Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a organisé un comité central le samedi 26 avril 2025 pour statuer sur l’actualité politique. Son président, Laurent Gbagbo, avait convié ses partisans dans l’intention de lancer un mot d’ordre. Mais au terme de la rencontre, il s’est contenté de formuler des mises en garde.
Le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, aurait-il pris la mesure de la détermination des autorités ivoiriennes à maintenir l’ordre ? À la lumière de sa déclaration lors du dernier comité central, tenu le samedi 26 avril 2025, l’on peut penser que l’ancien chef d’État a compris qu’il trouvera un adversaire résolu en cas de troubles. Au lieu de donner un mot d’ordre clair et direct, comme il l’avait laissé entendre lors de la rencontre « Côcôcô » à Dabou, Laurent Gbagbo a préféré, fidèle à son habitude, se limiter à des mises en garde. « Le comité central a décidé d’évaluer, dans la première quinzaine du mois de juin, l’évolution de la mobilisation ainsi que les réponses – ou le silence – du pouvoir. Passé ce délai, et si rien ne change, le PPA-CI se réserve le droit d’envisager un nouveau palier dans la lutte, plus déterminé, plus structuré, et à la hauteur de la gravité de la situation. Car face à un pouvoir sourd, il n’y a parfois pas d’autre choix que de se dresser. Mais aujourd’hui encore, le PPA-CI fait le pari de la paix, de la lucidité et de l’unité. Toutefois, notre patience n’est pas sans limite », a-t-il déclaré. En vérité, l’ex-président de la République a conscience que le rapport de force sur le terrain n’est pas en sa faveur. Pour éviter de se retrouver dans une situation qui pourrait lui coûter cher, il a préféré temporiser, jouant ainsi la carte de la stratégie. Après les événements d’octobre 2020 (CNT), qui avaient pris de court les autorités, le président de la République, Alassane Ouattara, avait promis que cela ne se reproduirait plus. Il avait averti que, si une nouvelle tentative de déstabilisation survenait, la loi serait appliquée dans toute sa rigueur : « L’État sera là pour garantir la paix ainsi que la sécurité des Ivoiriens et la stabilité de la Côte d’Ivoire. Nul ne pourra perturber cet objectif. Aucune tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire ne pourra prospérer. Pour tous ceux qui se sont rendus ou se rendront coupables de tels actes, la rigueur de la loi sera intégralement appliquée. Nous sommes tous responsables devant les juridictions de notre pays. Notre pays est un État de droit. Nul n’est au-dessus de la loi, quel que soit son statut », avait-il déclaré. Face à cette détermination de l’exécutif, Laurent Gbagbo semble réticent à engager une confrontation violente avec les autorités, de peur de s’exposer à de nouvelles poursuites judiciaires.
L.F
Légende : Laurent Gbagbo osera-t-il appeler ses partisans à descendre dans la rue ? (Ph. DR)