Le colonel major et commandant du groupement des sapeurs Pompiers militaires (GSPM) Sakho Issa était mercredi l’invité de la plateforme « confrères journalistes », où il s’est prêté à plusieurs questions.
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Question : Mon colonel comment expliquez-vous que le GSPM n’ait pas pu venir à bout du feu de Chip shop ? Quelles ont été vos réelles difficultés ?
Colonel : Mais nous sommes venus à bout de cet incendie. Ça a été très difficile mais nous y sommes arrivés. Deux niveaux ont été préservés. L’établissement n’avait pas les dispositions constructives réglementaires, Ni les systèmes de sécurité minimum. Effectivement l’incendie a duré plus de 24 heures. Ce n’était pas un incendie habituel et malheureusement les exploitants du bâtiment n’ont pas donné une alerte précoce. Donc le feu a eu le temps de s’installer et de se propager bien avant que nous n’arrivions sur les lieux. Malgré tout le fait qu’il y ait beaucoup d’anomalies dans le système de sécurité, nous avons pu quand même réaliser cette extinction et puis sauver au niveau deux niveaux. On a eu 5 de nos hommes blessés par la chute d’un planché et malgré tout le feu a été éteint.
Question: On observe l’installation de casernes de pompiers dans les différentes villes du pays. S’il est vrai que ce sont des pompiers civils, comment se passe la collaboration sur le terrain ?
Colonel : La collaboration avec les pompiers civils n’est pas formalisée par des textes mais pour éviter d’avoir un flottement dans le fonctionnement des deux structures (pompiers militaires et pompiers civils), nous même avons initié des contacts directs dans les zones où nous sommes frontaliers afin de définir la limite d’intervention de chacun et même de permettre à l’une des deux structures d’intervenir au profit de l’autre. Donc il arrive très souvent, sur la route de Bassam, Bonoua, il y ait des cas qu’ils ne peuvent pas gérer parce qu’aujourd’hui, ils n’ont pas encore toutes les compétences dans le domaine de la protection civile. Ils ont des problèmes en matière de désincarcération de sauvetage aquatique et subaquatique, donc nous arrivons à les renforcer.
Même aussi souvent le cas des nombreuses victimes, ils n’ont pas de moyens de transport de grande capacité. Là, nous arrivons à intervenir à leur le profit dans certains de ce cas-là. Mais ce n’est pas une collaboration structure par des textes légaux. Elle est informelle mais elle marche bien.
Question : quel est le statut réel des pompiers civiles ? Quelle politique mettez-vous en place pour freiner les récurrents incendies dans les marchés ?
Colonel : Les pompiers civils sont régis par le statut de la fonction publique. Ce sont des fonctionnaires qui travaillent au ministère de l’intérieur qui sont dans les départements ou des régions où ils ont été affectés. Ils sont sous la responsabilité du préfet qui est le responsable de l’administration. Ils sont donc régis par le code de la fonction publique.
Pour la deuxième question sur la politique mise en place.
Nous en tant que GSPM, structure de prévention, nous invitons les acteurs à mettre en place des mesures de prévention contre les risques. Les marchés sont gérés bien par des structures privées pour le compte de certaines mairies et ne voient toujours pas le volet sécurité pour le marché.
A la construction des marchés, nous intervenons dans le cadre du plan de sécurité des marchés. Les marchés sont construits et sont parfaits, tout est bon ! Nous validons les plans, les circuits de sécurité, les éléments de sécurité dans les marchés mais c’est à l’exploitation que le problème se pose. Tous les espaces qui sont dédiés au circuit des engins d’incendie, tous les espaces qui sont dédiés à la circulation sont occupés par des commerçants.
Pas forcément avec l’appui des collecteurs mais toléré par les collecteurs. Dans les marchés, il y a des collecteurs de taxe, il y a la police municipale mais les marchés sont surexploités et ça favorise les incendie avec tous les branchements anarchique qui se posent. Si la CIE par exemple dépose une installation électrique dans un marché pour 500 commerçants, on en met 1500 donc il y aura une surcharge des équipements ça va créer des incendie. Tout le monde le sait, à toute les réunions et dans les ministères, nous avons relevé ces faits mais malheureusement ceux qui sont appelés à exercer un pouvoir de police ce sont les maires et qui ne le font pas. Nous, on fait notre part !
Question : êtes-vous satisfait du matériel existant du Gspm? Le Gspm envisage-t-il d’avoir des hélicoptères de secours comme on le voit ailleurs ?
