Tiohohon Ibrahim Coulibaly, Directeur Général de l’Observatoire de la Solidarité et de la Cohésion Sociale (OSCS), était l’invité de l’émission « ça fait l’actualité » diffusée le vendredi 23 septembre 2022 sur les antennes de RTI 1.Il a expliqué le mécanisme de l’assistance apportée par le Ministère de la solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté aux personnes vulnérables.
Cette année, la quinzaine de la solidarité avait pour thème : « Solidarité : Facteur d’inclusion sociale ». Pourquoi ce choix et quel lien faites-vous entre ces deux notions ?
Ce choix est fondamental parce que l’une des missions du Ministère de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté (MSLP), c’est l’inclusion sociale. Et la solidarité nourrit cette inclusion sociale parce que la solidarité même désigne le lien qu’il y a entre des personnes qui sont unies dans un sentiment d’entraide. L’inclusion va plutôt désigner le fait qu’une personne puisse participer aux affaires de la communauté ou aux affaires d’un pays, bien sûr tout en étant entendu qu’il se sente reconnu dans cette communauté. Évidemment la solidarité va lui donner les moyens nécessaires pour participer effectivement aux affaires de la communauté parce que l’autre plus riche que lui, lui aura donné les moyens nécessaires pour qu’il soit un peu plus fort pour pouvoir jouir de ses droits fondamentaux. De cette façon, il se sent donc plus appartenir à la communauté, à la société ; il se sent également participant des affaires de la société et cela participe à renforcer les liens entre les communautés et cela nous donne une société plus cohésive où règne le bonheur où tout le monde sort gagnant.
Votre institution est sous la tutelle du Ministère de Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté (MSLP), vos actions concernent exclusivement les personnes en situation de précarité ; si oui combien de personnes sont concernées en Côte d’Ivoire ?
Il y a des précarités qui sont liées à certains chocs et il y a des précarités structurelles. Le MSLP a en son sein des programmes qui s’adressent aux personnes qui sont dans des situations permanentes de précarité. Il y a par exemple le projet des filets sociaux productifs qui s’intéresse aux personnes extrêmement pauvres. Ce se sont des personnes qui vivent avec moins de 335 Fcfa par jour. Ces personnes-là sont traitées par ce programme. Il y a également le projet SWEED ( Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel) qui va s’intéresser uniquement aux femmes vulnérables pour leur apprendre à être autonome et pour que la Côte d’Ivoire puisse bénéficier du dividende démographique. A côté de cela, le MSLP intervient dans les cas de chocs. En cas d’incendie, d’inondation, d’accident etc. pour apporter assistance aux populations sinistrées.
Pouvez-vous nous faire une cartographie des personnes concernées ? Y-t-il des localités peut être plus touchées que d’autres ? est-ce qu’il y a un profil type de bénéficiaires ?
Le profil type de bénéficiaires, ce sont les personnes vulnérables. Lorsqu’un incendie ou une inondation survient, il y a certaines personnes qui sont impactées mais elles ont une capacité de résilience qui fait qu’elles n’ont pas forcément besoin d’assistance. C’est vrai qu’à tout instant, tout le monde a besoin d’aide mais elles n’auront pas plus besoin d’aide qu’une personne qui vit au jour le jour, qui subsiste. Ce sont donc ces analyses que le MSLP fera pour aller donc vers les populations les plus vulnérables pour leur apporter l’assistance de l’Etat. Et donc il n’y a pas une cartographie prédéfinie parce que les sinistres peuvent intervenir partout. Le MSLP a un mécanisme au niveau national qui permet d’écouter, d’être avec les communautés, d’interpeller et d’avertir en cas de sinistre.
Vous dites qu’il n’y a pas de cartographie. On a l’impression peut être à tort que dans les zones rurales, les personnes sont peut-être plus touchées par la précarité à l’intérieur du pays que dans les grandes villes.
Oui, c’est ce que je disais. Il s’agit donc, pour cela, de personnes qui vivent en permanence dans la précarité. C’est pour cela que le projet des filets sociaux productifs, dans un premier temps, s’est intéressé d’abord aux populations des milieux ruraux et progressivement s’est étendu au niveau des centres urbains où il y a des populations aussi qui vivent dans la précarité. Pour ces projets-là, la cible privilégiée était les populations rurales. Mais comme je l’indiquais tantôt, pour des questions d’intempéries qui peuvent décoiffer des maisons, certains quartiers et certaines populations sont rendues vulnérables dans les villages qu’à Abidjan.
