Le binôme café-cacao, mamelle nourricière de l’économie ivoirienne est en passe de connaître des menaces sur le marché international.
Et celà, du fait de la déforestation que son exploitation engendre. Devant cette habitude culturale traditionnelle qui contribue énormément au réchauffement climatique, le ministère de l’agriculture à travers le conseil café-cacao a choisi de faire de l’agroforesterie son cheval de bataille.
C’est tout le sens qu’il donne à l’atelier organisé dans la salle de réunion de la préfecture d’Agboville le mardi 3 septembre. A l’occasion, plus d’une centaine de cacaoculteurs et de caféiculteurs, issus des départements d’Agboville, Akoupé, Adzopé et Yakassé-Attobrou ont participé à l’atelier qui a porté sur la revue des techniques agro forestières en culture du café et du cacao en Côte d’Ivoire.
Les exposés appuyés de diapositives, présentés par Madame Kadio Patricia et le capitaine N’cho des eaux et forêts, tous deux de l’institution qui a en charge les deux spéculations, ont dépeint une situation plus que déplorable de la forêt ivoirienne. Selon ces éminents conférenciers, la Côte-d’ivoire est passée de 16 millions d’hectares à moins de 4 millions d’hectares de 1900 à 2019.
Entendu que l’exploitation du binôme café-cacao occupe une place de choix dans la déforestation. Ainsi, pour tenter de reconstituer le couvert perdu et redorer le blason du café et du cacao, le conseil préconise un changement de comportement. Notons que la C.I est hissée au premier rang mondial pour le cacao et troisième pour la café.
Pour Ekponon Assoumou André, préfet de la région de l’Agnéby-Tiassa, préfet du département d’Agboville, conduisant une forte délégation du corps préfectoral, la question de la résilience appelle incontestablement à l’adoption d’une nouvelle manière de produire en éburné. Au total, à en croire les envoyés du conseil, la pratique de l’agroforesterie en culture du café et du cacao apparaît comme une réponse efficace à la problématique qui se pose à l’agriculture en général et à la culture du binôme en particulier.
Une telle pratique, si elle est bien menée, est censée lier rentabilité économique des exploitations et préoccupations agronomique et environnemental. La promotion de cette nouvelle technique culturale fait suite aux acquis de l’atelier d’experts sur l’agroforesterie tenu du 28 au 30 novembre 2018 à Yamoussoukro.
Lequel atelier a recommandé la promotion des jachères améliorées pour une fertilité efficiente des sols, la promotion des haies vives pour la délimitation des exploitations et des plantations, l’installation de plantes de barrières autour des plantations dans le cadre de la lutte contre la maladie du swollen shoot et pour la délimitation des plantations. Toutefois, pour éclairer sur cette nouvelle technique, Les orateurs ont préconisé les associations d’arbres dans les plantations de cacaoyers et de caféiers.
Pourvu que la densité des caféiers et cacaoyers ne soit pas inférieur à 800 pieds/ha, que l’ombrage après établissement de la plantation soit de 30 à 50%, que les espèces végétales arborées associées soient compatibles à la culture du caféier et du cacaoyer.
Aussi, ont-ils conseillé que les espèces végétales soient choisies d’un commun accord avec les producteurs. Au terme des exposés, des échanges fructueux ont permis aux collaborateurs de Koné Brahiman, directeur général du conseil café-cacao de répondre aux nombreuses inquiétudes des participants.
Deskitt N’DOUA
(correspondant régional de l’Agnéby-Tiassa et de la Mé)