Colonel : En matière de Matériels de lutte contre d’incendie et de secours à victime, c’est une évolution vraiment permanente surtout que les risques qui existent en Côte d’Ivoire sont pratiquement les mêmes partout ailleurs et même souvent plus grand. Nous avons connu une évolution spectaculaire. Nous sommes passés de choses quasiment inexistantes en matière de lutte contre d’incendie et de secours à victime, du matériel obsolète et en quelques années nous ne sommes pas venus avoir un parc d’engin de lutte contre l’incendie et de matériels de secours à victime d’excellente qualité. Le GSPM n’a pas connu depuis très longtemps les engins neufs, mais nous sommes là aujourd’hui avec des engins neufs. Nous avons ce qu’il faut pour les casernes. Le vrai problème, c’est l’implantation. Aujourd’hui, nos casernes sont bien équipées mais nous n’en avons pas assez. Il y a une politique qui est mise en place par nos responsables pour intensifier d’abord notre implantation sur
Abidjan et ensuite nous implanter dans les zones économiques importantes telles que San-Pedro et Daloa pour se rajouter à Bouaké, Korhogo et Yamoussoukro. Parce que ce sont des zones à très forte démographie et ce sont des zones économiques assez importantes. Nous avons du bon matériel et continuons d’en acquérir mais surtout l’implantation qui pose problème.
Pour ce qui concerne les hélicoptères, j’avoue que cela n’est pas une urgence pour l’instant simplement parce qu’ils ne se posent pas n’importe où et prendre des victimes n’importe où. Pour l’instant, il faut qu’on renforce nos moyens terrestres et quand ils seront renforcés, les hélicoptères pour venir en appui parce qu’aller chercher une victime dans une zone où ce n’est pas possible de poser un hélico, il faut forcément aller avec un véhicule. Donc si nous avons des hélicoptères qu’on ne peut pas poser, ils ne servent à rien. Ce n’est donc pas ça la priorité pour nous ? Renforcer le matériel terrestre de lutte contre l’incendie et de secours à victime et aussi acquérir des matériels spécialisés dans certaines catégories d’intervention telles que la désincarcération, les luttes biologiques et chimiques etc…
Question : Quel est le nombre de pompiers en Côte d’Ivoire et leur répartition sur le territoire national ? Quelle est la moyenne de vos interventions mensuelles ?
Colonel : Nous sommes environ 1200 pompiers militaires dont la moitié est à Abidjan et le reste est reparti à l’intérieur notamment à N’zianouan, Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo. Nous estimons à environ 2500 interventions mensuel en moyenne.
Question : j’aimerais connaître les difficultés du Gspm dans ses interventions, avec les populations parfois hostiles et ceux qui refusent de se faire évacuer.
Colonel : la première difficulté c’est l’adressage des rues. Nos rues ne sont pas adressées de manière cartésienne donc on est obligé de prendre en compte certaines zones de repère particulier. Il y en a qui fonctionne très bien et il y en a aussi qui ne fonctionne pas malheureusement et ça augmente les délais d’intervention.
Et très souvent, nous sommes confrontés à l’hostilité des populations qui estiment qu’on n’est pas venu dans les délais qu’ils souhaitaient. Mais on arrive à gérer cela. Mais parfois cette hostilité n’est pas due à un mécontentement précis. Certaines personnes pas concernées par le sinistre mais qui caillassent pour piller. Cela nous a souvent été rapporté lorsqu’on décide de quitter les lieux, les gens viennent plaider pour qu’on reste.
En ce qui concerne l’évacuation, elle ne peut pas être forcée. Si la personne est consciente, on ne peut pas l’obliger à la faire évacuer donc il faut obtenir son consentement sauf lorsqu’on constate qu’elle est choquée, elle n’est plus consciente de ce qu’elle dit ou ce qu’elle fait, là, on essaie de la contraindre. Mais dans le cas où la personne estime qu’elle n’a aucune lésion, elle n’a pas de problème nous lui conseillons fortement et si elle insiste on lui fait signer une décharge et on la laisse sur les lieux.
Question : quelles sont vos plus grandes difficultés dans l’exécution de votre mission?
– Appels fantaisistes?
-SSI inexistants?
-Bouchons?
-Manque de bouches d’incendie ?
-Manques de moyens roulants et aériens ?
Colonel : Nos plus grandes difficultés c’est dans un premier temps notre implantation est qui est insuffisante. Nous avons essayé de juguler ce volet en prédisposant des engins mais ce n’est toujours pas suffisant. La ville d’Abidjan est tellement dynamique quel que soit ce que nous mettons en place il y a toujours quelques failles. Donc c’est vraiment difficile !
