Présidente Directrice Générale Birimian Ventures, Laureen Kouassi-Olsson, est la Pionnière du financement des marques de luxe africaines. Dans cet entretien accordé à notre confrère « Esprit Magazine »,que nous vous partageons, Elle nous partage ses motivations. Ses convictions fortes. Les raisons de sa quête acharnée de l’excellence. Elle nous confie son rêve de changer les choses par la finance. Un métier qu’elle pratique depuis l’âge de 23 ans alors qu’elle était encore analyste dans l’une des plus prestigieuses banques d’affaires au monde…
Laureen Kouassi-Olsson, bonjour
Bonjour à toute la Team Esprit Magazine. C’est un véritable honneur pour moi de partager avec vous ma vision, mon ambition, mes combats.
Votre parcours professionnel révèle une femme infatigable, presque insatiable. Est-ce juste de le dire ?
Oui, c’est juste. Je suis une femme passionnée. Je me donne à 100 % dans tout ce que j’entreprends. Je veux changer le regard que le monde porte sur la Côte d’Ivoire, mais aussi sur l’Afrique. J’entends démontrer que nous, Africains, pouvons incarner l’excellence opérationnelle et produire de l’exceptionnel.
J’ai toujours travaillé avec acharnement. Depuis ma plus tendre enfance, aussi loin que je m’en souvienne, je voulais être sur les bancs des classes pilotes et être la première. Le jour où je n’ai occupé que le troisième rang, ce fut un drame ! Piquée au vif, j’ai alors tout orchestré pour rester première de classe et incarner l’excellence.
Après mon bac S, Mention Bien obtenu au Collège International Jean-Mermoz d’Abidjan, je suis entrée à Intégrale, une école préparatoire privée à Paris ayant pour spécialité la formation aux concours des Grandes Écoles de Commerce Françaises. J’ai ensuite intégré l’EM Lyon, la quatrième meilleure école de commerce française. J’y ai découvert que la finance pouvait changer beaucoup de choses. De là est née ma volonté d’avoir un impact très fort dans le développement économique de mon pays. J’ai donc commencé une carrière dans la finance. J’ai décroché un stage chez Lehman Brothers, l’une des meilleures banques d’affaires de l’époque, en particulier dans le domaine des Fusions & Acquisitions et j’ai obtenu ma première offre d’emploi à 23 ans, alors que je n’étais même pas diplômée.
La finance est votre terreau, l’investissement votre terrain. Sont-ce des vocations d’origine ou plutôt un concours de circonstances ?
C’est une vocation d’origine. J’ai grandi dans une Côte d’Ivoire qui faisait face à une profonde crise économique et à des programmes d’ajustement structurel. En Afrique, le FMI était partout. Nous dépendions des institutions de développement internationales. J’ai donc grandi avec la volonté de renverser l’Histoire. J’ai très vite compris que le changement passait par la finance et qu’il fallait créer un pont entre les opportunités du continent et les opérateurs financiers à l’échelle internationale. Pour tirer notre épingle du jeu, nous devons nous investir dans les métiers nobles de la finance, de la banque et du capital investissement. Dans l’intérêt de notre pays, de la préservation de son avantage compétitif et de l’avantage de notre région économique ouest-africaine francophone sur le reste du continent. C’est un fait : notre économie régionale va connaitre une croissance moyenne de 4 % au cours des 12 prochains mois, portée notamment par la Côte d’Ivoire et le Sénégal, et par le dynamisme de leurs secteurs privés. Nous devons donc, dans la mesure du possible, peser dans chaque prise de décision influençant l’évolution de notre écosystème économique, financier, écologique et culturel.
Vous êtes une femme très occupée. Comment conciliez-vous votre agenda professionnel avec celui de votre famille ?
En créant du temps. Je fais en sorte qu’il y ait des immanquables. Je suis aux États-Unis en ce moment, pour une promesse que j’avais faite à ma mère : celle de faire en sorte qu’après un premier parcours à Harvard Business School, je revienne pour parfaire mon éducation et transmette cette culture de l’excellence à mes enfants. Quand je rentrerai à Abidjan, je me dédierai à mes deux fiertés qui j’espère comprendront un jour tout ce que j’essaie de leur transmettre. Ils sont ma raison d’être. Je pense qu’une maman peut mener une carrière de haut niveau. C’est une question d’organisation et de priorités. Je suis certes une Maman, mais je suis Moi. Une trentenaire dans ce que j’estime être ses plus belles années, passionnée, débordante d’énergie, investie d’une mission, mais avant tout d’une forte volonté de transmission.