Dites-nous concrètement, vous prenez 227.000 familles en charge quotidiennement ou mensuellement ? A quoi ressemblent ces numéraires ? c’est en vivres ou en non vivres ? Qu’est-ce que vous faites concrètement ? Finalement quand vous venez vers les populations ?
Quand vous prenez le cas des filets sociaux productifs, il s’agit de transfert monétaire à raison de 36.000Fcfa par trimestre. Ces personnes sont une cohorte qui est assistée pendant 3 ans et progressivement on leur apprend à se relever, à quitter l’extrême pauvreté pour au moins émerger. Sur les 3 ans, il y a plusieurs autres accompagnements qui leur permettent de sortir de cette extrême pauvreté et de se prendre progressivement en charge. J’insiste toujours pour dire qu’à côté de cela, il y a donc l’assistance que Mme la Ministre Myss Belmonde Dogo fait généralement, en permanence presque tous les mois aux personnes qui sont rendues vulnérables par un certain nombre de sinistres. A ce niveau-là, cela peut être en numéraires ou sous forme de vivres et non vivres. Cela peut être aussi des assistances médicales.
On assiste à un phénomène sur les réseaux sociaux, celui des SOS, des appels à l’aide, de secours. Nous sommes tous conscients de la gravité de certains cas et de la détresse de certaines personnes concernées mais deux critiques reviennent régulièrement. On va s’attarder sur la première. A savoir, une communication à outrance peut-être de votre Ministère ou d’autres Ministères sur ces cas comme on dit qui ont fait le buzz peut-être au détriment de personnes qui souffrent en silence. Comment cela vous interpelle ?
Au niveau du MSLP, nous ne nous laissons pas entrainer par le phénomène des réseaux sociaux. Je viens de dire, les interventions du Ministère sont très bien structurées. Vous verrez que Mme la Ministre intervient très régulièrement dans les cas qui ne sont pas relayés sur les réseaux sociaux parce qu’elle dispose d’un mécanisme qui a des moniteurs dans les communautés. Vous ne verrez pas par exemple la situation de Minfla ou bien de Affotobo ou Affienou sur les réseaux sociaux, où il y a eu des situations de décès et autres. Mme la Ministre y va parce qu’il y a un mécanisme très bien organisé qui lui permet d’adresser ces cas. Mais nous sommes dans un environnement où nous ne pouvons pas fermer l’œil sur le boom des réseaux sociaux. Mais ce sont des situations qui sont parfaitement analysées et lorsque le besoin se fait sentir, Mme la Ministre intervient. Mais lorsque le besoin ne se fait pas sentir, elle ne va pas se laisser conduire par les réseaux sociaux.
Vous regardez mais vous n’agissez pas systématiquement.
Tout à fait.
L’autre remarque aussi, c’est qu’on craint un phénomène d’assistanat permanent. Par exemple, je rencontre des difficultés, je les expose en attendant l’intervention d’un tiers ou certainement de l’Etat ou de votre Ministère. Doit-on craindre dans votre mission un effet de perversion de la détresse sociale ?
Peut-être que vous parlez de perversion de la détresse sociale. Mais est-ce bien de cela qu’il s’agit effectivement ? Peut-être qu’il s’agit des abus. Aujourd’hui, vous verrez que certains ne sont plus solidaires parce qu’ils ne veulent plus se faire abuser ; parce qu’ils n’ont plus confiance, ils ne sont pas sûrs de la détresse de ceux qui sont en face d’eux. Et c’est pour cela que la solidarité publique ou la solidarité de l’État doit être bien structurée pour qu’on ne se fasse pas berner par quiconque. Évidemment, les cas de perversion de la solidarité peuvent arriver. Il est nécessaire et presque’ indispensable pour que nous soyons dans une société cohésive. Il faut que nous puissions nous entraider, que les plus forts puissent aider les plus faibles pour que nous vivions tous en harmonie. Mais, certains s’abandonnent carrément dans cette indigence et ils ne veulent plus rien faire, parce que dans une sorte de paresse structurelle s’installe chez eux. C’est à partir de cet instant qu’il faut leur apprendre également les vertus du travail pour qu’ils se mettent au travail. Aussi, il faut ajouter que les besoins sont illimités dans une société mais les biens sont rares. Donc, on ne pourra pas prendre tout le monde en charge, on ne peut pas assister tout le monde. On va assister ceux qui en ont besoin et qui sont dans le besoin.