Il y a effectivement les appels fantaisiste qui qui dispersent nos moyens parce que lorsqu’on engage les secours sur un site et que c’est un appel fantaisiste un appel malveillant, ça nous fait des moyens disponibles en moins.
Ajouté à cela, il y a les moyens d’extinction. Une ville de aménagé de sorte à avoir dans tous les espaces des moyens d’extinction. Ce sont des bouches et poteaux d’incendie qui permettent d’avoir l’eau qui lutte contre l’incendie.
Parce que les camions que nous avons c’est vrai qu’ils sont de très forte capacité, ils ont été conçus spécialement pour nous. Ils ont entre 6000 et 10000 litres d’eau. Alors que les camions normaux d’incendie ont 2500 litres dans les pays européens parce qu’il y a des bouches partout. Et nous, n’ayant pas ça, Nous avons demandé à des constructeurs de nous concevoir des camions qui peuvent transporter jusqu’à 10000 litres d’eau en plus des 8 personnels qui sont engagés et des autres matériels, des lance,… N’ayant pas cela, sur le terrain, ça nous oblige lors d’une opération d’extinction à faire des norias, à aller jusqu’au poteau, le plus proche, qui très souvent se trouve très loin du lieu du sinistre. Figurez-vous que lorsqu’on lutte contre un feu d’incendie au marché d’Adjamé, on vient se ravitailler en eau à la caserne.
Donc les camions font cette noria pour ne pas couper l’alimentation des lances qui sont sur l’incendie. Donc c’est en quelque sorte ce genre de situation qui rend les interventions très délicates.
Question : Nous avons vu que votre Call Center était saturé par des canulars. Est-ce que ce phénomène a pris fin? Quels sont les statistiques qu’on peut avoir au niveau de ces faux appels antérieurement et aujourd’hui ?
Colonel : Au niveau des appels malveillants au 180, ça n’a pas cessé. Nous avons engagé des poursuites avec la DITT mais malheureusement, c’est compliqué parce qu’il n’arrive pas à repérer ces personnes. Très souvent les gens appelle même avec des téléphones qui n’ont pas de puces parce qu’ils permettent aussi d’appeler les secours. Donc c’est difficilement joignable et traçable. Certains pont pu être repérés par la police mais très souvent les enfants. Il est donc difficile de mener une action efficace.
Question : Quand je fais un point de vos statistiques, 2500 en moyenne par mois, soit environ 84 interventions par jour ?
Colonel : Concernant les statistiques, j’avoue qu’on a arrêté de compter parce que ça prenait du temps pour rien. On s’arrange à sortir les appels intéressants qui nous emmènent à une intervention. Sur en moyenne 80 interventions par jour, on reçoit plus de plus de 3000 appels dans cette journée et il y a 80 qui débouchent sur une intervention.
Question: Quelle méthode utiliser pour répondre efficacement à toutes ses interventions avec 1200 pompiers militaires, nombre qui me semble insuffisant?
Colonel : On fait notre part. Nous avons amené notre personnel à un niveau de conscience qui leur permet d’être opérationnel et d’être disponible.
Ce que nous avons nous travailler avec eux. Tous nos engins sont armés c’est-àdire qu’il y a du personnel pour tous les engins, mais nous sommes toujours en quête de renforcement de nos effectifs. Et à ce sujet, il y ‘a un recrutement qui est en cours et pratiquement est terminé. Ils vont passer à la formation commune de base et j’espère obtenir pour le GSPM plus de 300 recrus. L’année dernière, j’en ai eu 120, j’espère 300 pour la vague qui va rentrer incessamment. Avec cette vague, à défaut d’avoir des casernes carrément installées, on va pouvoir augmenter le nombre d’engins disponible sur les villes où nous sommes implantés. C’est vrai qu’on aurait pu faire plus avec plus d’hommes et de matériels mais pour l’instant on fait notre part avec ce qu’on a.
Question :
Colonel : Je ne vais pas battre en brèche cette accusation. Nous travaillons avec des hommes, il y a des bons et des mauvais partout. Je peux vous rassurer que lorsque nous avons connaissance d’un cas, on le documente. Si jamais, il est avéré, la personne est radiée. Cela est delà arrivé deux fois où 2 soldats ont été radiés des effectifs du GSPM et de l’armée pour vol. Ce n’est pas aussi récurrent qu’on le croit. Lorsqu’il y a un accident, les premières personnes qui sont présentes sur les lieux ne sont pas des pompiers mais des badauds. Il nous ait arrivé d’arriver sur un lieu d’accident et on retrouve la victime totalement dépouillée. Même à Abidjan, non loin de l’ancien quartier Washington, un homme est rentré dans un terre-plein, les secours sont arrivés, le monsieur n’avait plus rien dans son véhicule. Il a été totalement dépouillé (sac, argent, téléphone…). Lui-même était surpris mais il a vu les gens qui l’ont dépouillé. C’est un autre automobiliste qui passait qui a appelé les secours pour qu’on vienne s’occuper de lui. Ce sont des choses qui peuvent arriver, c’est vrai que c’est déplorable mais nous faisons tout pour que ça ne se passe pas comme ça. Nous sommes en droit d’être satisfait de ce que nous constatons.