Comment transmettez-vous votre quête de l’excellence à vos enfants ?
Je dis toujours à mon fils et à ma fille qu’il faut qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. J’espère être un modèle pour eux, une maman qui se dépense sans compter pour atteindre l’excellence. Avant de partir aux États-Unis, j’ai dit à mon fils que j’allais à « l’école des patrons et des patronnes ». Quand il m’a demandé pourquoi j’allais encore à l’école, je lui ai répondu qu’à mon âge je voulais encore progresser, parvenir à la pointe de la perfection. Voilà ce que je veux leur inculquer. C’est un message pour la prochaine génération. Il faut imprimer cette notion d’excellence dans notre pays.
Quelles sont, selon vous, les clés d’une carrière professionnelle réussie ?
La culture de l’excellence. C’est le plus important. C’est le mot qui revient le plus souvent dans mes conversations. Travail acharné. Remise en question perpétuelle. Il faut savoir apprendre de ses échecs. Parce qu’il y en aura beaucoup ! La clé d’une carrière réussie, c’est savoir accepter l’échec et apprendre de ses erreurs pour mieux rebondir.
Quels sont les pièges et les tentations à redouter dans le milieu professionnel ?
Le piège fatal, c’est de ne pas aller au bout des choses, de tomber dans la facilité et la superficialité. C’est pourquoi je vais toujours vers le plus difficile. Je ne me satisfais jamais de succès faciles. J’ai accepté l’idée que le chemin vers la réussite est semé d’embûches. Je prends chaque difficulté, chaque critique, comme une opportunité. Je me remets perpétuellement en question. Ce qui exige beaucoup de force et de confiance en soi.
Votre parcours professionnel a-t-il été un long fleuve tranquille ?
Absolument pas. Il est vrai qu’il a l’air parfait et tranquille, mais c’est loin d’être le cas ! La première épreuve à laquelle j’ai été confrontée fut la faillite de Lehman Brothers. J’avais vingt-sept ans et j’avais gravi les échelons rapidement. Mais du jour au lendemain, j’ai dû faire mes cartons et quitter l’une des banques les plus prestigieuses du monde. Quel échec ! C’était dur ! Quand vous êtes jeune et que vous retrouvez seule à Londres, sans emploi, au milieu d’une crise financière sans précédent, qu’est-ce que vous faites ? Soit vous vous laissez abattre, soit vous vous relevez. Je me suis relevée.
Mon parcours professionnel est une succession de difficultés que j’ai su transformer en opportunités. Il n’y a pas de réussite sans échec ! Réussir, c’est insister. Il y a tant d’obstacles qui se dressent sur notre chemin, tant de contrariétés qui émoussent notre enthousiasme originel, tant de contretemps qui dévorent notre énergie et qui nous font douter ! Mais il faut continuer à avancer, se remettre en marche et se dépasser dans l’engagement, quand d’autres hésitent ou cèdent au renoncement.
Quels sacrifices avez-vous dû consentir pour être à ce niveau aujourd’hui ?
J’ai fait beaucoup de sacrifices. J’aurais pu me contenter d’une carrière tranquille, d’un poste de responsabilité dans une institution, avec un salaire confortable à la fin du mois. Mais j’ai décidé de créer ma société parce que j’avais de grandes ambitions. Je me suis engagée pour changer l’image de notre Côte d’Ivoire et de notre continent.
J’ai donc consenti à des sacrifices financiers mais aussi personnels. J’ai passé moins de temps avec ma famille. En dehors de mon cadre professionnel, j’ai donné -et je continue de donner- beaucoup de mon temps aux autres. Parce que la clé du succès, c’est aussi de se mettre au service des autres pour mieux se mettre au service de soi-même. Je ne regrette aucun de ces sacrifices : depuis mon enfance, j’ai été programmée pour cela, j’ai grandi avec des femmes exceptionnelles qui se sont toujours mises au service des autres.
Est-ce vraiment plus difficile pour une femme de prospérer dans les hautes sphères de décision ou est-ce un cliché révolu ?
