indûment des noms sur une liste électorale communale ? Face à cette situation, Me N’Dry Claver a exprimé sa volonté de voir la « lumière faite sur cette affaire ». À cet effet, pour l’atteinte de cet objectif, il a fait mention de procédures déjà entamées. Au nombre de ces mesures, la lettre adressée au Procureur général dans laquelle il lui rappelle que « tels actes sont réprimés par la loi pénale notamment l’article 206 du Code pénal ». « Si la lumière n’est pas faite sur cette affaire, alors nous serons en face d’une institution déshonorée qui a pu tolérer de graves dysfonctionnements en son sein », a dit l’avocat. Pour qui, cette intervention rendue publique se justifie par la volonté des Ivoiriens de renouer avec certaines valeurs.
Philippe Nado