La Banque mondiale a presenté jeudi à Abidjan son neuvième rapport sur la situation économique en Côte d’Ivoire intitulé « au pays du Cacao. Comment transformer la Côte d’Ivoire».
Le rapport comporte deux parties. La première expose l’état de l’économie ivoirienne. Il en ressort notamment que l’économie ivoirienne continue de rester dynamique en ce début d’année 2019, avec une croissance du PIB projetée autour de 7,2% en 2019, après avoir atteint 7,4% en 2018. Le rapport note également que les perspectives restent positives, avec une croissance du PIB qui devrait rester autour de 7% lors des 4 prochaines années. Cette projection suppose, selon le document, que l’économie ivoirienne ne subisse pas de chocs extérieurs majeurs et que l’environnement politique reste apaisé à l’approche des élections présidentielles prévues en octobre 2020.
Ce rapport note également que le succès de l’économie ivoirienne va en partie dépendre de la performance de son secteur agricole. Pour la banque mondiale, afin d’accroitre la contribution de l’agriculture à ses objectifs de croissance économique et de réduction de pauvreté, le consensus est que la Côte d’Ivoire se doit de promouvoir des gains de productivité et d’encourager une plus grande diversification agricole.
Dans sa deuxième partie, le rapport pose le diagnostic sur les forces et les faiblesses du secteur cacaoyer après 60 ans de développement.
Le document rappelle que malgré la forte croissance de la production nationale et les reformes entreprises au cours des dernières décennies pour améliorer la gestion de la filière, le constat reste mitigé quant à son impact sur la réduction de la pauvreté en zone rurale et sur le capital naturel du pays.
Cette partie poursuit en montrant que le statut quo n’est plus une option pour la Côte d’Ivoire en raison de la nécessité de plus en plus pressante de s’adapter aux changements qui prennent place tant au niveau de la demande que de l’offre du cacao.
Pour un secteur du cacao plus inclusif et responsable en Côte d’Ivoire, cette partie propose au pays de lancer une révolution technologique pour accroître les rendements afin de favoriser le reboisement et améliorer le revenu des producteurs. Elle demande ensuite de mettre en place des systèmes de traçabilité pour garantir un cacao responsable auprès des consommateurs. Enfin, elle veut que le secteur développe l’industrie locale de transformation du cacao pour répondre à la demande locale, développer un label d’origine plus attractif pour les consommateurs et tirer parti de la croissance de la demande asiatique de produits intermédiaires.
Fulbert YAO