Le Directeur général de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) était, récemment, à Korhogo dans le cadre de la visite de travail effectuée dans le Poro et le Tchologo par le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Kobenan Kouassi Adjoumani. Sur place, Dr Sidiki Cissé a salué la nouvelle dynamique que veut insuffler la tutelle à la structure qu’il dirige. Entretien.
Comment se porte l’Anader aujourd’hui ?
Elle se porte bien et elle veut se porter encore mieux. Vous savez que la crise sociopolitique avait anéanti pratiquement tout notre potentiel de travail, et l’Etat nous a aidés à reconstituer. Mais nous ne sommes pas totalement à niveau. C’est ce qui vaut le plaidoyer que Monsieur le ministre a bien voulu faire. Je tiens donc à le remercier pour la vision qu’il a pour l’Anader. Je pense que ce sont les exploitants de la Côte d’Ivoire qui vont en bénéficier.
Justement, le ministre Adjoumani a fait un plaidoyer pour que l’Anader fasse désormais partie intégrante des grands projets agricoles, comment avez-vous accueilli cette déclaration ?
C’est une très bonne vision pour nous. Nous avons un certain nombre de défis que nous devons pouvoir relever. La revue des services agricoles qui s’est passée, il y a deux ou trois ans, a montré que le Pnasa avait déjà jeté les bases. Mais toutes les études qui devraient être faites pour permettre à l’Anader de jouer pleinement son rôle, n’ont pas été réalisées. C’est ce qui fait qu’il y a un certain nombre de problématiques qu’il faut encore régler, ce qui explique le message du ministre.
Vous avez assisté à la cérémonie de lancement des travaux de réhabilitation du barrage hydro-agricole de Solomougou. Comment pourrait se traduire l’accompagnement de l’Anader, une fois les travaux réalisés ?
Le ministre Adjoumani l’a si bien dit. Il faut que l’Anader joue pleinement son rôle de conseiller en matière des bonnes pratiques rizicoles, de production de maraîchers de qualité, etc. Il faut que ce soit des produits sains. Il ne faut pas laisser les exploitants livrer des produits qui sont avariés, car il y va de la santé des populations. Tout ce qui est produit a besoin d’un traitement spécial et l’Anader doit accompagner les producteurs non seulement à augmenter la productivité de leur exploitation mais aussi les aider à un meilleur management de la commercialisation de leur produit. Et c’est en cela nous allons travailler à côté des autres partenaires, pour que les exploitants puissent tirer le meilleur profit des investissements qui ont été faits et pouvoir contribuer à améliorer leurs conditions de vie comme cela est inscrit dans les objectifs de son Excellence M. Alassane OUATTARA, Président de la République.
Pouvons-nous avoir une idée du point d’avancement du programme d’arrachage des cacaoyers touchés par le Swollen Shoot ?
Le programme se déroule très bien. Nous avons avec le Conseil du Café-cacao, mis en place un programme sur trois ans qui va permettre l’arrachage de 100 milles hectares. La première année (2018) nous avons arraché 34 milles hectares. La deuxième année, c’est-à-dire cette année, nous sommes bien partis pour arracher encore 34 milles hectares. Et je pense que les 100 milles hectares que nous allons arracher nous permettrons de faire le point après la troisième année. Si la maladie ne recule pas, on sera obligé d’arracher les hectares qui ont été atteints. Donc, le programme se porte bien. Maintenant les exploitants agricoles sont conscients qu’il n’y a pas d’autres alternatives que d’arracher. A ce niveau, je crois qu’il faut saluer leurs efforts parce qu’ils ont compris qu’il y va de leur intérêt. Et nous sommes à leurs côtés là pour les accompagner pour qu’ensemble nous réussissions à sauvegarder l’économie de la Côte d’Ivoire.
Que réserve votre structure aux participants du prochain Sara ?
L’Anader a innové cette année avec le Sara. Nous allons organiser, concomitamment la Sava qui est la Semaine africaine de vulgarisation agricole. Elle concerne non seulement la Côte d’Ivoire, mais aussi tous les Etats du monde qui y seront présents. Nous attendons plus de trois cents cinquante invités au cours de cette Sava. Le Sara 2019 sera un Sara majeur pour l’Anader. Toutes les thématiques liées au Conseil agricole et rural vont être débattues en l’espace d’une semaine. Les plus grands experts mondiaux seront à Abidjan. Et je pense que ce sera au profit de l’agriculture ivoirienne. C’est une première en Côte d’Ivoire et dans un pays francophone. Toutes les trois premières Sava étaient organisées dans des pays anglophones. C’est la première fois qu’elle est organisée dans un pays francophone et en Afrique de l’Ouest.
Et quelles sont vos attentes de la Sava ?
Nous souhaitons que le conseil agricole et rural soit mieux connu. Et que les grands défis qui sont liés soient mieux perçus par l’ensemble des acteurs du monde agricole et rural. Nous voulons que les exploitants agricoles eux-mêmes soient conscients de leur rôle à jouer dans le cadre du conseil agricole et rural pour que nous puissions en tirer le meilleur profit pour le développement de notre agriculture sur laquelle repose notre économie.
Réalisé par Isaac K.