Question : Mon colonel, comment voyez-vous la cohabitation pour ne pas dire la proximité avec le fameux carrefour de l’Indenié? Un défi permanent, un parcours du combattant ou rien de particulier ?
Colonel : Le carrefour de l’indénié ne nous pose pas de problèmes. Le seul hic c’est qu’il est travaux. C’est un endroit stratégique pour notre plus gros caserne parce qu’étant dans cette position, nous sommes à la croisée du Plateau, Adjamé et Cocody. D’ici on rayonne plus facilement. C’est vrai qu’il y a les travaux mais on arrive à se frayer un chemin et venir à bout de ces embouteillages pour sauver des vies.
Question : Ces derniers mois, il y a trop d’incendies dans le Grand Abidjan. Chic shop Cocody, Centre de Covid-19 du Plateau, Injs de Marcory… Ces incendies pourraient trouver leur cause par des individus mal intentionnés ? Si oui, pourquoi n’avez-vous pas épargné les centres Covid-19 de Koumassi et Plateau ?
Colonel : J’évite de donner des explications aux causes parce que les causes doivent faire l’objet d’une enquête judiciaire menée par la police ou la gendarmerie. Nous pouvons contribuer à l’enquête en donnant notre expertise dans le cadre de la recherche des causes de circonstances des incendies mais nous ne sommes pas habilités à émettre les causes d’un incendie tant qu’on n’a pas été mandaté par un juge ou un officier de police judiciaire.
Question : Mon Colonel, comment fait-on pour devenir pompier quand on est déjà militaire?
Colonel : Il y a trois niveaux d’intégration. Nous exprimons nos besoins à l’étatmajor général. Les officiers aux sorties de l’école de formation de l’académie des forces armée, nous recrutons selon un profil bien à nous et ensuite se fait la formation de ces gens. C’est pareil pour les sous-officiers qui sont issus de l’ENSOA, on recrute le nombre dont on a besoin. Pareil pour les militaires du rang. Une fois recrutés et formés à la formation commune de base, nous avons un quota suivant des critères que nous définissons. Il y a aussi de la promotion en interne. Un militaire du rang peu devenir sous-officier étant déjà au GSPM
Question: nous tirons vers la fin de l’année 2021. Quel bilan chiffré faitesvous des accidents de la route ? Comparativement à 2020, en 2021 y-a-t-il eu plus d’accidents et de morts sur nos routes ? Quelles sont pour la plupart les causes de ces accidents de la circulation ?
Colonel : Si nous devons faire un bilan comparatif entre 2020 et 2021 (à fin octobre), nous avons eu pour la même période moins de morts en 2021 qu’en 2020 où nous avons eu 1097 personnes décédées pour un total de 32200 victimes. Dans ces 32000, il y a des personnes transportées, des personnes sans évacuation. En 2021, à la date du 31 octobre, nous sommes à 25500 personnes transportées et 654 personnes décédées. Le nombre d’intervention total de l’année 2020 était de 31361 interventions. Fin octobre 2021, nous sommes actuellement à 25227 interventions. La tendance sera la même que l’année dernière parce que nous avons encore deux d’intervention avant la fin de l’année. Si nous nous focalisons sur notre taux d’intervention mensuelle estimé à 2500 par mois, nous serons à environ 30000. Les choses n’ont pas trop évolué mais nous sommes arrivés à des chiffres assez stables pour l’instant.
Question : De façon concrète, quelles sont les sites où les localités où vous comptez vous installer ?
Colonel : Nous voulons renforcer toutes les communes d’Abidjan et même les plus grandes doivent avoir au moins deux casernes. Nous travaillons sur un projet de création de 14 nouvelles casernes dont 10 à Abidjan et 4 à l’intérieur.
Question: Mon colonel, la Côte d’Ivoire a-t-elle les moyens d’éteindre un feu à la SIR, à la GESTOCI, dans les immeubles à Abidjan? Avec quels moyens? Quelle l’implication des pompiers dans l’élaboration des plans de sécurisations des grands projets de construction?