On pourrait croire que finalement la Journée nationale de la solidarité (JNS) ne concerne que la solidarité étatique, de l’État envers ses citoyens. Mais pour quelles raisons vous appelez la population à y prendre part quand on sait que la solidarité est normalement une valeur fondamentale en Afrique ?
Bien sûr ! Et c’est le but d’ailleurs de l’institutionnalisation de cette journée, la volonté de promouvoir la solidarité, d’amener les ivoiriens à pratiquer cette solidarité puisque c’est elle qui fonde la cohésion, l’inclusion sociale. Et comme vous l’avez dit, traditionnellement, on disait que les Africains sont solidaires par essence mais de plus en plus avec le modernisme, nous perdons ces pratiques. La JNS est donc là pour rappeler aux Ivoiriens que c’est une valeur que nous devons continuer de promouvoir, de pratiquer si nous voulons bâtir une nation cohésive, une nation inclusive, si nous voulons arriver à une Côte d’Ivoire prospère.
Vous pensez que c’est par individualisme ou modernité que les gens ne sont plus solidaires ou est-ce aussi, parce qu’à travers les écrits, les gens rencontrent les difficultés qu’il n’est pas donné à tout le monde d’aider son prochain ?
C’est vrai on partage quand on en a. Ça c’est clair. Mais il ne faut pas en avoir à profusion et refuser de partager. Je disais tantôt qu’il y a certaines personnes, parce qu’elles ont été abusées, hésitent désormais à apporter la solidarité à l’autre. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que vous ne pouvez pas vivre seul heureux. Vous ne pouvez pas vivre dans votre abondance, dans votre suffisance matérielle étant heureux pendant que l’autre est à côté, malheureux. Vous vivrez chaque jour dans l’insécurité. C’est pour cela que la solidarité prend plusieurs formes. Le fait, par exemple, de payer ses impôts est aussi une forme de solidarité. Parce que ce sont ces impôts qu’on va récupérer pour aider les plus pauvres. Le fait, d’apporter secours à un voisin qui est en train de souffrir, ce premier secours que vous lui apportez est une forme de solidarité. Le fait même d’appeler à l’aide, c’est une forme de solidarité. Ce n’est pas uniquement par des numéraires ou du matériel que la solidarité s’exprime. De plus en plus vous pouvez être en train de passer dans les rues, quelqu’un s’écroule là, en train de souffrir, et on le contourne, on le regarde ou on le filme pour balancer sur les réseaux sociaux. Ça, c’est la régression de cette valeur de solidarité au niveau de nos populations. Et c’est pour cela que la JNS vient à point nommé pour rappeler aux Ivoiriens qu’il y a une valeur qu’il faut promouvoir. Il faut être solidaire. Il faut pratiquer la solidarité avec les populations, avec ses voisins, avec ses concitoyens.
L’Africain en général est beaucoup plus convivial, plus solidaire. On vit souvent en communauté avec parfois même trois générations sous le même toit. Les gens même pour un repas, partagent aisément. On a même cette expression populaire »on mange ». On a l’impression qu’il y a beaucoup de mécanismes culturels qui sont déjà exceptionnels par rapport à d’autres cultures. N’est-ce pas suffisant ?
Ce n’est pas suffisant. Il faut plutôt les promouvoir. Dans l’élément diffusé à l’entame de l’émission, on a constaté que les personnes interviewées parlaient plutôt de régression de la solidarité et de l’ascension ou de l’avènement de l’individualisme. C’est un constat. Malheureusement, c’est vrai que la solidarité ce n’est pas de rire avec les voisins, causer seulement. Non. C’est de venir en aide quand il en a besoin. L’aider à se relever quand il tombe. C’est ça aussi la solidarité.
