Port-Bouët, route de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Il est treize heures vingt-huit minutes ce mercredi 15 juillet 2020.
Les militants et sympathisants du RHDP bravent le soleil et la chaleur, sur une poignée de kilomètres, pour accompagner le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly à son ultime voyage. De tous les âges, ces femmes et hommes font une haie d’honneur au passage de la dépouille de leur champion AGC. Touchés par sa disparition subite, ils ont tenu à dire un au revoir digne à leur champion qui va embarquer pour la toute dernière fois dans l’avion. Destination, sa Korhogo natale et adorée.
Les têtes couronnées sont elles aussi des témoins de cette séparation difficile. Les garants de nos us et coutumes accourent vers le pavillon présidentiel pour exprimer leur estime et leur considération au fils aîné de Fatoumata Gon Coulibaly.
Quid de ses collaborateurs ? Ils sont là. Tous présents. Vêtus en majorité de blanc, le Ministre d’État Hamed Bakayoko, les Ministres Patrick Achi, Adama Bictogo, Kandia Camara, Anne Ouloto, Mariatou Koné, Raymonde Goudou Coffie, Félix Anoblé, Souleymane Diarrassouba, Aka Aouélé, Danho Paulin, Siandou Fofana, Sidiki Konaté, Philippe Légré, Myss Belmonde Dogbo… sont assis sous un chapiteau s’interrogeant sur l’avenir après la survenue de cette évidence qu’ils peinent encore à accepter.
Pendant ce temps, l’aéronef immatriculé TU-VMA de l’Armée de l’Air est au sol attendant patiemment la dépouille mortelle du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly.
Quinze heures passées, le Président de la République arrive au pavillon presidentiel en compagnie de la Première Dame. Ils rejoignent rapidement sur le tarmac les autres accompagnateurs autour du voyageur du jour. Ils ne veulent pas le laisser partir. L’émotion est forte et intense. La douleur est aiguë et même stridente. Le père Alassane Ouattara, digne jusqu’au bout, pose sa main droite sur son fils Amadou Gon Coulibaly pendant un long moment. Cette fois-ci pas pour le bénir ou lui prodiguer des conseils mais pour lui montrer son impuissance de le voir partir à jamais et faire des invocations pour le repos de son âme.
Hélas, à quinze heures cinquante-deux minutes précises, l’appareil volant se lève dans le ciel abidjanais. Tout le monde a compris. Innefable. Le destin est irréversible. Rien à faire. Amadou Gon Coulibaly vient de prendre un vol aller simple à destination de Korhogo. Rien à faire. Affligé, le père Alassane se résout par un geste de la main levée vers le ciel à saluer son regretté. C’est fini. AGC est parti pour toujours.
Fulbert YAO/RHDP