C’est difficile, parce que nous évoluons dans des environnements professionnels qui restent majoritairement masculins. Nous devons développer le leadership féminin. Pour ma part, j’ai une équipe très féminine et j’épouse tout ce qui relève du woman empowerment. Il est fondamental d’inciter les jeunes femmes à mettre leur programmation personnelle en avant. Elles doivent pouvoir concilier vie privée et vie professionnelle. Faire des enfants est naturel et salutaire pour l’équilibre familial, mais il ne faut pas oublier sa profession et surtout la réalisation de son « Soi ». Le challenge consiste à s’organiser de telle sorte que les deux soient compatibles.
Quand vous êtes une femme avec du bagage et de l’expertise et que vous arrivez dans un conseil d’administration composé d’hommes qui ont en moyenne vingt ans de plus que vous, votre parole compte. Il est difficile de s’y faire une place, mais une fois qu’on y parvient, cela crée des profils d’exception qui forcent le respect. Et c’est ce qui me rend fière aujourd’hui.
La condition de femme doit-elle tout justifier ?
Je pense qu’il faut faire très attention à toutes ces initiatives qui vont aujourd’hui vers la discrimination positive. Elles peuvent parfois rabaisser nos profils et nos parcours. Par exemple, beaucoup de conseils d’administration affirment qu’ils veulent intégrer plus de femmes. C’est très bien, cela contribue à l’amélioration de la condition féminine et à l’affirmation du leadership des femmes. Mais quand vous sélectionnez des CV, la décision ne doit pas se fonder uniquement sur le genre : il faut scruter le parcours et les compétences. Mettons en avant les itinéraires de femmes exceptionnelles. Il y a tant de femmes qui se battent dans l’ombre et qui méritent d’entrer dans la lumière. Saluons leur combat, donnons-leur la parole.
D’un point de vue global, quel est votre regard sur la condition de la femme africaine ?
Je pense que je fais partie de cette nouvelle génération qui s’affranchit des codes classiques de la femme africaine et qui démontre que les femmes peuvent atteindre les sommets grâce à leur travail et leur culture de l’excellence. Ma génération contribue à changer l’image de la femme en Afrique. Nous sommes en train de prouver que le continent peut produire des femmes d’exception grâce à l’éducation. Uniquement grâce à leur parcours et leur légitimité. Ma mère me disait souvent : « Nous femmes, réussirons le jour où nous parviendrons à allier avec brio expérience, expertise, élégance et bien sûr audace. En tant qu’africaines, nous devrons même ajouter : fierté et confiance à toute épreuve ! »
D’après certaines indiscrétions, votre mère a été pour vous une inspiration à bien des égards ?
Oui, ma mère est une femme exceptionnelle. Elle est décédée il y a un an. Je lui rends hommage. Je lui dois absolument tout ce que je suis aujourd’hui. C’était ma confidente, ma meilleure amie, mon mentor, mon modèle, mon roc. Elle m’a appris à me battre, à donner le meilleur de moi-même, mais aussi à être à l’écoute des autres, à me nourrir de leur culture pour mieux avancer. Elle me disait : « Si quelqu’un te lance des pierres, ramasse-les puis construis ton édifice. Et fais en sorte qu’il soit d’une beauté exceptionnelle ». L’éducation que j’ai reçue repose sur la culture de l’excellence, l’abnégation, le don de soi au service des autres.
Ma mère a réalisé des choses extraordinaires. Elle a été la première femme gouverneure de 14 Pays pour le Rotary International. Elle a été décorée de plusieurs médailles. Elle a été faite Chevalière de l’Ordre du mérite national. Elle a beaucoup œuvré pour la cause des femmes en Côte d’Ivoire et en Afrique. C’est pour moi un modèle de combativité, de travail et d’excellence, une femme d’exception. J’ai toujours voulu lui ressembler et même faire encore mieux qu’elle. Pour la rendre fière !
Alors que la jeunesse aspire légitimement à un avenir meilleur, son horizon semble trop souvent obstrué. Est-ce votre avis ?
Oui, je pense qu’il faut laisser la place à la jeunesse. Mais nous vivons dans un contexte où le leadership politique est encore l’apanage des générations précédentes. Cette jeunesse n’est pas représentée dans les instances qui nous gouvernent. Elle a pourtant énormément de talent ! Accompagnons-la !
