Une clarification nécessaire. Suite à l’article intitulé « En Côte d’Ivoire, un trafic de clitoris de femmes excisées » publié le 9 septembre 2024 par l’AFP, relayé par plusieurs médias, dont TV5 et 20 Minutes, le ministère de la Femme a apporté un droit de réponse.
Selon le ministère, cet article contient des allégations erronées et diffamatoires portant gravement atteinte à l’honneur des communautés locales et à l’intégrité des acteurs engagés dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) en Côte d’Ivoire. Contrairement à l’information selon laquelle « des clitoris excisés seraient revendus dans le cadre de pratiques mystiques en Côte d’Ivoire », le ministère apporte les précisions suivantes :
1. Les mutilations génitales féminines sont strictement interdites et sévèrement réprimées par la loi ivoirienne.
Le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE) rappelle que les mutilations génitales féminines, qui consistent en l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme, sont strictement interdites par la loi n°98-757 du 23 décembre 1998. Cette interdiction a été renforcée dans le Code pénal de 2019, érigeant les MGF en infraction pénale sévèrement réprimée.
2. Clarification sur les pratiques socioculturelles et rumeurs de marché
L’excision est une pratique enracinée dans certaines traditions, souvent motivée par des croyances liées à la fidélité des femmes ou à la protection contre les complications lors de l’accouchement. Cependant, aucune preuve tangible n’a jamais été présentée concernant l’existence d’un marché de vente de clitoris excisés. L’article mentionne des témoignages de personnalités telles que Messieurs Labe Gneble et Konaté Nouho, qui ont eux-mêmes reconnu au téléphone ne pas disposer de preuves tangibles pour étayer ces allégations.
3. Absence de preuves de trafic d’organes excisés
À ce jour, aucun dossier officiel de la Gendarmerie ou de la Police Nationale n’a été ouvert en Côte d’Ivoire sur un prétendu trafic d’organes excisés depuis l’adoption de la loi de 1998. Il est regrettable que l’article ait diffusé des rumeurs sans preuve, jetant le discrédit sur les efforts constants de lutte contre les MGF.
4. Engagements de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre les MGF.
La Côte d’Ivoire, depuis l’adoption de la Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (SNLVBG) en 2014, a mis en place un dispositif d’alerte précoce ainsi qu’un réseau de 1673 leaders communautaires pour prévenir et éradiquer les MGF. De plus, à travers l’initiative « He For She », lancée en 2017, le Président Alassane Ouattara a réaffirmé son engagement à éradiquer les MGF d’ici 2030.
En tant qu’agence d’information réputée, nous vous invitons à faire preuve de rigueur dans la vérification de vos sources, surtout concernant des sujets aussi sensibles.
Le ministère demande donc à l’AFP de publier un rectificatif officiel pour corriger les informations erronées diffusées et rétablir la vérité sur les efforts réels de la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre les MGF.
Fulbert Yao