C’est vrai qu’on a visiblement des dysfonctionnements qui perturbent et impactent l’égalité, en tout cas, dans le traitement et le partage de la richesse de notre pays. Tous ces dysfonctionnements empêchent de donner certaines sommes pour des cas précis, parce que vous vous occupez que des plus pauvres. Mais très ouvertement, quelqu’un qui gagne le Smig de 60 000 Fcfa par mois dans la capitale économique ou dans une autre grande ville, peut se considérer comme pauvre. Donc, est-ce que quelque part il ne faut pas que l’État en plus de votre ministère améliore tous ces mécanismes, ces structures à vocation sociale et soit plus exigeant, intransigeant avec ceux qui ne respectent pas ces règles basiques pouvant s’acquitter de l’impôt ?
Bien sûr. Comme vous l’avez indiqué, le fait de contribuer, de participer aux affaires de l’État permet évidemment, comme le cas de s’acquitter de ses impôts, c’est de cette façon que État arrive à améliorer les conditions de vie des populations de façon générale. Mais, j’indiquais tantôt que l’État ne peut plus tout faire. Il n’y a plus d’État providence. Dans aucune partie du monde, l’État ne peut s’engager à faire tout. L’État met en place des mécanismes. L’État essaie de contribuer, d’aider. Mais il va falloir qu’au niveau de la communauté on complète les actions de l’État. C’est en cela, quand Madame la Ministre intervient ici ou là, il faut que les populations à la base, les collectivités locales, etc…chacun, également, essaie d’intervenir. Parce qu’il y a beaucoup de sollicitations. Figurez-vous par exemple que déjà au niveau de notre mécanisme, nous avons identifié de janvier jusqu’à maintenant plus de 62 000 ménages qui ont appelé, qui avaient besoin d’aide. Mais, Madame la Ministre a fait ce qu’elle pouvait. Elle s’est rendue ici et là, à l’intérieur du pays et à Abidjan. Nous avons pu, heureusement, assister plus de 41. 000 personnes de ces ménages. C’est quand-même important après plus d’un milliard de Fcfa d’assistance. C’est important. Mais on ne peut pas dire que c’est suffisant. On ne peut s’autosatisfaire de cela. C’est pour cela qu’au cours de la JNS, nous avons exhorté les populations à davantage de solidarité les uns envers les autres.
Vous avez parlé de différents cas où il y a des ménages que vous aidez régulièrement en versant mensuellement une somme d’argent. Il y a des cas issus de différentes crises où vous prenez en charge des enfants, des orphelins. Il y a des aides progressives, d’autres ponctuelles et des aides permanentes. Votre objectif est que les gens s’autonomisent pour éviter d’avoir besoin de vous solliciter régulièrement ?
C’est surtout cela l’objectif. L’idéal de la solidarité, d’ailleurs, c’est de remonter. C’est pour cela nous parlons d’entraide. Si vous avez plus que vous aidez l’autre à se relever, il aura moins besoin de vous, il sera moins dépendant de vous en termes de moyens, en termes de ressources. Et à partir de cela, il pourra se permettre de jouir de ses droits fondamentaux. Et lorsqu’il arrive à jouir de ses droits fondamentaux, il est en sécurité. Vous êtes également en sécurité. Et cela crée un cadre harmonisé de vie d’ensemble.
On a des profils qu’on dit souvent plus vulnérables, les femmes, les enfants, les personnes âgées. C’est vraiment eux, qui sont au cœur de votre dispositif et de toutes les actions que vous menez ?
Oui. Il y a plusieurs mécanismes. Il y a le projet SWEED qui va s’occuper spécialement des femmes. Il y a les Associations villageoises d’épargne de crédit (AVEC), de plus en plus développées, qui permettent à des femmes de façon générale, mais également avec des hommes, de s’organiser pour se prendre en charge. C’est vraiment cela la spécialité des filets sociaux productifs. Prendre des gens extrêmement pauvres à un moment donné, les conduire vers un relèvement pour qu’ils puissent se prendre en charge et puissent sortir de cette extrême pauvreté est notre objectif.
La JNS est habituellement célébrée le 25 août, mais là, exceptionnellement, on l’a célébrée le 17 septembre. Est-ce juste une histoire d’agenda ?
Effectivement. C’est juste une histoire d’agenda.
Pourquoi le choix de la ville d’Aboisso ? Qu’est-ce que cela représente ?
