C’est l’un des rendez-vous de l’année dans la capitale économique ivoirienne: Avec plus de 800 exposants, le SARA (Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales) est depuis le 22 novembre jusqu’au 1er décembre, le site de référence agricole et animale le plus prisé. Nous y avons fait un tour.
Samedi 23 novembre. Il est 10h, lorsque nous arrivons sur le site du Salon. A l’entrée, une foule compacte d’hommes, femmes et même enfants se presse aux portes d’entrée. Chacun tient entre ses mains, un ticket de 1000fcfa ou de 500 f, qu’il a acheté sur place. Puis s’en suit des contrôles d’usages avant de poursuivre le chemin.
Passé l’entrée. L’intérieur, est plein à craquer ! Un tour aux stands des animaux, nous convainc davantage. Ici, les poulets, vaches et pintades exposés ont peu de succès. En revanche, les lapins, les chevaux, une charrette peint en blanc, et des Autriches suscitent la curiosité. Certains profitent même pour monter à cheval ou prendre des photos en souvenir.
Des écoliers présents sur les lieux, ne cachent pas leur joie de faire ces découvertes. Les moins peureux, profitent même de l’occasion pour toucher quelques animaux et apprendre plus de chose sur eux.
Pour Martin Essoh, leur instituteur. C’est une visite éducative. Car explique t-il: « Souvent quand on fait les leçons, les enfants n’ont pas la chance de voir les bêtes. Pour nous, c’est une occasion pour découvrir pour que lorsqu’on va expliquer la leçon, ils vont mieux comprendre. Comment les bêtes vivent, avec quoi, ils se nourrissent. Tout cela a motivé les enfants à venir ici »
A quelques encablures, sur le même stand, Doua Marc Arthur, la vingtaine ne cache pas non plus sa joie de découvrir les animaux. Mais au-delà de cette découverte, il dit être venu apprendre plus sur l’élevage de lapins, afin de mieux tenir sa propre ferme.
« J’ai appris qu’il y a beaucoup d’éléments à apporter pour que les lapins aient la santé, et grandissent confortablement, sans problèmes. J’ai des cages des lapins à la maison. Mais je n’avais pas assez d’informations. J’ai beaucoup appris et J’ai noué des contacts », s’est il réjouit.
Aïda Issan, une nigérienne résidant à Abidjan, confie pour sa part, être venue avec sa nièce pour découvrir les animaux, mais aussi « visiter les différents stands, les produits ivoiriens et africains ».
Sur le site, la mobilisation est exceptionnelle. Pour réussir cette édition, les organisateurs expliquent que les dimensions du salon ont été augmentées avec plus de 12 hectares de superficie, plus de 18000 m² d’espace d’exposition sous chapiteau et une nouvelle salle de conférence de 1500 places modulables.
Les visiteurs ont droit à trois parcours, un Parcours «Famille» avec des activités ludiques et éducatives; un Parcours «Shopping» qui permet de découvrir et acheter des produits du terroir ivoirien et des spécialités des autres pays et un Parcours «Business» où les participants découvrent la chaîne de valeur de l’agriculture : intrants, phytosanitaires bio, semences, irrigation, équipements, et où les partenariats sont noués.
Le partenariat, c’est d’ailleurs ce qui a attiré Seri Jean-Marc sur le site. « Je suis dans le domaine de la recherche, je suis venu discuter avec les potentiels bailleurs, pour obtenir des offres, des projets de recherches, savoir les périodes à laquelle, ils vont lancer des appels à projets. J’ai rencontré deux bailleurs, et des partenaires traditionnels », a-t-il confié, tout satisfait.
Les visiteurs ne sont pas que les seuls satisfaits. Les exposants le sont aussi.
Narcisse Adou, agent commercial à NETAFIM, une structure israélienne, fondateur d’un système d’irrigation ne s’en cache pas. «Nous sommes satisfaits. C’est vrai que nous sommes au deuxième jour, mais il y a de l’affluence, il y a des clients issus d’un peu partout du monde. Quand ils viennent, on les explique leur besoin, nous les disons ce qu’ils peuvent avoir besoin. Et en fonction de ça nous leur proposons des kits», dit il.
Venue du Benin, TARAB Georgette, participe au salon, où elle fait la promotion de la noix de cajou et ses produits dérivés. Elle se dit également satisfaite de la mobilisation. « Nous avons échangé beaucoup de contacts avec les ivoiriens, qui sont intéressés, qui souhaiteraient être formés sur certaines pratiques», a fait savoir l’exposante.
Ce sentiment est aussi partagé du coté du pavillon france, dans les stands des exposants allemands, turcs …
Avec cet engouement et ses satisfactions, on peut le dire sans se tromper que le défi du gouvernement Ivoirien de valoriser, promouvoir toutes les richesses du secteur agricole, de l’élevage et de la pêche de la Côte d’Ivoire, est en train d’être largement atteint à ce SARA 2019.
Fulbert YAO (herrwall2007@yahoo.fr)