La dégradation continuelle de la situation sécuritaire au Burkina Faso a engendré une crise migratoire d’une ampleur importante, de réfugiés dans le nord de la Côte d’Ivoire, plus précisément dans les régions du Bounkani et du Tchologo.
Ceux-ci fuient à la fois les exactions de l’armée, des groupes terroristes, mais aussi des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les supplétifs civils des forces de sécurité.
Selon un rapport d’étape à la date du 15 mai 2023, ce sont 21 792 réfugiés estimés en Côte d’Ivoire, dont 12 856 dans le Bounkani, 8416 dans le Tchologo, 255 dans le Folon, 148 dans la Bagoué et 117 dans le Poro. Cette population cible se caractérise par une prépondérance de personnes vulnérables (femmes et enfants). On enregistre 55% de sexe féminin contre 45% de sexe masculin dont 58% sont des enfants de moins de 17 ans et 38% des adultes compris entre 18 et 59 ans et 4% de personnes indigentes.
Face à cette crise, une réunion du Ministre Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité (CNS), Fidèle SARASSORO, avec des Ministres, des ambassadeurs et des représentants du Système des Nations unies en Côte d’Ivoire, s’est tenue le mercredi 17 mai 2023, à Ferkessedougou.
La rencontre a permis la mise en cohérence des interventions en matière de gestion de l’afflux récent de réfugiés dans les zones nord et nord-est de la Côte d’Ivoire.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cette réunion, au nom des coordinations régionales de gestion des réfugiés du Bounkani et du Tchologo, le préfet de région, préfecture du département Jean Pierre Sorry, a rendu compte de la situation générale dans ces régions.
A l’en croire, avec la réaction prompt du président de la République, les instructions du gouvernement notamment la tenue des réunions du conseil national de sécurité, les résultats encourageants des deux missions d’évaluation sur le terrain, les nombreux projets des agences du système des nations unies, permet aujourd’hui de cerner les principaux défis et recommandations en matière de gestion de ces réfugiés, dont les principaux sont : le dénombrement et l’identification, l’assistance alimentaire, le logement, la santé, l’eau et l’assainissement, l’éducation, l’économie et la sécurité.
Il a remercié l’ensemble des populations des deux régions qui ont priorisé l’approche famille d’accueil.
« Ces familles souvent démunies, ont pris sur elles l’engagement de contribuer en fonction des ressources familiales et communautaire à l’insertion sociale des réfugiés..ce n’est que plus tard, le plus souvent, qu’elles nous signalent la présence de ces personnes et acceptent de bon coeur les remises de dons issus du conseil national de sécurité et des actions d’aide et de soutien, d’élus et des organisations de la société civile. », a t’il souligné.
Le Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité (CNS), Fidèle SARASSORO, s’est félicité de cette première réunion de coordination était attendue. Le préfet de la région du Tchologo en a parlé.
« Il est bon que nous systematisions notre approche et c’est pour cela qu’il est important que nous discutions la question pour voir les différents volets de l’aide humanitaire que nous souhaiterions apporter aux réfugiés qui sont aujourd’hui sur le territoire ivoirien », a t il indiqué.
Après la réunion, une visite a été organisée sur le site d’accueil de Nioronigué, dans la ville de Ouangolodougou, où des dons ont été faits aux réfugiés.
Fulbert Yao (envoyé spécial)