Ceci dit, je pense que nos gouvernements commencent à prendre conscience de la richesse que représente la jeunesse africaine. Nous sommes le continent le plus jeune au monde. 70 % de notre population a moins de 30 ans ! C’est cette jeunesse qui gouvernera l’Afrique de demain et pèsera dans le concert des nations. Nous devons impérativement créer des instances pour promouvoir son talent. Il faut aussi lui accorder des bourses pour lui permettre d’aller se former dans les meilleurs instituts au monde.
Nombreux sont les jeunes entrepreneurs qui dénoncent les difficultés d’accès au crédit. Quelle analyse en faites-vous ?
Je partage leur avis. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat est un sacerdoce. Il faut faire preuve d’une motivation à toute épreuve pour aller au bout de son projet. Il faut pouvoir créer une société, la constituer, la développer. Le problème, c’est le financement. Je pense que l’une des priorités de nos gouvernements est aujourd’hui la création de fonds dédiés à l’entrepreneuriat. Des fonds qui permettront d’amorcer des projets pensés par les jeunes entrepreneurs.
Vous vous intéressez depuis peu aux marques de luxe du patrimoine africain. Pourquoi cette nouvelle trajectoire ?
Parce que la culture et la création représentent un soft-power qui nous aidera à changer le regard que le monde porte sur l’Afrique et sur la Côte d’Ivoire en particulier.
Comment pouvons-nous y parvenir ?
En valorisant ce que nous avons de plus précieux : le talent créatif. En Côte d’Ivoire comme en Afrique, nous avons des créateurs exceptionnels. En décembre, Chanel va organiser son défilé des métiers d’art à Dakar. Ce n’est pas un hasard. Si la maison Dior a créé il y a trois ans une collection croisière produite en Côte d’Ivoire par un collectif de créateurs africains porté par Pathé’O, ce n’est pas un hasard non plus.
Je me suis dit qu’il était temps que nous Africains, prenions notre destin en main. Il est temps de montrer que nous sommes capables de produire de l’excellence créative et culturelle. Voilà pourquoi j’ai créé ma société, Birimian Ventures, un canal de financement au service du développement de l’exception culturelle africaine.
Au-delà de l’opportunité d’affaires, faut-il y voir une volonté de restaurer la culture africaine dans le concert des nations ?
Absolument. D’ailleurs, pourquoi parler de culture africaine ? Notre continent compte 54 pays. On ne parle pas de culture européenne par exemple. En revanche, on parle d’exception culturelle française. Donc il faut que chaque pays se saisisse de son « exception » et la mette en avant.
Mon ambition, c’est de placer la Côte d’Ivoire, et Abidjan en particulier, au centre de ce que j’appelle le business of fashion. L’idée est de créer un pont entre Paris et Abidjan. Nous devons démontrer qu’Abidjan peut être la capitale d’une exception culturelle à l’ivoirienne.
Vous rendez-vous compte qu’aujourd’hui la première société de financement de marques de luxe africaines est née en Côte d’Ivoire ?
Il faut être fier de cela. Ce pays a été capable de créer une institution qui a vocation à produire les champions africains du luxe de demain. C’est exceptionnel ! Nous allons prendre la main sur notre image, sur la manière dont le monde voit la création africaine. Puis, au-delà de la perception, nous allons développer l’aspect business. C’est mon pari et j’espère le gagner.
Ce projet n’est-il pas aussi la matérialisation d’un penchant personnel pour l’art en général ?
Oui, tout à fait. J’ai été élevée dans une famille de collectionneurs. Ma grand- mère, Mme Louis Simone Guirandou, sœur de mon Grand-Père, Monsieur Jean-Baptiste Mockey est l’une des premières collectionneuses de Côte d’Ivoire. Le Président Philippe Gregoire Yacé, oncle de ma mère, autre figure emblématique de mon enfance et de notre pays, était un fin esthète. Sans mentionner ma mère, mes tantes et mes sœurs pour qui l’élégance à toute épreuve est un principe de vie. J’ai donc toujours évolué dans cet univers.