La ville d’Aboisso avait déjà montré un exemple en célébrant l’année dernière déjà une journée de solidarité. Donc, c’est un accompagnement pour dire que vous avez bien fait, c’est ce que l’État veut montrer aux populations. Deuxièmement, il y a eu des situations de vulnérabilité à Aboisso. Il y a eu des accidents, des inondations. Et donc puisque la JNS est aussi dédiée à apporter l’assistance de l’État aux familles rendues vulnérables par des situations. Donc, en plus de les y accompagner, Mme la Ministre a voulu apporter l’assistance aux ménages rendus vulnérables.
Lorsqu’on entend Ministère de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, je pense que beaucoup ont envie de composer votre numéro pour vous demander assistance. Est-ce possible ou c’est à éviter ? (Rires).
Le Gouvernement de la Côte d’Ivoire a mis en place un programme social. Et dans ce programme social, il y a plusieurs aspects : il y a l’emploi Jeunes qui va donc promouvoir l’entrepreneuriat. Il y a le Fonds pour les femmes (FACI). Il y a plusieurs autres fonds qui permettent donc aux uns et aux autres, en tout cas pour ceux qui veulent travailler, pour ceux qui veulent se relever de leur situation. Vous avez décrié tout à l’heure ceux qui voulaient se plaire dans une situation de paresse. Donc, ce n’est pas de ceux-là qu’on parle. C’est ceux qui veulent vraiment sortir de la pauvreté, qui veulent apprendre. Il y a plusieurs opportunités qui s’offrent à eux. Au niveau du MSLP, l’Observatoire de la solidarité et de la cohésion sociale (OSCS), le mécanisme d’alerte précoce avec des moniteurs sur l’étendue du territoire, fait remonter les informations à Madame la Ministre. Lorsqu’il y a une situation d’extrême pauvreté qui mérite l’intervention Madame la Ministre intervienne, elle le fait. Et lorsque Madame la Ministre a constaté la récurrence de ces faits, elle a institué « le Dimanche de la solidarité » au cours de laquelle elle va cibler des ménages pour des situations de vulnérabilité extrême pour leur apporter soutien et compassion. Dans le cas par exemple de la JNS, elle a dû intervenir pour assister un ménage de sept personnes qui vivaient presqu’à la belle étoile. Qui vivaient presque dans une ferme, « un poulailler ». Ce couple a été récupéré par Madame la Ministre. Et on lui a trouvé un habitat décent. Il a été logé pour un an, en attendant qu’on lui trouve un espace aménagé.
Donc pendant un an, vous avez logé, pris en charge à titre gracieux une famille ?.
Oui, à titre gracieux et l’accompagnement, parce qu’on ne va pas l’assister tout le temps. On a donc donné des ressources à son épouse pour qu’elle fasse une Activité génératrice de revenu pour que le couple puisse se prendre en charge définitivement. Je voudrais dire qu’au cours de cette Journée, il y a eu plus de 1200 personnes qui ont été sensibilisées, par exemple, à la pratique de la solidarité communautaire. Il y a également la reconnaissance de l’État, puisque l’État souhaite que chacun puisse apporter sa contribution, que chacun puisse mener des actions de solidarité. Donc, il y a eu la reconnaissance de l’État à travers la décoration de plusieurs personnalités. Enfin, il y a eu donc pour marquer l’esprit des populations d’Aboisso, un espace érigé Place de la Solidarité, avec un planting d’arbres de 114 plantes qui ont été mises en terre ce jour-là, pour rappeler à l’esprit des populations d’Aboisso que la solidarité doit être vécue. Et ces arbres-là vont servir généreusement aux générations à venir pour leur permettre donc de perpétuer la solidarité.
Vous nous avez dit qu’on a récompensé des personnalités qui ont peut-être des moyens d’aider les autres et d’aider leur prochain. Là aussi des fois, on est gêné. Faut-il vraiment les mettre en évidence ?
J’ai dit qu’on les a distingués. Ils ont été décorés pour les actions de solidarité.
Mais, est-ce qu’il faut le montrer quand on aide les gens ? Parce qu’eux aussi ont leur dignité. Quand on mène les bonnes actions, il faut vraiment les mettre en avant ? On ne peut pas le faire discrètement ?
Mais, il le faut pour les encourager. Il le faut pour les présenter comme des modèles pour que ça fasse école.
Nomel Essis avec SERCOM