Colonel : Les établissements qui ont des risques particuliers, notamment les établissements classés pour la protection de l’environnement qu’on appelle les ICPE, doivent avoir en leur sein des moyens de lutte contre l’incendie qui se déclenche à l’intérieur de leur site. Ils mettent un plan d’opération interne que nous analysons (pompiers, ciapol, ..) et que nous validons lorsque nous constatons qu’il est bon. Dans ce plan d’opération interne, il prévoit des moyens de mise en œuvre de lutte contre l’incendie propre à l’établissement et il prévoit aussi l’engagement des sapeurs-pompiers sur le site. Donc tous les établissements qui ont ces risques particuliers assez importants ont les moyens de lutte contre l’incendie en leur sein et nous nous appuyons par un complément en personnel et matériels pour venir à bout. A ce sujet, dans le plan d’opération interne, chaque année, il doit avoir un exercice grandeur nature pour évaluer ce plan-là. C’est pratiquement pareil pour les immeubles de grandes hauteurs. L’immeuble doit avoir aussi, les moyens de lutte contre l’incendie :ce sont des robinets d’incendie armés, des bâches à eau, des surpresseurs, et un système de sécurité incendie qui permet décloisonner l’étage concerné pour ne pas que le feu se propage aux autres étages et quand ce dispositif est en place, nous le validons et nous organisons des exercices avec les gestionnaires de ces sites (exercice d’évacuation, exercice de lutte contre l’incendie et évaluation des système de sécurité installés).
Si le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage ont rempli correctement les cahiers de charge, il n’y aura aucun problème. Concernant les grands projets de construction qui se font à Abidjan, nous avons un bureau d’étude de prévention au sein du GSPM qui est en contact permanent avec tous les architectes de ces grands projets avec lesquels nous travaillons pour valider les plans avant de les emmener au permis de construire. Nous travaillons aussi avec eux sur l’élaboration du plan de sécurité des établissements qui sont construits. Quand le bâtiment est construit dans les règles, nous intervenons de l’avant- projet sommaire jusqu’à la réalisation du bâtiment.
Question: Bonjour Colonel, en ces temps de pluies diluviennes, vos services doivent être assez éprouvés durant les adverses avec leurs lots d’inondation et malheureusement de pertes en vie humaines. Quels sont les moyens dont vous disposez pour faire face à cette situation spécifique liée aux pluies diluviennes ?
Colonel : Souvent nous sommes requis dans ces cas de pluie parce qu’il y a une montée d’eau dans la maison de quelqu’un. Nous ne pouvons pas vider l’eau dans la maison de quelqu’un surtout pendant la pluie ou l’eau continue de tomber. Lorsque des personnes sont bloqués ou isolées et qu’elles ne peuvent pas se soustraire du risque par elles-mêmes alors nous intervenons. Pour nous, ce sont des mises en sécurité des personnes dans les sites où il y a la pluie. S’il y a un éboulement, on va dégager les personnes qui sont soit ensevelies, soit bloquées par les matériaux qui sont tombés lors de l’éboulement et pour ça nous disposons de véhicules qui peuvent circuler dans l’eau parce nos engins sont très haut et nos disposons de personnel et de matériels de déblai pour faire des recherches. Depuis plus d’un an, nous avons mis en place une équipe cynophile qui a fait ses preuves qui permet de localiser des personnes sur des sites de recherches.
Question: Mon colonel il est donné de voir que la page Facebook Police Secours est souvent prompt sur les lieux d’accidents et autres drames. Qu’estce qui explique cela et quels sont vos rapports avec cette plateforme de bénévoles?
Colonel : Nous avons de bons rapports avec les administrateurs de la page Facebook de POLICE SECOURS que je connais bien. Ils sont prompts par forcement qu’ils soient sur les lieux mais ils ont des informations. POLICE SECOURS a des abonnés qui donnent des informations. Dès qu’un des abonnés a une information, les administrateurs la recoupe puis, ils balancent. Voici comment, ils procèdent pour être au courant de beaucoup de choses et très rapidement. Tous les abonnés qui sont au courant d’un sinistre, le publie sur cette page. Souvent, il y a de fausses informations.
N.B: SAKHO Issa est un Colonel Major né en 1965. Il est issu de la 38eme Promotion de l’Ecole Militaire Préparatoire Technique de Bingerville (1977) puis continue sa formation à l’EFA de Bouaké 1988-1990
Il est titulaire d’un Breveté de l’institut d’étude Supérieure de Défense et d’un MBA en Management Global des Risques. Commandant par Intérim du GSPM de 2012 à 2013, il est titularisé à ce poste depuis 2013.
Fulbert YAO avec plateforme « les confrères journalistes »