Aujourd’hui, j’ai réussi à associer mon expertise financière à ma passion pour la mode et la création. Aristote disait : « Lorsque vos talents rencontrent les besoins du monde, là se situe votre vocation ». Cela résume parfaitement la raison pour laquelle j’ai créé Birimian. Mon talent réside dans ma capacité à accélérer une entreprise, à investir dans des sociétés. Les besoins du monde ? Dans une certaine mesure, du moins actuellement, la mise en lumière de l’exception créative africaine. C’est ici que se trouve ma vocation : la mise à disposition de mon expertise en matière d’investissement et de structuration d’entreprise au profit des créateurs africains et des marques de luxe du continent.
Vous êtes une spécialiste des fusions-acquisitions et de la structuration des investissements. Je présume que l’ambition politique de créer des champions nationaux vous interpelle. Selon vous, que faut-il réellement pour y parvenir ?
En Côte d’Ivoire, nous savons créer des champions panafricains. Le groupe Nsia par exemple est pour moi un modèle de champion national devenu un champion continental. Notre pays s’est doté d’instances fortes tel que le patronat ivoirien. Elles permettent de pousser les acteurs économiques vers cette excellence. Moi qui ai investi et travaillé dans plusieurs pays, je peux vous dire que la Côte d’Ivoire a un avantage comparatif : la résilience de son secteur privé, qui est le moteur de la croissance économique de la sous-région. Il lui faut maintenant préparer la prochaine génération d’entrepreneurs. Que faisons-nous pour faire émerger les nouveaux champions nationaux qui porteront très haut les couleurs du drapeau ivoirien en Afrique ? J’interpelle le gouvernement sur cette question. Il est vrai que ce n’est pas qu’une question de volonté politique ; il est vrai aussi que sans cette volonté politique nous n’arriverons pas à percer.
Comment entrevoyez-vous l’environnement économique ivoirien à court et moyen terme ?
Je suis positive sur l’environnement des affaires. J’observe que notre pays se transforme à grande vitesse. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un hub économique incontournable. Elle évolue dans un environnement macroéconomique favorable. Je sais que cela va faire grincer des dents, mais le fait d’avoir une monnaie stable est quand même un atout. Nous possédons aussi des institutions solides qui garantissent les conditions d’épanouissement et de performance des entreprises. Alors moi, je suis fière d’être ivoirienne. Fière de pouvoir participer au développement de mon pays. Fière de pouvoir dire que la Côte d’Ivoire affiche l’un des plus forts taux de croissance en Afrique.
Que manque-t-il à la Côte d’Ivoire pour connaître l’essor tant espéré par tous ?
En 1960, la Côte d’Ivoire et Singapour se situaient à peu près au même niveau de développement. Regardez Singapour et regardez la Côte d’Ivoire aujourd’hui… Si nous nous contentons de notre « classement » par rapport aux pays de la sous-région, nous resterons à la traîne en termes de croissance économique mondiale. Moi, je suis convaincue que nous avons le potentiel pour devenir le Singapour de l’Afrique. Tel était le vœu du Président Félix Houphouët- Boigny il y a 30 ans. Notre capital humain est fabuleux. Notre secteur privé est solide et dynamique. D’immenses opportunités s’offrent à nous.
« Il n’est de richesse que d’hommes », dit-on. La Côte d’Ivoire est-elle nantie à ce niveau ?
Oui, bien sûr ! La Côte d’Ivoire regorge d’hommes et de femmes exceptionnels qui œuvrent dans l’ombre ou dans la lumière. Malheureusement, on se satisfait de réussite facile, on croit qu’on peut se faire un nom en quelques mois à travers les réseaux sociaux. Notre nouvelle génération a l’impression qu’elle n’a pas besoin de travailler pour avoir du succès. C’est faux, c’est archifaux ! C’est l’excellence qui doit motiver notre jeunesse et non les bénéfices et les gains à court terme. Déconnectez-vous d’Instagram ! Déconnectez-vous de Facebook ! Retroussez-vous les manches, travaillez, renforcez votre formation, allez à l’international, regardez ce qui se passe ailleurs ! Inspirez-vous d’exemples de succès vrais et réels.
Quelle est votre prière pour la Côte d’Ivoire ?
Que la Côte d’Ivoire soit une terre d’exception par ses hommes, par ses femmes et par ses créations. Qu’elle soit un modèle pour le reste de l’Afrique naturellement, et pour le reste du monde, nécessairement.
Source : Esprit Magazine
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