Le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité Fidèle Sarassoro était le jeudi 17 mai 2023 à Nioronigué, dans la commune de Ouangolodougou, pour s’imprégner de l’avancement des travaux du site de transit des réfugiés burkinabè et fait des dons. Au terme de cette mission, il s’est prêté à quatre questions.
Le Conseil national de sécurité, le gouvernement et les amis de la Côte d’Ivoire se penchent sur le cas des refugiés burkinabè, dans le département de Ouangolodougou et aussi dans la région du Bounkani. Qu’est-ce qu’on retient de votre huis clos de Ferkessédougou du 17 mai 2023 ?
Premièrement c’était une réunion de coordination, qui avait été vivement souhaitée par le gouvernement, le conseil national de sécurité, et l’ensemble des humanitaires. Comme vous le savez, depuis le mois de l’année dernière, nous avons eu un afflux de réfugiés en provenance essentiellement du Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire. Il fallait que nous puissions prendre les dispositions pour non seulement les accueillir et surtout leur porter assistance et protection. Le Conseil National de Sécurité qui est présidé par le chef de l’Etat, SEM Alassane Ouattara a décidé dès le début du mois de février, de prendre des dispositions pour que ces réfugiés, ces frères de pays amis se retrouvent dans les conditions adéquates. Nous avons au cours de la réunion de ce matin, examiné, les différents aspects liés à la coordination, la coordination au niveau centrale, au niveau local, qui sera faitE par les préfets de région. Nous avons également examiné les questions d’assistance en vivre et en non vivre. Et les questions liées à la protection de ces réfugiés. Mais surtout nous avons parlé de la question sécuritaire d’une façon générale. Nous avons convenu, qu’il était important dans la tradition d’hospitalité de la Côte d’Ivoire, que nous faisons preuve de générosité envers ces frères qui sont venus de l’étranger.
Que nous puissions les mettre dans les conditions optimales avec les populations d’accueil. Que nous avons d’ailleurs félicité et remercié ces populations d’accueil, qui ont non seulement accueilli ces populations venues du Burkina, mais également leur apporter gîte… Il fallait également discuter de la question sécuritaire. Parce que l’afflux est essentiellement dû à la situation de conflit qui sévit au Burkina Faso. On voulait s’assurer qu’avec cet afflux, on ne prenait pas de risque pour les populations d’accueil et la population ivoirienne. Nous avons fait des recommandations aux ministères techniques. Au ministère en charge de la femme, la famille et l’enfant. Au ministère de la solidarité. Au ministère de la santé, au ministère de l’hydraulique. Au ministère en charge des ressources animales. Nous avons également sollicité l’appui de nos partenaires. Les partenaires se sont montrés disposés à accompagner la Côte d’ivoire. Nous avons examiné la question du ciblage, le ciblage géographique, le ciblage en terme de profil de ces personnes. Nous avons entrepris la biométrique de ces personnes, pour savoir qui ils sont. Et aujourd’hui, nous sommes en capacité de dire que selon le HCR, ils sont à peu près 21.000. Mais il y a 10.000 qui ont été profilés et pour lesquels nous avons des références biométriques. Mais les sujets qui ont été évoqués, bien évidemment il y a la question de la sécurité. Nous avons fait des recommandations, à l’endroit des Forces de défense et de sécurité. Nous allons les solliciter pour nous assurer que tous ces sites soient sécurisés. Véritablement l’objectif, c’est que ces populations qui sont là, en situation de demande d’exil, puissent retourner le plus rapidement possible dans leur pays. Et c’est pour cela que nous allons mettre les conditions. Nous allons discuter avec nos partenaires. J’étais heureux de voir que la CEDEAO était là, l’ensemble du système des nations unies était là. L’objectif, c’est que dès que les conditions seront réunies, que ces populations puissent retourner dans leur pays.
2- Plus de 21.000 réfugiés le chiffre continue de grimper. L’entretien coûte cher. Est-ce que la Côte d’Ivoire sera seule à supporter ?
C’est vrai que ça coûte cher. Jusqu’à présent, le gouvernement de Côte d’Ivoire a fait preuve de grande disponibilité, en mettant à disposition les ressources. C’est pour cela que nous avons sollicité au cours de cette réunion ce matin, l’appui de nos partenaires, qui se sont montrés vraiment disponibles. Nous avons fait une évaluation des besoins. Nous allons regarder le gap qu’il y a au-delà de l’assistance gouvernementale. Et les partenaires sous la houlette du coordonnateur du système des Nations unies va mobiliser les ressources additionnelles pour nous accompagner.
3- Monsieur le Ministre, Y a-t-il un délai déterminé pour la fin des travaux de ce site ?
Nous pensons que d’ici un mois et demi, le site sera entièrement achevé. Mais déjà tout ce qui est achevé, nous allons commencer après des réunions avec le HCR en particulier et les agences humanitaires, pour définir les règles de gestion de ce site et les règles, qui se répandent aux normes internationales de protection, aux normes internationales de gestion des sites. Dès que tout cela sera finaliser, nous allons commencer à faire rentrer les réfugiés sur le site.
4- Ailleurs les demandeurs d’asile sont accueillis sur des tentes. Pourquoi ces mesures particulières ?
Il n’y a pas de particularité. Nous avons estimé qu’en Côte d’Ivoire, il était important que nous puissions mettre ces populations dans les conditions acceptables. Nous allons également, bien évidemment, ne nous faisons pas d’illusion, ces sites vont servir. Dans nos projections, c’est un site qui devrait pouvoir servir plupart notamment au service civique, c’est un investissement sur le futur.
Fulbert Yao, envoyé spécial